�J�ai plus de 25 ans de travail dans la police, et je me suis rendu six fois aux lieux saints de l�Islam. Jamais je n�ai �t� un tricheur ou n�ai trahi la confiance plac�e en moi par mes responsables. Je suis innocent Monsieur le Pr�sident. J�ai souffert durant ces quatorze mois, dont neuf pass�s en prison�. L�ex-directeur de l�Ecole sup�rieure de police de Ch�teauneuf �clate en sanglots. Dans la salle, des pleurs se font entendre. L��motion est � son comble. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Le verdict du proc�s de l�affaire des ex-cadres de l�Ecole de police de Ch�teauneuf sera connu sous quinzaine, soit le 19 juillet prochain, a indiqu� le pr�sident du tribunal correctionnel de Sidi M�hamed. Mais avant de rendre publique la date du verdict, il donne pour la derni�re fois la parole aux pr�venus. Des moments charg�s d��motions durant lesquels les neuf pr�venus ont demand� au juge de les relaxer. Les propos des mis en cause dans cette affaire ont jet� l��moi parmi l�assistance. Plusieurs personnes, dont des avocats, touch�es par les paroles de Dridi, Corso et Ziane, ont �clat� en sanglots. La tension �tait extr�me. �Nous sommes innocents. Rendez-nous notre libert�, ont clam� les cinq pr�venus, en d�tention pr�ventive depuis neuf mois � la maison d�arr�t de Serkadji. Que cache v�ritablement l�affaire des ex-cadres de l�Ecole sup�rieure de police de Ch�teauneuf ? Pour les avocats de la d�fense, �il s�agit bel et bien d�un r�glement de comptes interne � l�institution�. �Sinon comment expliquer qu�une affaire interne � l�institution soit port�e en justice ?� Les huit avocats qui ont succ�d� hier � la barre sont unanimes : �Les mis en cause ne sont que des boucs �missaires.� Le ton des plaidoiries a �t� donn� par l�avocat Mustapha Bouchachi. Ce dernier, assurant la d�fense de l�ex-commissaire de police Corso Abdelkader, pointe du doigt �le service de la police judiciaire ayant enqu�t� sur cette affaire�. �Ce n�est pas Dridi, Corso ou Ziane qui doivent �tre poursuivis en justice pour faux et usage de faux mais plut�t les personnes ayant enqu�t� dans cette affaire. Elles doivent r�pondre des faux qu�elles ont commis lors de leurs investigations�. �De gr�ce, Monsieur le Pr�sident, doit-on admettre que les personnes charg�es d�enqu�ter sur cette affaire sont celles qui ont �chou� aux �preuves du concours d�entr�e � l�Ecole sup�rieur de police ? La faute ne leur incombe pas. Elle incombe � leurs responsables hi�rarchiques qui ont tol�r� ce genre de pratique. Une pratique qui a falsifi� les faits. A quoi ob�it cette d�marche ? Que cache-t-elle ? Corso Abdelkader a �t� poursuivi parce qu�il a b�n�fici� d�un ou deux points suppl�mentaires dans l��preuve de tir. �Dans ce cas pr�cis, pourquoi n�a-t-on pas alors poursuivi les deux autres candidats qui ont �galement b�n�fici� du m�me avantage ?� s�est-il interrog�. Et d�ajouter : �Savez-vous Monsieur le Pr�sident que mon client �tait class� 3e sur la centaine de candidats et que l��preuve de tir n�est nullement contenue dans le cahier des charges que M. Dridi avait appliqu� scrupuleusement. M�me si M. Corso avait obtenu un z�ro dans cette �preuve, cela n�aurait rien chang� quant � son admission � l�Ecole sup�rieure de police, alors sur quelle base est poursuivi mon client dans cette affaire ?� En parfait orateur, Me Bouchachi �vite de situer les enjeux externes de cette affaire mais d�clare, en s�adressant au pr�sident du tribunal, que �dans cette histoire, on a tout fait dans le seul but de tromper la justice de mon pays et lui fournir des contrev�rit�s. Mais au vu des d�bats qui caract�risent ce proc�s, je me permets de dire que la justice de mon pays se porte bien, du fait qu�elle a tol�r� que la v�rit� �clate en public�. L�intervention de l�avocat Bouchachi a �t� pr�c�d�e une demie-heure avant par les plaidoiries des avocats Djellab et Friha Samir, d�fendant les inculp�s Ziane et Amrane Sid-Ali. Le premier, informaticien, et le second, professeur de tir, ont �t� surpris de voir la repr�sentante du minist�re public demander � leur encontre respectivement des peines de cinq et huit ann�es de prison ferme. De fait, leurs avocats se sont demand�s �sur quelle base juridique on peut condamner des personnes en premi�re instance (correctionnelle), alors que la preuve de l�accusation est inexistante �. �O� sont les victimes ?� s�interroge Me Friha, qui ajoute : �La note de l��preuve de tir n�influe gu�re sur le concours lui-m�me du fait qu�elle ne constitue pas un test important�. L�avocat cite en exemple le cas de deux candidats qui ont r�ussi le concours �alors que les notes obtenues dans l��preuve de tir sont situ�es entre 4,25 et 4,50�. Les r�v�lations des robes noires surprennent l�assistance. Le pr�sident du tribunal, tr�s attentif aux arguments d�velopp�s par les avocats, prend note. Dans le box des accus�s, l�ex-directeur de l�Ecole sup�rieure de police de Ch�teauneuf. Ses avocats, au nombre de cinq, ont tous demand� la relaxe. Une demande que la vingtaine d�avocats qui ont succ�d� � la barre depuis samedi dernier ont exprim�e. Me Benhabyll�s, Belkhedir, Bouchina ont reconstitu� les circonstances de l�affaire. Ils accusent la tutelle de �non-respect de sa propre r�glementation� et rappellent le parcours honorable de l�ex-directeur de l�Ecole sup�rieure de police de Ch�teauneuf et plaident non coupable�. �Rendez-lui son honneur. Apr�s Dieu, vous �tes le protecteur des libert�s sur la terre.� A. B.