Qu�est-ce qui a entra�n� la mort, mardi 9 juin dernier, de l�Alg�rien Ali Ziri lors de son interpellation par la police � Argenteuil ? Si ce d�c�s a cr�� un vif �moi au sein de la communaut�, ses causes ne seront d�termin�es avec exactitude qu�apr�s les r�sultats de l�autopsie qui a �t� pratiqu�e sur le d�funt et qui seront remis aux proches, probablement aujourd�hui. De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed Ali Ziri, un retrait� alg�rien du village d�Ouled-Rached (wilaya de Bouira) a trouv� la mort mardi 9 juin dernier suite � un contr�le d�identit� qui aurait mal tourn�. Il serait d�c�d� des suites de coups que lui auraient ass�n�s des policiers d�Argenteuil, dans la banlieue parisienne. C�est en tout cas ce qu�affirme un autre Alg�rien, Arezki Kerfali, qui accompagnait le d�funt lors du contr�le policier. La mort de cet homme a mis en �moi la population d�Argenteuil, � tr�s forte concentration d�immigr�s alg�riens. Le Syndicat de d�fense des Alg�riens en Europe (SDAE) s�est mobilis� pour tenter de savoir, nous dit Mouffok Badaoui, son pr�sident, les circonstances exactes de cette mort, en attendant les r�sultats de l�autopsie qui a �t� pratiqu�e et dont les r�sultats seront remis au cousin du d�funt, si celui-ci est mandat� par la famille d�Alg�rie. Contact� par le Soir d�Alg�rie, M. Khouidmi Tayeb, le consul d�Alg�rie de Pontoise, dont rel�ve le d�funt qui habitait Argenteuil depuis pr�s de 50 ans, dit �tre tr�s �mu par cette mort et d�clare �suivre de pr�s l�affaire�. Le consul nous a expliqu� qu�il a imm�diatement confi� l�affaire de cette mort malheureuse � l�avocat du consulat. Il a �crit au procureur pour demander que la lumi�re soit faite sur cette mort �pour le moins suspecte �. Parall�lement, il a re�u les dirigeants du SDAE et Arezki Kerfali, t�moin direct de cette affaire. Mais en l�occurrence, que s�est-il pass� en ce mardi 9 juin ? Le SDAE, aid� de certains t�moignages, a tent� de restituer le d�roulement. Vers 20h45 le 9 juin dans un carrefour d�Argenteuil, trois policiers ont arr�t� le conducteur d�un v�hicule, Arezki Kerfali, un Alg�rien de 61 ans. Le rapport de police stipule que cet homme ��tait sous l�effet de l�alcool� . Il �tait accompagn� de son ami Ali Ziri, assis sur le si�ge passager. Aux policiers qui lui demandaient ses papiers, le conducteur n�aurait pas obtemp�r� imm�diatement. �S�ensuivent, alors, des menaces de l�emmener au poste, puis des insultes pas toujours tr�s r�publicaines, et enfin, des menottes et des coups, une fois que le conducteur �tait arrach� de force de son si�ge�. Jusque-l�, raconte encore le conducteur, Ali Ziri �tait assis gentiment sur le si�ge avant du v�hicule. Mais, voyant son ami Arezki Kerfali se faire tra�ner par terre et se faire insulter de tous les noms racistes, il descend du v�hicule pour calmer les policiers, et leur dit : �Laissez-le tranquille, vous n�avez pas le droit de le frapper et de le tra�ner par terre. Je connais la loi�. Il n�en fallait pas plus aux policiers pour se saisir de Ali Ziri et de le menotter � son tour. Les insultes se poursuivent et les deux Alg�riens se voient rou�s de coups de poing et de coups de pied et tra�n�s et mis avec violence dans un fourgon policier. Face � ces comportements, et selon toujours son compagnon, Ali Ziri aurait dit aux policiers : � Vous n�avez pas honte de me frapper, je suis plus �g� que vous. Je connais la loi, je vais vous le faire payer.� S�ensuivent plus de coups encore accompagn�s de �tu connais la loi, sale bougnoule�, et ce, jusqu�� l��vanouissement de Ali Ziri. Amen� � l�h�pital d�Argenteuil pour subir une prise de sang, les m�decins n�ont pu que constater qu�Ali Ziri �tait d�j� mort. Mis en garde � vue pendant 24 heures, Kerfali Arezki n�apprendra la mort de son ami que le jeudi 11 juin, par les policiers qui l�ont convoqu� pour lui apprendre la nouvelle. A ces derniers, il d�clarera : �Mon ami se portait bien, c�est vous qui l�avez tu�.� Quant � la version des policiers, la mort serait due � une crise cardiaque. Qui dit vrai ? Les r�sultats de l�autopsie pourraient �clairer sur cette mort suspecte. En attendant, le Syndicat de d�fense des Alg�riens en Europe, comme d�ailleurs le consul d�Argenteuil, nous rappellent que Ali Ziri, arriv� en France � l��ge de 19 ans, a travaill� pendant pr�s de 40 ans dans la m�me entreprise, sans jamais avoir eu aucun probl�me avec la police. Et, dit encore l�association, �Ammi Ali s�appr�tait � retourner dans son pays le lundi 15 juin � 14 heures, pour assister au mariage de son fils�.