Le staff gouvernemental de Ahmed Ouyahia a effectu� sa �rentr�e� hier samedi apr�s une quinzaine de jours de cong�. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Contrairement � la tradition, cette ann�e, tout le gouvernement a pris son cong� de mani�re collective, et ce, au lendemain de la tenue d�un Conseil des ministres d�une extr�me importance. Lors de son dernier conclave, le Conseil avait, en effet, pris de nombreuses d�cisions importantes telles que le passage au week-end semi-universel, l�examen et l�approbation d�un projet de r�vision du code de la route et la loi de finances compl�mentaire. Une loi compl�mentaire elle-m�me porteuse de nombreuses mesures sensibles, et pour bien des cas, incompr�hensibles de par leur complexit�. Ce qui a plong� et le citoyen et les op�rateurs �conomiques dans le filou absolu. Aussi, les �vacances� du gouvernement n�ont fait que compliquer les choses. Faute d�interlocuteur officiel et fiable, l�on s�est, en fait, rabattu sur les supputations et les sp�culations pendant une bonne quinzaine de jours. Peut-on gouverner sans communiquer ? En Alg�rie, en tout cas, c�est depuis presque une ann�e que m�me la fonction de porte-parole du gouvernement est supprim�e. En fait, c�est l� �non-communication � qui est �rig�e en v�ritable strat�gie nationale. Bouteflika avait, une premi�re fois, commenc� au lendemain de 2004, par �ter la fonction de porte-parole du gouvernement au ministre de la Communication. Une fonction qui repara�t en 2006 avant d��tre r�duite en 2007 � la tr�s significative d�nomination de �porte-parole du Conseil du gouvernement�. Une fois par semaine, le ministre de la Communication organise une conf�rence de presse au sortir du Conseil du gouvernement pour ne d�battre que des points � l�ordre du jour de celui-ci. Pas pour tr�s longtemps ! En automne 2008, un communiqu� de la pr�sidence fait �tat du limogeage du ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza. Avec lui, dispara�t la fonction de porte-parole et m�me celle de ministre �plein� remplac� par un secr�taire d�Etat aupr�s du chef du gouvernement charg� de la communication. Et sur injonction de Bouteflika, le Conseil de gouvernement sera interdit de produire ne serait-ce qu�un communiqu� � l�issue de ses travaux. Puis, et en vertu de la r�vision constitutionnelle du 12novembre 2008, le rendez-vous hebdomadaire du gouvernement est d�nomm� officiellement �r�union du gouvernement � avec interdiction, toujours maintenue, de la sanctionner par le moindre communiqu� public. Seul le Conseil des ministres, que pr�side Bouteflika, est habilit� � le faire. A l�arriv�e, la boucle est boucl�e ! Dans un pays, pratiquement le seul au monde o� l�on a aucun interlocuteur au niveau de la pr�sidence de la R�publique, du Premier minist�re, des minist�res de la D�fense, de l�Int�rieur, des Affaires �trang�res, l�on assiste parfois � des situations incongrues comme celle du g�n�ral �r�visionniste� fran�ais. Ce dernier accuse, rien moins, l�arm�e alg�rienne d��tre derri�re l�assassinat des moines de Tibhirine, ex�cut�s par le GIA en 1996. Or, ce serait les officiels fran�ais, de Sarkozy � Chirac en passant par Herv� de Charette, Alain Jup�, Charles Millon, Yves Bonnet, qui tourneraient en d�rision les versions pu�riles des faits du galonn� fran�ais. Position et r�action de l�Alg�rie ? Il faut lire la presse ! On se croirait au bon milieu des ann�es soixante-dix lorsque les officines �trang�res tentaient parfois de �deviner� la position du Conseil de la R�volution sur tel ou tel dossier � travers les colonnes d� El-Moudjahid, il a fallu bien du temps pour que Zerhouni s�exprime sur la question au hasard d�une discussion avec des confr�res. M�me topo s�agissant du cas du diplomate Hesni, haut fonctionnaire au minist�re des Affaires �trang�res, interpell� en parfaite violation des conventions internationales sur le sol fran�ais sans que son minist�re de tutelle n�ait eu � exprimer le moindre commentaire ! L�on sait d�j� que le minist�re m�me des Affaires �trang�res sous Bouteflika n�a d�existence que celle que lui conf�re le protocole �officiel�. Mais tout de m�me, il y a des limites � tout�