�Le Sida en Alg�rie est une bombe � retardement.� C�est par cette phrase �loquente, et qui n�avait pas pour but d��tre alarmiste gratuitement, qu�a �t� �voqu�e la question du Sida dans notre pays lors d�une rencontre r�cemment organis�e par l�association Sanabil Errahma au mus�e du Moudjahid � Oran. Cette phrase a �t� en effet prononc�e par le professeur Moufok du service des maladies infectieuses du CHUO, qui pr�sentait une communication sur les informations et connaissances se rapportant au VIH/Sida. �Mieux conna�tre cette maladie pour mieux s�en prot�ger� aura �tait le fil conducteur de cette rencontre o� nombre d�autres intervenants ont eu � s�exprimer sur le d�pistage, la s�ropositivit� et la transmission du VIH de la m�re � l�enfant. Ainsi, l�intervenante, apr�s avoir �voqu� la particularit� du virus et les progr�s enregistr�s en mati�re de traitements depuis les ann�es 1990, a rappel� que l�infection par le VIH est depuis plusieurs ann�es end�mique dans notre pays et qu�� l�instar des autres r�gions du monde, la transmission du VIH se fait surtout par voie h�t�rosexuelle. �C�est la contamination qui progresse le plus en Alg�rie, notamment lors du mariage, puisque dans plus de 23% des cas c�est l�homme qui contamine la femme et dans 13,1% c�est la femme qui le fait.� Pour le professeur Moufok, informer et casser les tabous pour mieux se prot�ger, doit devenir un leitmotiv. Il expliquera que la progression du Sida en Alg�rie et dans les pays arabes est tr�s importante, car une pratique sexuelle de plus en plus r�pandue est � mettre au jour : �Les jeunes filles pour garder leur virginit� acceptent de plus en plus le rapport anal. Or, c�est l� l�un des moyens de contamination o� le risque est le plus �lev� Il y a 10 fois plus de risque de contracter le VIH lors de rapports anaux�� Ces informations sont � rapprocher de l�enqu�te r�alis�e par la FOREM qui montrait en 2008 que 60% des jeunes ne connaissent pas les modes de transmission du virus. Soulignant � maintes reprises que dans notre pays il y a une sous-notification �norme des cas de s�ropositivit�, le minist�re ne parle que de 3 494 s�ropositifs, ce qui repr�senterait en fait moins de 10% de la r�alit�. Ainsi, on apprend que pour les modes de transmission, celui de la voie h�t�rosexuelle repr�sente 45,8% lors de mariage �normaux� ; la toxicomanie, elle, repr�sente 13,4%, la contamination m�re-enfant 2,2%, et 28,8% d�ind�termin�s. Et pour mieux faire sentir l�importance de la situation, l�oratrice rappellera en conclusion que pour le centre de r�f�rence de l�Ouest, qui se trouve au CHUO, sur 1 205 cas enregistr�s en 2008, on compte194 d�c�s, 60 perdus de vue et 560 patients qui sont sous traitements antir�troviraux. Elle appelle � plus de soutien pour encourager le d�pistage et mieux informer afin de pr�venir les contaminations qui mettent en danger l�avenir de la population et son d�veloppement.