En cet �t� 2009, le ph�nom�ne de la harga reprend de plus belle, avec plus de d�termination et plus de violence ! Les derni�res mesures gouvernementales, qui se voulaient dissuasives, n�ont rien r�gl�. Ils partent de partout. De toutes les c�tes. Quitter l�Alg�rie � tout prix ! A deux, � dix ou � vingt. Les harraga partent pour n�importe o�, et n�importe o�, cela peut �tre m�me Isra�l ! L�aventure est arriv�e aux quatre harraga de Skikda. Cherif Adel, Abdelaziz Oualbani, Fouad Boufarouk et Mohamed Tahar Khelifi, �g�s de 21 � 27 ans, qui ont �t� arr�t�s en avril dernier alors qu'ils se trouvaient � bord d'un bateau italien de marchandises, non loin de la ville occup�e de Haifa o� ils avaient �t� appr�hend�s par les forces de s�curit� isra�liennes et incarc�r�s. Ils avaient pour projet de s'�tablir clandestinement en Europe pour y travailler. Mais apr�s un s�jour en Gr�ce, un pays qu'ils avaient rejoint en passant par la Turquie, ils avaient d� renoncer � leur projet faute de travail sur place et s��taient alors introduits clandestinement dans le bateau italien qui, apr�s avoir accost� dans plusieurs ports, s'est dirig� vers Isra�l ! Les quatre jeunes gens viennent d��tre lib�r�s apr�s plus de trois mois de d�tention, mais � elle seule, cette histoire r�v�le l�obstination encore vivace de quitter le pays � n�importe quel prix, en 2009 ! Le ph�nom�ne prend des proportions alarmantes Une situation d�autant plus grave que ces derniers temps, de jeunes dipl�m�s, des p�res de famille et des femmes, m�me des mineurs , (c�est le cas le 27 juillet dernier) n�h�sitent pas � traverser la mer avec tous les dangers que cela repr�sente et l�impact d�sastreux sur l�image du pays. D�but juillet, alors que 116 jeunes clandestins �taient appr�hend�s au large des c�tes annabies, on apprenait que c��taient plus de 250 immigr�s clandestins qui ont �t� appr�hend�s au sud de la Sicile, pr�s de l��le de Lampedusa, et ce, en une seule journ�e, par les autorit�s italiennes. Pratiquement un jour sur deux, une centaine de clandestins arrivent sur les c�tes italiennes par groupe de quinze. Ils ont �t� secourus et transport�s sur la terre ferme. D�autres harraga rep�r�s avaient �t� ramen�s sur un navire de la marine italienne qui les a conduit jusqu�� l��le de Lampedusa, situ�e � 200 km au sud de la Sicile. Face au ph�nom�ne, l�Etat se r�v�le impuissant ! Les d�put�s alg�riens ont pourtant vot�, le 21 janvier 2009, une loi qui punit d�une peine allant de 2 � 6 mois d�emprisonnement et d�une amende de 20 000 � 60 000 DA les personnes qui tentent de quitter de mani�re ill�gale le territoire national. La question des harraga est devenue politique avec l�exploitation qu�en fait le Maroc, notamment. Mais les harraga n�ont plus peur ni des lois ni des forces de s�curit�. En t�moigne la nuit mouvement�e qu�ont eu � vivre, dans la nuit de jeudi � vendredi, les garde-c�tes d�Annaba avec pas moins de 46 harraga. Refusant de se rendre, ces derniers ont pr�cipit� leurs embarcations de fortune contre la vedette des gardes-c�tes. Le choc les a pr�cipit�s dans la mer. On d�plore dix-huit bless�s et surtout, un mort (un jeune de 27 ans) ainsi que plusieurs disparus. On peut aussi comparer leur tentative � un suicide. Plut�t mourir que d'�tre arr�t�, telle est la devise de ces harraga. Selon Za�di Abdelaziz, chef de la station maritime principale des gardes-c�tes de Annaba, contact� par nos confr�res de Libert�, �les harraga ont appliqu� une toute nouvelle strat�gie �. Nouvelle strat�gie ? �Jugez-en ! Apr�s une course- poursuite, ceux se trouvant dans la premi�re embarcation, et pour la premi�re fois, ont r�agi d�une fa�on tr�s bizarre. D�s qu�ils ont �t� intercept�s, soit vers 00h45, ils ont refus� de se plier aux injonctions des �l�ments de la Marine nationale. Ils ont carr�ment fonc� sur l�unit� des gardes-c�tes. C�est ce qui a engendr� des bless�s en plus du fait que l�embarcation a coul�.� La le�on de cet �t� 2009 est claire : face aux harraga, l�Etat est bien impuissant !