Ils ont embarqué clandestinement à bord d'un bateau italien qui s'est rendu à Askelon où ils ont été arrêtés par Israël. Les quatre détenus algériens libérés, Abdelaziz Oulbani, originaire de Skikda, Fouad Boufarouk, Chérif Adel et Med Tahar Khelifi, récemment par Israël et remis aux autorités jordaniennes par l'intermédiaire du Comité international de la Croix-Rouge (Cicr) ont été transférés hier à Damas où ils sont actuellement. La date de leur retour en Algérie n'a pas été communiquée officiellement. Ils étaient incarcérés depuis deux ans en Israël à la prison Ramla à Tel-Aviv. Des représentants du Cicr en Jordanie ont remis lundi dernier au représentant du Croissant-Rouge algérien (CRA), le Dr Benzeguir, dans le territoire jordanien, les quatre jeunes Algériens détenus en Israël depuis leur arrestation à bord d'un bateau de marchandises près du port d'Askelon à Haïfa. Ces jeunes âgés entre 21 et 27 ans ont déclaré s'être rendus en Turquie pour rallier l'Europe comme immigrants clandestins. Avec l'aide d'un passeur, ils se sont rendus en Grèce mais en raison du manque d'opportunités d'emploi dans ce pays, ils ont embarqué à bord d'un bateau italien qui a observé plusieurs haltes avant de se rendre à Askelon dans les territoires palestiniens occupés où ils ont été arrêtés par les Israéliens, jusqu'à dimanche dernier. Le frère d'un des détenus résidant à Bruxelles avait affirmé être «entré en contact direct avec son frère incarcéré dans la prison israélienne». La justice israélienne peine à organiser le procès de ces Algériens qui ont nié toute tentative d'entrée illégale en territoires occupés, d'autant que leur arrestation s'est faite loin de ces territoires. Selon le Cicr, leur incarcération à Ramla «était illégale». C'est un caméraman de la chaîne qatarie Al Jazeera, détenu dans la même prison que les quatre compatriotes, qui a alerté, après sa libération, la chancellerie algérienne. La chaîne Al Jazeera installée en Palestine avait même effectué une connexion avec les détenus algériens par le biais du journaliste Mansour El Abi, le directeur de l'unité de tournage de la chaîne qatarie qui s'est porté volontaire pour établir le contact avec les détenus. Dans ce genre de situation, le droit international dicte aux autorités d'occupation israéliennes de transférer les détenus vers leur pays d'origine, l'Algérie. Les autorités israéliennes ont interdit aux prisonniers algériens de correspondre avec leurs familles, durant ces deux années passées derrière les barreaux. En 2003, la commission des droits de l'homme des Nations unies à Genève a déclaré que «la détention à l'isolement prolongée [...] peut en elle-même constituer une forme de traitement cruel, inhumain ou dégradant, et même une forme de torture». Le comité des droits de l'homme des Nations unies, un organe composé d'experts indépendants, a régulièrement mis sur le même plan la détention à l'isolement et d'autres mauvais traitements ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. En l'absence de toute forme de relation diplomatique avec l'Etat d'Israël, les autorités algériennes ont eu recours à la médiation de la Jordanie qui entretient avec Israël des relations diplomatiques.