Environ 60% des personnes impliqu�es dans le trafic de drogue, en Alg�rie ont moins de 35 ans, a d�clar�, hier � S�tif, M. Salah Abdennouri, directeur des �tudes, d�analyse et d��valuation � l�Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (l�ONCDT). Lors de son intervention � l�occasion de la Journ�e mondiale de lutte contre la drogue, tenue hier au niveau de la maison de la culture de S�tif, en pr�sence des autorit�s civiles et militaires de la wilaya et du directeur g�n�ral de l�ONCDT, M. Abdennouri a affirm� que la situation actuelle du ph�nom�ne de la drogue en Alg�rie constitue �un v�ritable danger� et conna�t �une �volution rapide�, avant de souligner que notre pays �est un grand espace cibl� par les r�seaux de trafic de drogue pour diverses raisons�. De pays de transit, l�Alg�rie est devenu, ces derni�res ann�es, �un pays consommateur� de drogue en particulier de cannabis et de psychotropes, a-t-il ajout�. Rappelant que le Maroc est le plus grand pays producteur de cannabis dans le monde avec 60% de la production mondiale, le responsable de l�ONCDT a indiqu� que �la production marocaine de cannabis passe par l�Alg�rie en direction de l�Europe et du Moyen-Orient, via la Tunisie et la Libye, ou via les principaux ports alg�riens. Le Maroc inonde notre pays de plus de 75% de la drogue saisie�, a indiqu� M. Abdennouri, soulignant que �le trafic de drogue dans le monde rapporte 800 milliards de dollars�. Pour �tayer son propos, il fournira des chiffres concernant la consommation et la circulation des drogues en Alg�rie. �80% de la drogue provient de nos fronti�res ouest. Une autre br�che est ouverte au Sud, plus pr�cis�ment � Tamanrasset, d�o� transite 15% de la drogue provenant de certains pays africains �. Il pr�cisera que l�organisme auquel il appartient re�oit des rapports des diff�rentes institutions, notamment s�curitaires, impliqu�es dans la lutte contre ce fl�au. Ainsi, l�orateur affirmera que les saisies de cannabis en Alg�rie, qui ont d�pass� les 46 tonnes au premier semestre 2009, pourraient atteindre 60 tonnes fin 2009. Pour bien marquer la gravit� de la situation, ce responsable a traduit cette quantit� � �46 000 000 doses de 1 g�. Bien �videmment, cette donn�e ne concerne que les quantit�s saisies. On ignore tout sur celles qui auront �chapp� aux mailles de la police, de la gendarmerie et des services des douanes. Selon un expert de la brigade des stup�fiants de la S�ret� de S�tif, apr�s chaque saisie, quelle que soit son importance, les narcotrafiquants install�s des deux c�t�s de la fronti�re alg�ro-marocaine doublent la quantit� achemin�e vers le territoire national pour r�cup�rer les sommes perdues dans la pr�c�dente saisie. Ce qui explique les chiffres de plus en plus effarants des saisies op�r�es depuis le d�but de l�ann�e en cours. De son c�t�, le directeur g�n�ral de l�ONLCDT, M. Abdelmalek Sayeh, a estim� que �le trafic de drogue via l�Alg�rie constitue un v�ritable danger qui a entra�n� � l�augmentation de la consommation au niveau local�. M. Sayeh a mis l�accent sur �les efforts consid�rables� d�ploy�s par l�Alg�rie en mati�re de lutte contre le trafic de drogue � travers la mobilisation des moyens de pr�vention, les structures m�dicales de d�sintoxication et un arsenal juridique pour la r�pression de ce ph�nom�ne. A cet effet, et pour avoir une id�e pr�cise sur le taux national de consommation de drogue, l�ONLCDT vient de lancer une enqu�te nationale ciblant 45 000 jeunes. Selon M. Sayeh l�Etat va cr�er 53 centres d��coute et 15 centres de d�sintoxication et une enveloppe de l�ordre de 5 milliards de dinars a �t� allou�e dans ce sens. Le directeur g�n�ral de l�ONLCDT a aussi insist� sur l�application stricte de la loi 04-18 du 25 d�cembre 2004, relative � la pr�vention et � la r�pression de l�usage et du trafic illicites de drogues et de substances psychotropes. Plusieurs autres communications, aussi importantes les unes que les autres, ont �t� au menu de cette journ�e, comme le programme de lutte contre la toxicomanie, pr�sent� par le minist�re de la Sant� et de la Population, ou la r�pression de l�usage et du trafic de drogue dans la wilaya de S�tif pr�sent�e conjointement par la S�ret� de S�tif, le groupement de la Gendarmerie nationale et la Direction r�gionale des douanes. La derni�re intervention, au programme de cette journ�e, a �t� pr�sent�e par M. Kamel Bouzidi, professeur � la facult� de la charia� de l�Universit� d�Alger. Elle est intitul�e �la consommation de la drogue du point de vue de la religion islamique�.