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CHRONIQUE D�UN TERRIIEN
La grande harba (XVI) Par Ma�mar FARAH [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 17 - 09 - 2009

En arrivant � Yakouren, j��tais surpris de voir l�ancien chalet et son site enchanteur des ann�es 70 transform� en centre de formation aux arts martiaux. On y enseigne aussi la �triha aux haraouas� de Mascara, la bagarre b�noise, la �a�rka� de Ka�s, et la �kalba� de Fontaine fra�che. Les disciples chinois de ma�tre Kung tfou, r�alisant que l�Alg�rie rec�le d�immenses potentialit�s en mati�re d�arts martiaux, ont adapt� nos vulgaires �hr�ches�, les transformant en sports de haut niveau. D�sormais, chaque commune avait sa section de KTA (kung tfiou alik) et les jeunes Chinois sont de plus en plus nombreux � pratiquer la discipline. Mais il n�y a pas mieux que le football.
Pour une fois, nous sommes tous d�accord ! L��mir, en abordant le sujet, nous apprend qu�il a �t� ramasseur de balles au stade de Hydra. Quant au piednoir, il pr�tend avoir plong� avec Reims du temps du l�gendaire Kopa. �Tu mens comme tu respires !� lui lance le terroriste. �J�ai jou�, c�est trop dire ! J��tais plongeur � la buvette du stade !� Et ils se tourn�rent vers moi ! En dehors des parties anim�es et qui se terminaient toujours par des bagarres, sur le terrain vague faisant face au domicile familial, je n�ai jamais tap� sur un vrai ballon de football. Ils me regard�rent comme si j��tais un Martien. C�est que, dans l�Alg�rie d�avant, on n��tait pas un gosse normal si on n�avait pas une balle ronde � la place de la t�te. Meriem El-Aggouna nous surprit en train de disserter sur ce sujet hautement philosophique. Elle revenait de la laverie municipale o� les expatri�es chinoises d�crassent les tenues de leurs maris et de leurs enfants. Elle nous remit nos v�tements �tonnants de propret� et le buveur de Jack Daniel�s baissa les yeux au moment o� Meriem lui tendait un cale�on trou�. L��mir exhibait son �kamis� plus blanc que blanc. Il en �tait fier. Mais son geste allait nous co�ter tr�s cher. L�ayant vu de leur cachette et pensant que leur camarade agitait un drapeau blanc pour se rendre � l�arm�e, dix terroristes surgirent du n�ant. Ils nous encercl�rent et, en une fraction de seconde, nous ligot�rent et nous emmen�rent loin de Yakouren. �Pas possible ! Ils ont d� d�velopper des techniques de t�l�portation !� hurla en ma direction le pied-noir, brutalis� par un malabar qui devait peser autant que Tata Aldjia. Ah ! Tata Aldjia ! Ah, les temps cl�ments d�avant la �grande harba� ! Avec tous les probl�mes que nous avions, c��tait quand m�me la belle vie ! Certes, il y avait le gouvernement de Belkhadouyahi qui s�arrangeait toujours pour nous compliquer la vie, mais c��tait rien par rapport aux souffrances actuelles ! Depuis que les 35 millions d�Alg�riens sont partis, il n�y a plus de probl�mes pour pimenter la vie, plus de vols de portables dans les rues, plus de plaintes dans les commissariats. Les policiers mouraient d�ennui. Une �pid�mie de m�lancolie se propagea aux quatre coins du pays et il ne se passait pas de jour sans que l�on n�enterr�t quatre ou cinq commissaires, dix inspecteurs, une trentaine d�agents de la circulation et plusieurs douzaines d�indics. Rien. Rien que le travail, la discipline� Sans ces terroristes d�El-Qa�da qui mettaient un peu d�ambiance dans les villages occup�s par les Chinois, ce serait d�une monotonie � mourir ! Nous arriv�mes dans un campement qui devait se situer non loin de la mer. Car au lieu d�aller vers Azazga-Chaolin, notre destination initiale sur la route d�Alger- P�king, nous avons �t� d�tourn� en direction du Nord. Nous descend�mes vers A�n Chafa et Igoudjal. Un barbu plus barbu que les autres nous accueillit avec un sourire sadique. Il plongea litt�ralement sur Meriem qu�il ligota avant de la tra�ner pr�s d�une grotte. Se croyant dans un film de John Wayne, le buveur de Jack Daniel�s tenta de s�interposer. Il re�ut un coup de crosse sur la nuque qui l�envoya sur le tapis. Je restai silencieux. Pourquoi s�agiter ? Il faut r�fl�chir. Entre temps, le BPB (barbu plus barbu), qui devait �tre le chef, s�adresse � ses sbires dans un arabe sorti tout droit des feuilletons historiques : �Fils de la libert� et de la dignit�, fiers soldats de la foi, que Dieu b�nisse ce jour o� vous nous avez rapport� un gibier exceptionnel : une femme perverse et dangereuse, une diablesse que nous saurons �duquer et rendre sur le droit chemin, un tra�tre qui essayait de nous trahir et deux espions �trangers.� Il faut vous pr�ciser que cette frange de terroristes, de la phalange des �combattants de la foi�, elle-m�me issue de la scission de la Katibat El-Mout qui faisait partie des Groupes de tueurs sans fronti�res ; cette frange donc consid�re tous les anciens Alg�riens comme des �trangers. Il leur est reproch� d�avoir fui leur pays et de ne pas avoir rejoint les rangs du terrorisme pour combattre le �taghout�. Donc, j�aurai le m�me traitement que le buveur de Jack Daniel�s ! Les pieds- noirs et les pieds bleus de la �grande harba�, c�est kif-kif pour ces tangos ! Poursuivant son speech, le BPB annon�a qu�il allait s�occuper personnellement de Meriem : �L�, dans cette grotte, je vais accomplir mon devoir pour sensibiliser cette femme et la rendre pieuse. Je ne veux pas �tre d�rang�. Pendant ce temps-l�, mes quatre femmes et mes vingt-deux �pouses d��el mout�a� quitteront la grotte. Veillez sur elles et ne vous en approchez pas. Si vous tentez quoi que ce soit, la foudre d�abattra sur vous. Et ce n�est pas le laser du 5- Juillet ! C�est une vraie foudre qui vise ceux qui ont des id�es malsaines et qui regardent la femme comme un festin � consommer de pr�f�rence avant 18 ans !� Il tra�na Meriem et disparut avec elle dans l�obscurit�. Nous f�mes bien trait�s. En tout cas, mieux que l��mir, notre compagnon d�infortune. On nous servit un couscous aux lentilles. Apr�s la le�on de morale dispens�e par le BPB � Meriem, tout le monde fut invit� � rentrer dans la grotte. L�, il y avait des tapis � perte de vue. Nous f�mes ligot�s et jet�s sur les matelas. Cette nuit-l�, je fis de dr�les de cauchemars : je voyais la Sard�lie �limin�e de la Coupe du monde ; je voyais le buveur de Jack Daniel�s se transformer en �mir �gorgeant la pauvre Meriem, je voyais m�me l�USMA perdre son derby � Bologhine et le pire de tous, je voyais Bel Ouyahikhadem succ�der � Belkhadouyahi ! Le lendemain, nous f�mes de nouveau rassembl�s devant la grotte. Le BPB avait une mine superbe. M�riem s��tait mise au hidjab. Il faut dire que �a lui allait plut�t bien. Elle nous regarda en clignant des yeux. Cela veut dire qu�elle avait un plan pour prendre la cl� des champs. Ne nous a-t-elle pas d�j� arrach�s des griffes de ce monstrueux ma�tre des monts Kunlun ? Ne nous a-t-elle pas d�montr�e, au cours de notre longue errance � travers des for�ts inhospitali�res, qu�elle �tait courageuse et altruiste, pr�te � n�importe quoi pour nous venir en aide ? Je sais qu�elle nous tirera d�affaires une nouvelle fois. Mais, en attendant, il faut gagner du temps et retarder le moment fatidique, celui o� ils sortiront leurs couteaux pour nous �gorger. Il n�y a pas d�autre issue ! Le fait qu�ils aient sous la main un tra�tre sorti de leur propre rang va diff�rer ce moment puisqu�ils commenceront certainement par lui� Je regarde le buveur de Jack Daniel�s. Il est plong� dans une r�flexion qui l�emm�ne tr�s loin d�ici :
- A quoi penses-tu ?
- J��tais en train de me dire : qu�est-ce qu�on aurait pu faire de ce pays ! Une telle immensit� avec des paysages si divers, c�est le paradis sur terre et c�est surtout l��den pour les touristes !
- En attendant, c�est l��den pour les terroristes !
- Mais pourquoi les laisse-t-on mener la belle vie ici ? Pourquoi ne pas les d�loger ? T�as vu leur patron et son harem ! Fichtre alors, il doit en avoir une cinquantaine de nanas, au moins ! Et il est pas partageux, le gars ! En plus, il a ajout� Meriem a la liste ! C�est injuste. Je suis s�r que c�est moi qu�elle aime. Vous nous aimez. Je sais que, du temps o� vous �tiez ici, vous vous pressiez dans nos consulats pour avoir le visa !
- Imb�cile ! Maintenant, nous sommes 35 millions d�Europ�ens. Certes, la Sard�lie ne fait pas encore partie de l�Union europ�enne, mais �a va venir !
- Non, vous �tes sur le m�me pied d��galit� que les Turcs ! Parle pas de malheur ! Avec 2 ou 3 millions, c�est d�j� la gal�re ! Si nous ouvrons nos fronti�res, il ne restera plus un seul habitant en Sard�lie !
- Tu dis n�importe quoi ! Nous vivons bien l�-bas et c�est la d�mocratie !�
Nous f�mes interrompus par le bras droit du BPB qui nous demanda de le suivre�
M. F.


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