En interdisant aux banques l�octroi de cr�dits � la consommation, le gouvernement confirme pleinement son manque d�imagination, son incompr�hension des r�alit�s sociales. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Le glas a-t-il sonn� pour les cr�dits bancaires � la consommation (cr�dits automobile, pr�ts pour l�achat de biens d��quipement, facilitation de besoins particuliers�)? Oui, � en croire une disposition de la loi de finances compl�mentaire pour 2009, adopt�e le 22 juillet dernier et publi�e au Journal officiel le 26 juillet suivant. Selon l�article 75 de ladite loi, �les banques ne sont autoris�es � accorder des cr�dits aux particuliers que dans le cadre des cr�dits immobiliers �. Une disposition qui m�rite n�anmoins d��tre clarifi�e, en attendant la parution d�un texte d�application. Ainsi, la loi applique cette r�orientation des cr�dits � toutes les banques en exercice, qu�elles soient publiques ou priv�es. Cette disposition semble conforme aux dispositions de la loi sur la monnaie et le cr�dit m�me si elle empi�te quelque peu sur la strat�gie commerciale des banques de droit alg�rien. Voire, elle freine leur d�veloppement m�me si certaines banques �trang�res ont d�j� durci les conditions d�acc�s aux cr�dits v�hicules. Or, les cr�dits � la consommation accord�s par l�ensemble des banques tournent autour des 100 milliards de dinars tandis que les cr�dits immobiliers repr�sentent moins de 200 milliards de dinars. Des montants d�risoires par rapport � un volume global de cr�dits � l��conomie (entreprises, particuliers�) de plus de 2 600 milliards de dinars. Faut-il comprendre que le gouvernement fait des calculs d��picier pour am�liorer le financement immobilier ? Des calculs loin d��tre judicieux car si les cr�dits immobiliers s�am�liorent, les prix du logement, qu�il soit priv� ou public, restent toujours inaccessibles. Le gouvernement ignore-t-il la forte sp�culation dans le march� de l�immobilier ? En d�autres termes, les pouvoirs publics m�connaissent- ils les r�alit�s sociales ? Croit-on avoir, ainsi, trouv� la parade au risque du surendettement des m�nages, un risque encore potentiel, et pr�venu une crise des subprimes � l�alg�rienne ? Si oui, ce ne serait qu�une solution de facilit�. Rappelons que le risque d�impay�s n�a pas encore atteint la cote d�alerte et la Banque d�Alg�rie d�veloppe une centrale de risques des m�nages. Ou bien croit-on mettre un terme aux errements, aux d�rives, dans l�octroi de cr�dits de facilit� ? Questions en attente de r�ponses claires de la part d�un gouvernement qui au lieu de d�velopper une v�ritable politique sociale manque d�imagination et de compr�hension des aspirations et besoins de la majorit� sociale. Un gouvernement qui autorise de facto le d�veloppement du march� informel de l�automobile, alors qu�il a supprim� l�importation des v�hicules usag�s. Serait-ce un moyen d�tourn� de revenir sur cette mesure, r�pondant certainement � des desiderata d�op�rateurs �trangers ? Mais au d�triment des concessionnaires automobiles soumis, par ailleurs, � un durcissement de conditions d�activit�s pour des motifs qui ne rel�vent pas tous de la d�fense de l�int�r�t national. Voire, le gouvernement pratique-t-il la politique de la carotte et du b�ton ? Un gouvernement qui m�conna�t la persistance du d�ficit en mati�re d�infrastructures et d��quipements de transport, la faiblesse du pouvoir d�achat de la plus grande partie du peuple, l��tat encore archa�que du syst�me bancaire national� Voire, un gouvernement qui entend juguler l�envol�e des importations par des mesures impopulaires, au risque de pousser � la r�volte sociale, r�volte que nourrissent nombre de frustrations et attentes sociales non satisfaites par ailleurs.