Un nouveau responsable, une nouvelle m�thode de gestion des affaires de l��ducation � Constantine. Premi�re mesure : d�centralisation du recrutement des enseignants vacataires, une pr�rogative propre aux directeurs des �tablissements scolaires mais qui fut longtemps confisqu�e par l�ex-directeur de l��ducation lui-m�me dix ann�es durant. �Je me suis enfin r�tract� cette ann�e pour plusieurs raisons. Nous devons mettre en place les m�canismes n�cessaires � l�application de cette d�centralisation. Certains travaillent contractuellement depuis 1995, ce qui est anormal � mon sens. Ils sont dans une situation difficile et craignent de se retrouver du jour au lendemain au ch�mage. Nous devons, en effet, arr�ter un bar�me qui prendra en compte un nombre de crit�res (exp�rience du postulant, anciennet� de son dipl�me, la distance s�parant l��cole de son lieu de r�sidence�) pour pouvoir l�op�rer � partir de la saison prochaine�, a avanc�, jeudi dernier, � l�occasion d�une conf�rence de presse, Abdallah Allam, actuel directeur de l��ducation de Constantine. Et d�expliquer : �Pouvoir embaucher des enseignants contractuels permet aux directeurs des �tablissements d�intervenir � temps pour ne pas p�naliser les �l�ves � cause de la vacance des postes.� Un changement de cap : favoriser le c�t� relationnel dans la gestion des affaires du secteur. �La concertation est un acte civique�, d�clarera-t-il. Les parents d��l�ves, les syndicats des travailleurs, les collectivit�s locales et les journalistes auront dans le processus �ducationnel. M. Allam a commenc� par �ponger le passif de son pr�d�cesseur, le mouvement des enseignants du secondaire dont les syndicalistes du Cnapest l�accusent d�avoir pistonn� certains de leurs pairs. �Le Cnapest a port� le probl�me devant le ministre de l�Education nationale qui n�a, d�ailleurs, pas tard� � ordonner au directeur central des ressources humaines de r��tudier le dossier. Ce dernier, apr�s examen du dossier, a, de son c�t�, donn� des instructions pour r�gler le probl�me. A Constantine, nous avons eu une entrevue d�une dur�e de quatre heures avec ces syndicalistes o� nous avons mis les choses � plat avant de refaire le mouvement et corriger les anomalies. C�est aussi simple que cela d�autant que la commission paritaire a approuv� les nouvelles mutations�, dira-t-il. Dans ce contexte, il convient de souligner que le litige opposant l�ancien directeur de l��ducation, Ahmed Guellil, mut� � Oran, concernait uniquement les postes du nouveau lyc�e Ali-Mendjeli III, r�ceptionn� en janvier dernier et dont M. Guellil a proc�d� par nominations administratives dans la d�signation des enseignants. Les syndicalistes du Cnapest, que M. Guellil accusait de ne servir revendiqu� la mise de ces postes dans le mouvement ordinaire. M. Guellil, qui est all� jusqu�� les pr�senter comme �tant des cumulards et qui sont m�me redevables devant l�Etat d�un passif li� � l�activit� du FIS dissous, n�a alors pas c�d� � la pression. En tout cas, un seul correctif a �t� apport� au mouvement �labor� par Guellil remplacer une professeur de sciences et s�ur de l�ex-SG aupr�s de la direction de l��ducation de Constantine qui occupe actuellement un poste de responsabilit� au niveau du minist�re de tutelle par une enseignante parrain�e par le Cnapest que l�on dit proche de l�un des membres organiques du bureau local de ce syndicat. Tous les enseignants nomm�s par Guellil ont �t� maintenus � leurs postes, sauf celle qui travaillait avant sa nomination � Ali-Mendjeli III � l�ex-lyc�e des P�res Blancs, qui se trouve, jusqu�� l��criture de ce texte, sans poste. Les responsables de l��ducation sont plut�t confront�s � un autre probl�me : �72 �l�ves sur 96 devant composer les classes de ce nouveau lyc�e, scolaris�s � travers les lyc�es du centre-ville de Constantine refusent le transfert et ne se sont pas encore fi�s aux formalit�s d�inscriptions�, a indiqu� le SG aupr�s de la direction de l��ducation. A ce sujet, le nouveau directeur de l��ducation est ferme : �La r�partition des �l�ves doit tenir compte des secteurs g�ographiques et l��l�ve doit se scolariser dans l��tablissement le plus proche de son domicile. Cette m�thode nous permet, outre le fait de r�duire le surplus dans les classes et d��liminer les s�gr�gations, y compris d��valuer les chefs d��tablissements scolaires et selon des param�tres justes.� Reste � savoir si M. Allam, qui est aux portes de la retraite apr�s avoir servi au m�me titre � M�d�a, Annaba et Tipaza, r�ussira son pari et redonnera � Constantine, cette cit� min�e par le clanisme et r�put�e pour �tre imprenable, son lustre d�antan. Gagnera-t-il la paix pour avoir pass� ce deal avec le Cnapest ? Peut-�tre oui� �Moi, je suis l� pour appliquer la loi et je ne vais nier aux syndicalistes leur droit � faire, entre guillemets, de l�agitation. Et s�ils s�estiment l�s�s par certains textes de lois, ils n�ont qu�� se plaindre au l�gislateur. Assurer l��ducation � 200 000 �l�ves est une t�che �norme en soi et je n�ai pas de temps � perdre pour v�rifier le cumul de fonctions de certains. C�est, d�ailleurs, contraire � mes valeurs�, dit-il. La m�thode de son pr�d�cesseur, �dictatoriale� soit-elle, selon ses d�tracteurs, et m�me si elle lui a valu beaucoup d�animosit�s, a n�anmoins permis � Constantine de se hisser � un rang meilleur par rapport � ce qu�elle a �t� avant son �r�gne�, o� elle pataugeait dans les ab�mes de la m�diocrit�. Les r�sultats des examens officiels des toutes derni�res ann�es sont r�v�lateurs. Quoi qu�il en soit, 202 677 �l�ves qui seront encadr�s par 10 213 enseignants et 4 692 cadres administratifs devront regagner les bancs des classes, tous paliers confondus, d�s ce dimanche � Constantine. Le taux de scolarisation serait de 98,07 % dans primaire, selon M. Allam, soit un peu au-dessus de la moyenne nationale qui est de 97,32%. Dans ce palier, 158 �coles sur 357 existantes fonctionnent suivant le syst�me de double vacation en plus de 16 autres qui ne l�appliquent que partiellement. �Nous allons proc�der par la bonification des �coles en construisant des extensions l� o� nous pouvons le faire et je veillerai � ce que ce syst�me n�ait pas droit de cit� � Constantine d�ici � 6 mois�, s�est-il engag�. 25,2 milliards de centimes ont �t� engag�s, selon le m�me responsable, dans le cadre de l�aide octroy�e aux �l�ves d�munis (3 000 DA/�l�ve). Pr�s de 84 000 �l�ves b�n�ficieront ainsi de cette aide, soit pr�s de la moiti� des enfants scolaris�s (41,5%). Un chiffre effarant qui renseigne sur la pr�carit� dans laquelle vivent les Alg�riens. Aux yeux de M. Allam, c�est positif puisque les cr�dits mobilis�s couvrent largement les besoins, ce qui n�est pas le cas dans d�autres wilayas o� on ne peut satisfaire la demande sociale. Ces �l�ves b�n�ficieront �galement de la gratuit� des manuels scolaires. Ajouter � ceuxl� les �l�ves de 1re ann�e primaire et les enfants des travailleurs du secteur de l��ducation, et le nombre de b�n�ficiaires de la gratuit� du manuel scolaire atteindra � peu pr�s les 55 % des effectifs.