Bazoul, commune de Taher, wilaya de Jijel : une petite localit� c�ti�re, qui jadis �tait un petit coin de paradis, o� il faisait bon y vivre, subit actuellement les affres de la b�tise humaine incarn�e par les autorit�s locales et tous leurs d�membrements dans le but inavou� d�en faire une zone d�activit�s pour les initi�s� En 1958, plus de 38 obus se sont abattus sur cette mechta. Aujourd�hui, ce sont des armes de destruction massive qui la ciblent et contre lesquelles aucune parade n�est possible. M�me le modeste mausol�e de Jida Tanefdourt a �t� ras� pour r�aliser une plateforme � l�occasion de la visite du pr�sident de la R�publique. Les vieilles du village ont assist� la mort dans l��me � l��uvre destructrice des engins esp�rant un miracle qui n�est jamais venu. En effet, apr�s le pillage inqualifiable et criminel du sable jusqu�� disparition du cordon dunaire par une maffia ayant pignon sur rue et �voluant dans les salons feutr�s des sph�res occultes du pouvoir avec le qualificatif p�joratif de notables, une autre source de vie de la r�gion, � savoir oued Nil, est en train de mourir sous les assauts r�p�t�s des pollueurs. Les citoyens de cette localit� ont adress� un path�tique cri de d�tresse, appuy� de centaines de signatures, au pr�sident de la R�publique pour mettre un terme � cette catastrophe �cologique d�envergure. Six ans apr�s, la volont� d�en finir avec cette petite localit� se confirme : - Le cordon dunaire avec sa v�g�tation a pratiquement disparu et je rends hommage � tous ceux qui ont tent� de d�noncer la maffia du sable. - Oued Nil devenu une d�charge anarchique et un ex�cutoire des �gouts et r�sidus industriels, condamnant ainsi l�unique activit� de la r�gion, � savoir l�agriculture. Les terres agricoles ont �t� d�structur�es par l�ouverture de routes abandonn�es par la suite. - La faune en ce moment m�me est en train de mourir dans l�indiff�rence totale. Les autres esp�ces, telles que les h�rissons, les tortues, les li�vres, les l�zards, ont d�j� disparu avec la disparition progressive de leur habitat. La Direction de l�environnement est en r�alit� une caution macabre de tous les crimes commis contre la nature. Leur c�cit� est �difiante m�me pour les environs imm�diats. Le citoyen sait qu�un plan de liquidation des ressources naturelles de ce petit village initi� dans les salons du terrorisme administratif (*) depuis plus d�une d�cennie est en train de se concr�tiser lentement et s�rement. On a bien implant� une gare de tri dont on disait � l��poque que c��tait la plus grande d�Afrique. On a bien implant� le port de Djen-Djen, qui para�t-il, s�inscrivait dans le fameux axe Jijel-Bamako. On tente toujours, apr�s avoir d�truit ce que Dieu a cr��, d�implanter des centrales � bitume� Dans toute cette histoire, le petit et modeste Bazouli, � part le fait que par moments le train ou les pilleurs nocturnes de sable lui fauchent des vies et des b�tes, n�ayant plus de terre � cultiver, n�ayant plus rien � esp�rer, ni m�me un oued pour les randonn�es, n�ayant b�n�fici� d�aucun emploi ni � la gare ni au port ni ailleurs, ne perd pas espoir�. Il est convaincu que t�t ou tard, le bateau que nous baptisons sans champagne Baba Arroudj et qui tr�ne au centre- ville de Jijel finira par appareiller pour un monde meilleur. Je serai du voyage� Pour revoir mon Bazoul et mourir. Amine Hamdi (*) Ce concept a �t� entendu pour la premi�re fois en 1994 lors de la visite du chef du gouvernement � Jijel.