L�artiste peintre et po�te alg�rien Denis Martinez �tait l�invit� de marque de la 6e �dition du festival culturel des Raconte-Arts qui s�est d�roul� � Bouzegu�ne du 29 juin au 4 juillet sous le th�me �Aux portes de l�Afrique, la Kabylie�. Une manifestation qu�il accompagne � travers ses p�r�grinations culturelles annuelles depuis juillet 2004 dans les villages kabyles dont il peint le v�cu des assembl�es villageoises ( tajma�t) et autres endroits propices � la m�ditation et � l��l�vation spirituelle avec des points et des lignes comme ingr�dients de base apr�s une prospection et � des rep�rages dans des interventions murales in situ �ph�m�res. L�artiste fait de la force des signes un fondement par lequel il s�oppose aux imageries jug�es d�magogiques. A Bouzegu�ne, l�artiste qui s�interdit de peindre � m�me la pierre est parti du d�cor repr�sent� par une vieille porte pour peindre des cercles, des courbes et des points sym�triques ayant servi pour marquer le point principal afin de marquer le lien avec le village qui compte parmi les plus anciens de la r�gion. Hadj Meziane, doyen du village, na Taos, une m�moire vivante de la localit�, et le jeune Nassim ont servi de base aux dessins de Denis sur un texte po�tique du chanteur Mehenni Amroun Eddik. Place alors � l�imagination et � l�inspiration du peintre qui attache au verbe kabyle une importance qui �chappe parfois aux siens. Du point de vue po�tique, le peintre avoue que son �uvre ne peut se faire qu�en Kabylie o� les gens ont un rapport beaucoup plus fort avec les mots dont ils se revendiquent avec force. Au d�part, ce n�est pas facile mais quand �a commence c�est merveilleux, explique l�artiste car �a g�n�re un bonheur collectif avec l�implication des enfants, des hommes et des femmes, le peintre s�interdisant d�imposer sa propre symbolique aux gens. L�artiste compte aussi int�grer dans son �uvre murale de tajma�t de Bouzegu�ne le combat historique d�un homme d�une grande honn�tet� et d�une grande sagesse : le cercle de l�histoire montrant comment cette figure embl�matique de la r�volution s�est fait pi�ger par ses pairs apr�s l�ind�pendance lorsqu�il fut plac� en r�sidence surveill�e. Il s�agit du colonel Mohand Oul Hadj, successeur de Amirouche � la wilaya III dont la bravoure lui fut cont�e par son jeune ami, alors �g� de 21 ans, qui fut secr�taire du colonel. L�artiste qui participera aux lectures crois�es avec les textes de Ahmed Azegagh, de Mehdi Acherchour et de ses propres textes animera �galement un workshop d�expression graphique r�serv� aux �tudiants de l�Ecole r�gionale des beaux- arts d�Azazga sur le th�me �Le r�cit par le dessin�. A tajma�t de Ath Lahcen, le peintre avait travaill� avec des extraits de Brahim Izri. Comme point de d�part avec le personnage des lieux daAli. A tajma�t de Agouni-Ahmed toujours dans les Ath-Yenni, Denis a commenc� avec le nom d�un jeune tu� par une balle perdue durant la d�cennie noire. Un syst�me de carr�s magiques et une forme dynamique de l�espace autour de motifs et graffitis anciens. L�objectif �tant toujours d�intervenir dans un lieu pour le faire parler pendant un moment. L�artiste pense en effet que le v�cu est plus int�ressant qu�apr�s son d�roulement. Un partage entre ce qui existe et ce qui est en train de se passer, explique-t-il. Par ce travail, Denis casse le mythe de l�artiste et n�a pas l�impression de faire une �uvre �ternelle car estimant que ce qui est irrempla�able c�est ce qui est v�cu. Au mausol�e d�Ighil Bwamas, la d�couverte d�un papillon de nuit sur les lieux a inspir� le travail de l�artiste parce qu�il repr�sente l��me des morts chez les Berb�res. A Ath El-Qa�d, un lien qui a une histoire, c�est le th�me de l�abeille qui a motiv� le travail de Denis de par la solidarit� et le travail collectif de la ruche. Tassadit, une poti�re aux doigts magiques, a interpr�t� le chant inaugural avec sa mani�re de symboliser l�abeille. Le travail coll�gial autour de ce th�me a �t� int�gr� graphiquement par des extraits de textes de Lounis A�t Menguellet pour dire que chaque lieu a son histoire.