Le 24 ao�t 1994, l��tablissement h�telier quatre �toiles Asni de la ville de Marrakech, au Maroc, assez pris� par les touristes �trangers, est la cible d�une attaque terroriste d�un groupe islamiste. Deux ressortissants espagnols sont assassin�s et une Fran�aise est s�rieusement bless�e. Aussit�t, le ministre de l�Int�rieur du royaume ch�rifien pointe du doigt l�Alg�rie. Cela fait aujourd�hui quinze ans. Les Alg�riens qui se trouvaient sur le territoire marocain, essentiellement des touristes, ont �t� somm�s de quitter le pays dans un d�lai de quarante-huit heures. Et d�s le lendemain, le roi a d�cid� d�imposer un visa d�entr�e aux Alg�riens. L�Alg�rie a ripost� de la m�me mani�re et a fait plus : elle a ferm� sa fronti�re. Les auteurs de l�attentat ont �t� presque aussit�t arr�t�s, tout autant que leurs complices, dans plusieurs villes marocaines. Les tenants et les aboutissants du crime int�griste perp�tr� � Marrakech ont �t� mis � nu. Les fili�res identifi�es. Le r�seau terroriste, dont le commanditaire avait auparavant envoy� les principaux membres du groupe se former en Afghanistan apr�s les avoir recrut�s dans la r�gion parisienne, d�mantel� dans sa totalit� entre le royaume ch�rifien et la France. L��normit� du plan que le terrorisme avait pr�vu de faire subir au pays est appr�hend� dans son ensemble. Rien, absolument rien de tout ce qui a �t� d�couvert par les diff�rentes investigations au Maroc et en France n�a laiss� le moindre doute qui servirait de br�che par laquelle pourrait �tre introduite, m�me � titre d�hypoth�se, l�implication � quelque niveau que ce soit de l�Alg�rie dans ce vil attentat. Aujourd�hui et depuis son intronisation qui a co�ncid� avec l�arriv�e du nouveau mill�naire, le roi actuel du Maroc ne laisse pas passer une occasion pour appeler l�Alg�rie � rouvrir sa fronti�re avec son pays. Tous les bons sentiments sont mobilis�s : fraternit�, destin commun, union. Mais jamais un mot sur l�accusation agressive et gratuite contre les services alg�riens d�avoir �t� derri�re l�attentat de Marrakech. Pis, de fa�on d�clar�e ou � demi-mots, les officiels du royaume tentent, � chaque fois qu�ils en ont l�occasion, de lier la fermeture de la fronti�re � la question du Sahara occidental comme pour mieux faire oublier la totale irresponsabilit� de leur pays d�avoir fait porter le chapeau � l�Alg�rie dans l�attentat de 1994. Pourtant, m�me si le Sahara occidental est un s�rieux dossier pour toute la r�gion maghr�bine, comme il l�est d�ailleurs pour l�ONU, l�Alg�rie l�a totalement �vacu� des relations de voisinage entre les deux pays depuis 1987 lorsqu�elle a r�tabli sa fronti�re avec le Maroc, jusqu�en 1994, quand ce dernier a d�cid� de l�accuser injustement de ce dont, justement, elle souffrait � cette �poque : un terrorisme qui voulait la mettre � feu et � sang. Aujourd�hui que non seulement la v�rit� sur l�attentat de Marrakech est connue, mais aussi que le terrorisme se r�clamant de l�islamisme a fini par d�voiler ses m�canismes et ses modes op�ratoire, ses tactiques et ses strat�gies et qu�il devient de moins en moins �vident, � moins d��tre de mauvaise foi, de ne pas reconna�tre un acte terroriste d�un acte qui se voudrait passer comme tel, le Maroc ne veut toujours pas faire son mea culpa. Pour certains qui reviennent de temps � autre sur cet attentat de Marrakech de 1994, il reste toujours une zone d�ombre autour du commanditaire du �commando �, le marocain Abdelillah Ziaddit Rachid. Ils continuent � se demander s�il avait r�ellement appartenu � l�organisation terroriste dont il a avou� �tre membre et s�il n�avait pas �t� actionn� par l�Alg�rie.