Dix-huit ans apr�s le cessez-le-feu sign� entre le Front Polisario et le Maroc, le peuple sahraoui attend toujours la tenue d�un r�f�rendum d�autod�termination. Dans cette situation de ni paix, ni guerre, des milliers de r�fugi�s tentent de mener une vie �normale� dans un milieu des plus hostiles. Parmi eux, des �l�ves et des �tudiants qui suivent un cursus �ducatif qui n�a nul autre pareil au monde. Dossier r�alis� par Tarek Hafid Brahim Saleh et Abdallahi Hamdi sautillent de joie. Les deux cousins, �g�s de 10 et 11 ans, seront d�s demain en vacances. �On va enfin pouvoir s�amuser pendant quelques jours sans avoir � penser � l��cole �, lance Brahim en jetant son cartable dans un coin de la khe�ma, la tente familiale. Les enfants avalent d�un trait un verre de th� br�lant pr�par� par Fatimatou, la m�re de Brahim, et ressortent aussit�t jouer avec leurs camarades. Leur joie est identique � celle de tous les �l�ves du monde � la veille des vacances, mais leurs conditions de vie sont tout � fait particuli�res. Brahim, Abdallahi, Le�la, Aminatou vivent � Aoucerd, l�un des cinq camps de r�fugi�s sahraouis install�s pr�s de Tindouf, dans le sud-ouest de l�Alg�rie. Tout au long de leur scolarit�, les terka � enfants en hassanya, langue ancestrale des Sahraouis � auront � suivre un parcours fait souvent de privations et de peines. � la lueur du n�on Pour l�instant, nos petits �l�ves sont consid�r�s comme des �privil�gi�s� puisqu�ils en sont encore au cycle primaire. Leur �cole, baptis�e �Victimes de Soweto�, est l�une des plus importantes du camp de r�fugi�s d�Aoucerd. �Je suis en cinqui�me. Cette ann�e, notre classe n�est pas tr�s charg�e, nous sommes juste vingt-cinq. Cela nous permet de suivre les cours dans de bonnes conditions�, explique Abdallahi. Il d�crit une journ�e d��cole : �Le matin, nous avons classe de 8 heures 30 � 13 heures avec une r�cr�ation de 15 minutes � 11 heures. Apr�s le d�jeuner, on reprend les cours � 15 heures 30 jusqu�� 18 heures. Ce programme est quasiment identique tous les jours�, raconte Abdallahi entre deux �clats de rire. La soir�e est souvent consacr�e aux devoirs et aux r�visions. �Les professeurs nous encouragent � former des groupes, g�n�ralement entre voisins. Chaque soir, l�un de nous accueille les autres membres du groupe sous sa khe�ma.� Ces s�ances sont particuli�rement �prouvantes. Les tentes ne sont illumin�es que par la lueur blafarde d�un petit n�on dont l��nergie provient d�une batterie de voiture. Comme la quasi-totalit� des camps sahraouis, celui d�Aoucerd n�est pas aliment� en �lectricit�. Outre le manque de moyens, les enfants sahraouis sont tous confront�s � divers maux dus � la malnutrition. G�n�ralement, le repas familial se compose d�un plat de p�tes ou de semoule agr�ment� d�aliments en conserve. Les fruits et les l�gumes frais sont difficiles � trouver et souvent chers. Depuis quelques ann�es, les aides du Programme alimentaire mondial (PAM) n�arrivent pas r�guli�rement, provoquant presque des situations de disette dans les camps de r�fugi�s. Mais les �coliers sahraouis n�en perdent pas pour autant leur �me d�enfants. D�ailleurs, c�est � cet �ge que leur est accord� le plus grand des privil�ges : celui d��chapper � la fournaise du d�sert durant les deux mois de l��t�. D�s l��ge de 7 ans, chaque enfant sahraoui a la possibilit� de se rendre en vacances en Europe � g�n�ralement en Espagne, en France ou en Italie � gr�ce � des programmes organis�s par des ONG occidentales. Les petits �coliers sont h�berg�s au sein de familles d�accueil. Le�la garde un tr�s bon souvenir de ses vacances. Elle tire les photos de son dernier s�jour d�une petite bo�te en carton. �J�ai pass� deux mois dans la r�gion de la Castia de la Mancha. Voici la famille chez qui j��tais, dit-elle en montrant une photo de groupe. La maman s�appelle Flor et le papa Rapha�l. Ils ont deux grandes filles, Maria qui a 20 ans et Melissa 26 ans. Elles ont �t� tr�s gentilles avec moi. Je me suis beaucoup amus�e avec elles. On est all�s � la piscine, on faisait des promenades et plein d�autres activit�s�, raconte Le�la avec une pointe de nostalgie dans la voix. Cet �t�, elle retournera encore une fois aupr�s de Maria et Melissa. Un ultime voyage car chaque enfant n�a droit qu�� 5 s�jours cons�cutifs. D�s l��ge de douze ans, les adolescents doivent s�habituer � la chaleur suffocante et au soleil assommant de la hmada, le d�sert aride qui caract�rise la r�gion de Tindouf. Les globe-trotters du savoir Le passage du cycle primaire au cycle moyen provoque un v�ritable chamboulement dans la vie des �coliers. Ces derniers doivent quitter leurs familles pour poursuivre leur scolarit� en Alg�rie. Il faut, en effet, savoir que les coll�ges et les lyc�es n�existent pas dans les camps de r�fugi�s. �Je suis tr�s contente de me rendre en Alg�rie. J�ai h�te de partir. Mais d�un autre c�t�, je sais que ce ne sera pas facile car je ne verrai pas mes parents durant de longs mois�, reconna�t Le�la. La petite fille est consciente de ce qui l�attend. Elle sait que plus rien ne sera comme avant et qu�elle devra se faire � la dure vie de l�internat. Ag� aujourd�hui de 27 ans, Michane Sidi Salem Alate se rem�more le long parcours de sa scolarit�. Il est, comme des milliers d�autres enfants sahraouis, un v�ritable globe-trotter du savoir. Issu d�une famille de combattants, il a d� se prendre en charge d�s son plus jeune �ge. �Mon p�re est tomb� au combat en 1982 pr�s d�Amgala, au cours d�une importante bataille contre l�arm�e marocaine. C��tait un grand guerrier, un homme aux principes in�branlables. Malheureusement, je ne l�ai pas connu. Je suis n� quelques mois seulement avant qu�il ne tombe en martyr�, note Michane. A l��poque, les r�fugi�s affluaient encore en grand nombre des territoires occup�s par le Maroc. Pour parer au plus press�, les responsables du Front Polisario avaient install� des �coles de fortune dans les campements. �J�ai fait mes premi�res ann�es d��cole � Rabouni, le camp o� sont install�s les institutions et les services administratifs. Puis j�ai poursuivi jusqu�en 6e dans un internat pr�s du camp du 27-F�vrier. L�, les conditions �taient tr�s difficiles, nous avions tr�s peu de moyens et nous ne mangions pas beaucoup. Nous n�avions le droit de voir nos parents que quelques jours par an. A l��poque, je n�avais pas de cartable, ni de trousse. J�ai d� me contenter d�une bo�te de munitions pour ranger mes cahiers et mes livres�, dit Michane en souriant. Il viendra par la suite en Alg�rie pour suivre sa scolarit�. On peut m�me dire qu�il a fait le tour des �tablissements d�Alg�rie : Boussa�da, Beni-Abb�s, Touggourt, Adrar, Aflou, Alger� Aujourd�hui, Michane ach�ve des �tudes sup�rieures en sciences politiques � l�Universit� de Batna. �Quand je repense � mon parcours, je consid�re qu�il y a �norm�ment de points positifs. Il est vrai que je suis pass� par des situations tr�s difficiles que j�ai d� affronter seul, loin de mes parents. Mais j�estime que c�est une excellente exp�rience.� Selon Michane, les relations avec ses petits camarades alg�riens ont toujours �t� tr�s bonnes. �En plus de l�amiti�, il y avait une forme d�entraide avec mes amis alg�riens. G�n�ralement, les �l�ves sahraouis ont de tr�s bons r�sultats. Cela ne veut pas dire que les Alg�riens �taient de mauvais �l�ves, mais en tant qu�internes, nous �tions astreints � de longues heures d��tudes apr�s les cours. Nous n�avons qu�un seul mot d�ordre : r�ussir.� L��le des fr�res Castro Il existe une autre cat�gorie de jeunes Sahraouis qui ont opt� pour une voie encore plus difficile. Une destination autrement plus lointaine que l�Alg�rie. Ceux-l� ont choisi de poursuivre leurs �tudes � Cuba. �Ils partent enfants et ils nous reviennent adultes�, regrette Dija Lahbib, une sexag�naire dont le fils est parti sur l��le des fr�res Castro. �Lahbib Mohamed Lamine nous a quitt�s � l��ge de 12 ans. Il a fait le coll�ge et le lyc�e l�-bas, puis il a suivi des �tudes de m�tallurgie. J�ai subi son absence durant quatorze longues ann�es�, dit Dija Lahbib, en �touffant un sanglot. Le d�part d�un enfant vers Cuba est v�cu comme une v�ritable d�chirure pour les familles. Les ann�es d�absence s�expliquent par le fait que le gouvernement sahraoui n�a pas les moyens de prendre en charge les frais de transport. Il y a donc un aller puis un retour� des ann�es plus tard. Mais les familles prennent ce sacrifice comme un mal n�cessaire. Les jeunes Sahraouis qui acceptent de suivre ce programme acc�dent � un niveau de formation tr�s �lev�. M�decins ou ing�nieurs, ils constitueront, � l�avenir, l��lite de l�Etat du Sahara Occidental ind�pendant. La r�volte des �tudiants Pour comprendre l�origine de ce sacrifice et, �galement, la place des �lites au sein de la soci�t� sahraouie, il est utile de revenir aux origines de la cr�ation du Front Polisario. Actuellement conseiller du pr�sident de la R�publique, Khalil Ahmed, qui �tait lui-m�me �tudiant, a particip� activement � ce mouvement. Un engagement qui lui vaudra d��tre emprisonn� et tortur� par les autorit�s marocaines. �On peut dire que 70% des membres fondateurs du Front Polisario sont des universitaires. Au sein du comit� ex�cutif, le commandement de la r�volution sahraouie, on peut citer, entres autres, El Ouali Mustapha Sayed, Mohamed Abdelaziz ou encore Mahfoud Ali Be�ba qui �taient tous des �tudiants.� Selon Khalil Ahmed, la prise de conscience de cette jeune �lite est le fruit d�un long processus. �C�est au d�but des ann�es 1970 que les �tudiants et les lyc�ens sahraouis qui suivaient leurs �tudes au Maroc ont commenc� � s�organiser. On peut dire que tout est li� � l�affaire des villes sahraouies de Tan-Tan et de Tarfaya qui ont �t� offertes au Maroc par l�Espagne en 1958. Il faut savoir que les populations de ces r�gions s��taient engag�es dans les rangs de l�Arm�e de lib�ration nationale sahraouie (ALS) contre le colonisateur espagnol. Mais apr�s les op�rations militaires Ouragan et Ecouvillon de 1958 et 1959, ces familles ont �t� forc�es � rester � Tan-Tan et Tarfaya. Pour encadrer leurs enfants, le gouvernement marocain avait alors cr�� une �cole sp�ciale. Celle-ci �tait situ�e au centre du pays, � Taloudent. Ils l�ont appel�e l�Ecole des enfants de la Saguya El-Hamra. Les �l�ves issus des familles de r�sistants ont �t� oblig�s de faire leur scolarit� dans cette �cole. Devenus �tudiants et lyc�ens, ils commenceront � r�fl�chir au moyen de lib�rer leur pays. L�une de leurs premi�res actions a consist� � organiser, en avril 1971, une gr�ve g�n�rale dans l�ensemble des universit�s marocaines pour protester contre la visite du ministre espagnol des Affaires �trang�res, Gregorio Lopez Bravo, venu entamer des n�gociations avec les autorit�s marocaines � propos du Sahara Occidental. Pour cela, ils ont obtenu la participation de l�Union nationale des �tudiants marocains (Unem), qui �tait de tendance marxiste-l�niniste. On peut dire que c�est une conscience embryonnaire qui s�est r�v�l�e. Puis � Tan-Tan, durant les vacances scolaires, des �tudiants ont organis� une manifestation � l�occasion du Maoussem (f�te religieuse)�, note Khalil Ahmed. La manifestation du Maoussem de Tan-Tan sera durement r�prim�e. Bien que les slogans n��taient pas anti-marocains, la riposte des forces de l�ordre a �t� d�une grande violence. Ces �v�nements ont toutefois �t� un �l�ment d�clencheur. Les �tudiants et les lyc�ens sahraouis �taient finalement arriv�s � l��vidence que le Sahara Occidental ne pouvait �tre lib�r� de l�occupant espagnol que par ses propres enfants et � l�int�rieur m�me des territoires. �Pendant les vacances de l��t� 1972, nous avions pris la d�cision d�organiser une campagne d�alphab�tisation dans l�ensemble des r�gions du Sahara Occidental. En plus de l�aspect �ducatif, cette initiative avait �galement un double objectif : elle nous a permis de nous impr�gner de la vie des populations nomades et de les mobiliser politiquement autour de la question de l�ind�pendance �, rapporte Khalil Ahmed. Elite en stand-by La r�volte du peuple sahraoui a donc �t� men�e par diff�rentes forces. La population nomade, qui n�a cess� de d�fendre son territoire depuis l�invasion espagnole en 1884 ; les syndicalistes et les �tudiants, qui se sont charg�s de structurer et d�organiser cette dynamique. Mais aujourd�hui, qu�en est-il des nouvelles g�n�rations ? Le semblant de stabilit� provoqu� par le statu quo impos� au dossier du Sahara Occidental a permis la formation, � un niveau tr�s appr�ciable, de milliers de jeunes. Cette �lite, dont une grande partie n�a pas eu � prendre les armes suite au cessez-le-feu entr� en vigueur en 1991, est, n�anmoins, confront�e � la pire des plaies : le ch�mage. Le gouvernement sahraoui a r�ussi � mettre en place des m�canismes efficaces en mati�re d��ducation et d�enseignement. N�anmoins, il est toujours dans l�incapacit� d�initier des programmes pour l�emploi. Les quelques postes offerts sont concentr�s dans le secteur de la fonction publique. D�ailleurs, le fait de mettre en �uvre des activit�s �conomiques cr�atrices d�emplois pourrait s�av�rer contraire au statut de r�fugi�. Actives sur les plans politique et culturel, les jeunes �lites sahraouies sont soumises � un stand-by socio�conomique. Dipl�me en poche, certains d�cident de s�expatrier. Le plus souvent en Espagne. Les autres n�ont d�autre choix que de patienter dans la chaleur suffocante des camps. Tous attendent impatiemment l�organisation d�un r�f�rendum qui leur permettrait de revoir le Sahara Occidental. Mais un jour, sans doute, Brahim, Abdallahi, Le�la, Aminatou et tous les terkas quitteront la hmada pour retourner travailler sur la terre de leurs anc�tres. T. H. Paroles d�instits Le m�tier de professeur prend une tout autre dimension lorsqu�il est pratiqu� dans un camp de r�fugi�s. Outre les difficult�s d�ordre mat�riel et le manque de moyens, le personnel charg� de l�enseignement est confront� � des situations tr�s particuli�res. La premi�re difficult� concerne l�apprentissage des langues �trang�res. �Les Sahraouis ont �t� colonis�s par les Espagnols. Il est donc normal que la premi�re langue �trang�re apprise par nos �l�ves soit l�espagnol. Mais cette approche change totalement d�s qu�ils se rendent � l��tranger pour poursuivre leurs �tudes. Ils sont alors oblig�s de ma�triser le fran�ais et l�anglais. C�est un changement radical pour eux et s�av�re �tre probl�matique � g�rer�, explique Fatimatou, institutrice dans le camp de r�fugi�s d�Aoucerd. Selon elle, l�id�al serait que les �coliers soient initi�s au fran�ais d�s la troisi�me ann�e primaire. �Cela faciliterait bien des choses une fois arriv�s au cycle moyen�. Autre revendication du personnel enseignant : l��laboration de manuels scolaires, notamment ceux d�di�s � l�histoire et � la g�ographie. �Nous n�avons pas de livres scolaires d�histoireg�ographie propre au Sahara-Occidental. Nous sommes r�alistes et savons qu�il n�est pas simple d��laborer des manuels sp�cifiques. Toutefois, il est n�cessaire que les petits Sahraouis apprennent l�histoire et la g�ographie de leur pays selon des normes p�dagogiques universelles. C�est primordial pour notre identit�, souligne, pour sa part, Khadidjatou, elle aussi institutrice � Aoucerd. Selon les deux professeurs, l��laboration de manuels sahraouis bute essentiellement sur des probl�mes d�ordre financier. �Nous estimons que les comp�tences en la mati�re existent. Mais imprimer et �diter des livres n�cessitent des moyens mat�riels et financiers importants. Ici, dans le d�sert, nous n�avons ni maisons d��dition ni imprimeries�, reconnaissent-elles. T. H.
MERIAM SALEK HAMADA, MINISTRE SAHRAOUIE DE L��DUCATION ET DE LA FORMATION : �Notre objectif est de d�velopper les comp�tences humaines� Le Soir d�Alg�rie : Madame la Ministre, pouvez- vous pr�senter la politique g�n�rale du gouvernement sahraoui en mati�re d��ducation ? M. S. Hamada : L�un des principes fondateurs du Front Polisario porte sur le d�veloppement des comp�tences humaines en mati�re d��ducation et de culture. Lorsque l�Espagne a quitt� le Sahara Occidental, 95% de la population �tait analphab�te. Aujourd�hui, gr�ce � la mise en �uvre d�une longue s�rie de programmes, ce taux approche le 0%. Ces programmes ont d�but� par des campagnes de lutte contre l�illettrisme durant les premi�res ann�es de la lutte arm�e. Elles �taient men�es durant la p�riode estivale par les �tudiants sahraouis. Depuis 1976, plusieurs milliers de jeunes Sahraouis sont sortis des universit�s. Actuellement, nous mettons en place une strat�gie visant � assurer une formation en post-graduation pour nos dipl�m�s, notamment dans les sp�cialit�s scientifiques. Comme je vous le disais, notre objectif principal est de d�velopper les comp�tences humaines afin qu�elles participent � l��dification de l�Etat sahraoui. Pour ce qui est de la politique g�n�rale en mati�re d��ducation, celle-ci est bas�e sur deux principes directeurs: gratuit� pour tous et scolarit� obligatoire pour les cycles primaire et moyen. Quels sont les objectifs de cette politique � moyen et long terme ? Nous sortons de la phase de lutte contre l�analphab�tisme. A moyen terme, nous comptons d�velopper des programmes en mati�re de formation professionnelle. A cela s�ajoute le programme destin� aux �tudiants en post-graduation. Le peuple sahraoui n�est pas tr�s nombreux et, du fait de cette sp�cificit�, nous devons former des gens dou�s d�une grande polyvalence, qui auront � s�impliquer tr�s vite dans la vie de la cit� une fois l�ind�pendance recouvr�e. Est-ce qu�il existe un projet d�ouverture de lyc�es dans les camps sahraouis ? D�s les premi�res ann�es d�exil, le Front Polisario a construit des �coles primaires dans les camps. Puis, par la suite, des �tablissements consacr�s au cycle moyen ont �t� ouverts. Cette ann�e, nous avons ouvert deux �coles dans les camps d�Aoucerd et d�El-Ayoune. Nous comptons lancer d�autres �tablissements, � l�avenir, afin de permettre aux �l�ves de poursuivre leur scolarit� dans les camps, du moins pour le cycle moyen. Donc, les lyc�ens continueront � poursuivre leur cursus � l��tranger ? Il est utile de pr�ciser que nous n�avons pas les moyens humains et mat�riels n�cessaires pour permettre aux enfants sahraouis d�achever leur scolarit� dans les camps de r�fugi�s. D�s le d�but, les �l�ves ont d� se rendre dans des �coles en Alg�rie, en Libye et � Cuba. Il est vrai que l�essentiel des lyc�ens sont scolaris�s en Alg�rie. Nous comptons �norm�ment sur l�apport des ces pays. Est-ce qu�il existe un programme de recrutement des universitaires au sein des institutions gouvernementales ? Nous vivons une situation tr�s particuli�re. Il faut reconna�tre qu�il est difficile de recruter l�ensemble des dipl�m�s dans leurs sp�cialit�s respectives. Nous le faisons lorsque cela est possible. N�anmoins, tous les universitaires, comme l�ensemble des Sahraouis, participent activement � la lib�ration du pays et ils se tiennent pr�ts � contribuer � la construction de l�Etat du Sahara Occidental.