Le pays tout entier, vibrant au rythme du deuxième Panaf, la sixième édition du festival multiculturel Raconte-Arts a pris, elle aussi, des couleurs africaines. Parce que se déroulant annuellement dans un village ou à la fois au niveau de plusieurs contrées de la Kabylie, la manifestation, initiée par la ligue des arts dramatiques et cinématographiques de la wilaya de Tizi Ouzou, s'est voulue à bien des égards comme un prélude, modeste soit-il, au big événement continental. «Aux portes de l'Afrique, la Kabylie», tel est le slogan doublé d'un message de bienvenue aux artistes africains sous lequel Raconte-Arts s'est déroulé dans sa sixième édition. Une édition qui a eu pour arène Wizgan, grand village qui a donné par la suite naissance à la daïra de Bouzeguène, dans la wilaya de Tizi Ouzou, et qui confirme tout son succès. Durant six jours, depuis lundi jusqu'à avant-hier, ils étaient une centaine d'artistes, toutes expressions artistiques confondues, dont des Africains, notamment des Guinéens, des membres de notre large diaspora établie à l'étranger, principalement en Hexagone, et bien d'acteurs culturels locaux, comme des étudiants de l'école régionale des beaux-arts de Azazga, à étaler leur talent, chacun en le domaine qui le concerne. Il y avait aussi l'ami de la manifestation, le chanteur Tayeb Brahim, l'universitaire Hacène Helouane, sans omettre de citer l'inamovible peintre Dénis Martinez qui, aux côtés de Hacène Metref, ont réfléchi et conçu le festival. Le tout dans un cadre intime fait de contact direct, sans aucun protocole avec le petit peuple, de surcroît rural, et villageois qui n'a souvent pas la latitude d'assister aux grandes manifestations mondaines. Récital poétique, contes, conférence, réalisation de fresques et de tableaux de peinture, récitals musicaux, chorégraphie et autre théâtre ont été du menu du festival. Des activités qui ont pour cadre l'école, la djemaâ, voire les sentiers du village. Et les villageois, qui il faut le relever, prennent eux-mêmes en charge les illustres convives puisque chacun a eu à héberger chez lui un à deux hôtes, étaient en véritable communion avec tout ce beau monde de la culture. A tel point qu'ils étaient chagrinés à l'idée que cette idylle d'un genre particulier devait bien prendre fin. Rendez-vous est pris pour l'année prochaine à Ath Smaïl, localité de Béjaïa, choisie parmi tant d'autres de la Kabylie qui ont émis le vœu d'abriter la manifestation qui gagne en notoriété au fil des éditions.