Driss Djettou, Premier ministre marocain, a exprimé le désir du royaume chérifien de voir «réouverte» la frontière entre l'Algérie et le Maroc. «Nous voulons ouvrir notre frontière avec l'Algérie, entretenir de bonnes relations économiques et commerciales avec Alger», a-t-il affirmé dans un entretien paru jeudi dernier dans le magazine Le Point. D'emblée, faudrait-il rappeler que la fermeture de la frontière algéro-marocaine a été décidée par le gouvernement algérien, à sa tête M. Ahmed Ouyahia, il y a de cela presque une dizaine d'années. En effet, durant l'été 1994, un attentant terroriste a ciblé l'hôtel international Asni de Marrakech où deux touristes espagnols ont été tués. Les autorités marocaines, du temps du roi Hassan II, n'ont pas trouvé mieux que d'accuser les services de sécurité algériens d'être les commanditaires de l'attentat sus-indiqué. Le roi Hassan II a également enclenché une véritable opération de chasse à l'homme à l'encontre des Algériens résidant au Maroc. Aussi, le royaume chérifien n'a pas hésité à instaurer le visa d'entrée au Maroc pour tous les Algériens désirant s'y rendre. Le gouvernement algérien décide officiellement, en ce 14 août 1994, la fermeture de la frontière terrestre entre l'Algérie et le Maroc. Cette situation, prévalant depuis 1994 à ce jour. Le Premier ministre de ce pays, Driss Djettou, semble ignorer, dans ses déclarations à l'hebdomadaire Le Point, que l'Algérie a, de tout temps, affiché sa disposition à ouvrir la frontière. Seulement, il appartient d'abord aux autorités marocaines de reconnaître leur responsabilité dans la torture des Algériens durant l'été 1994 et de procéder, par conséquent, à leur indemnisation.