Le minist�re de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales a adress� une note aux responsables d�entreprises de gardiennage et de transport de fonds et de produits sensibles leur rappelant qu�il leur est strictement interdit de lier toute forme d�association avec des soci�t�s de s�curit� �trang�res. Le d�partement de Noureddine- Yazid Zerhouni menace de prendre de s�v�res sanctions contre les contrevenants. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) -Les pouvoirs publics semblent fermement d�cid�s � mettre un terme aux activit�s des soci�t�s de s�curit� �trang�res qui activent depuis plusieurs ann�es en Alg�rie. C�est en tout cas ce qui ressort de la note num�ro 2935 du secr�taire g�n�ral du minist�re de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales adress�e le 12 ao�t 2009 aux responsables d�entreprises priv�es de gardiennage. �Les textes qui r�gissent les activit�s de gardiennage, de transport de fonds et de produits sensibles (d�cret l�gislatif n�16-93 du 4 d�cembre 1993 ainsi que ses textes d�application) explicitent les conditions et les modalit�s d�exercice de ces activit�s afin d��viter les d�rives et les d�passements. Dans le cadre du suivi des activit�s des ces entreprises, des d�passements ont �t� constat�s en mati�re de sous-traitance et de partenariat au profit de soci�t�s �trang�res dans le domaine des prestations de s�curit�. Ces actes sont consid�r�s comme une violation dangereuse du cadre r�glementaire et exposent les contrevenants � de s�v�res sanctions. (�) Les risques que comportent ces violations m�incite � vous rappeler que vous �tes tenu de vous conformer pleinement � la l�gislation et aux directives (du minist�re de l�Int�rieur) afin d��viter toute forme de partenariat avec des soci�t�s �trang�res dans le domaine des prestations de s�curit�, peuton lire dans ce document officiel portant paraphe de Abdelkader Ouali, le secr�taire g�n�ral du minist�re de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales. Ce haut responsable de l�Etat pr�cise dans ce m�me document que cette question a �t� �voqu� par le pass�. �Pour rappel, ce type de violation a d�j� fait l�objet d�un m�morandum le 8 avril 2000 (n�1324)�, note-t-il. �D�passements�, �risques�, �violations dangereuses�� tout indique que ces op�rations de partenariat et de sous-traitance font peser un r�el p�ril sur la s�curit� nationale. D�o� la menace de recourir � de �s�v�res sanctions� contre les patrons qui persistent � entretenir de telles relations avec ces entit�s qui activent en Alg�rie dans la plus totale ill�galit� (voir Le Soir d�Alg�riedu 25 mai 2009). En effet, au regard de la l�gislation nationale, seules les personnes de nationalit� alg�rienne peuvent exercer dans le secteur du gardiennage. Le d�cret l�gislatif n�16-93 de d�cembre 1993 est tr�s clair � ce sujet : �Nul ne peut exercer les activit�s mentionn�es aux articles 2 et 3 (gardiennage, transport de fonds et de produits sensibles), s�il n�est pas de nationalit� alg�rienne (et) s�il a fait objet d�une condamnation pour crime et d�lit. En outre, nul ne peut �tre dirigeant ou g�rant d�une soci�t� exer�ant les activit�s vis�es ci-dessus, s�il n�est pas de nationalit� alg�rienne d�origine�, pr�cise l�article 8 de ce d�cret. Sauf que sur le terrain, la situation est toute autre. Selon un ancien cadre d�une entreprise de gardiennage priv�e, le march� de la s�curit� est, depuis plus d�une d�cennie, le monopole de soci�t�s �trang�res. �De nombreux groupes �trangers qui d�crochent des projets en Alg�rie font appel � des soci�t�s �trang�res pour assurer la s�curit� de leurs sites. Elles sont charg�es de la r�alisation des plans de s�curit� et du suivi de toutes les op�rations. C�est un march� qui p�se chaque ann�e plusieurs centaines de millions d�euros. Plus le risque s�curitaire est �lev�, plus les tarifs augmentent. G�n�ralement, les entreprises de gardiennage alg�riennes n�interviennent qu�en aval, en qualit� de sous-traitant. Bien s�r, toutes ne s�adonnent pas � ce type d�activit�s mais certaines ont r�ussi � tisser des liens solides avec leurs partenaires �trangers. Le plus curieux, c�est que la situation est connue de tous, m�me des autorit�s qui ont fait preuve d�un certain laxisme durant ces derni�res ann�es. Des soci�t�s �trang�res, notamment fran�aises, activent avec un simple registre de commerce de bureau de consulting�, explique notre interlocuteur qui a requis l�anonymat. D�apr�s lui, les violations ne concernent pas uniquement les textes qui r�gissent ces activit�s de gardiennage et de transport de fonds et de produits sensibles mais aussi la l�gislation des changes. �G�n�ralement, les contrats entre les deux parties sont sign�s en dehors des fronti�res alg�riennes. Les sommes de ces prestations ne transitent donc pas par nos banques. Dans ce bizness, les entreprises alg�riennes n�ont droit qu�� des miettes. A mon avis, il y a une r�elle crise de confiance entre les groupes internationaux et les Alg�riens en mati�re de gestion s�curitaire. Ils font tout pour d�crocher des projets mais d�s qu�il s�agit de s�curiser leur sites, ils pr�f�rent aller voir ailleurs.� La note du secr�taire g�n�ral du minist�re de l�Int�rieur pourrait �tre la premi�re �tape d�une s�rie d�actions visant � mettre de l�ordre dans un secteur o� des int�r�ts financiers tr�s importants sont en jeu. Pour bon nombre de soci�t�s de s�curit� �trang�res, l�Alg�rie reste un v�ritable eldorado.