Négligence n La pratique des arts martiaux se fait, en Algérie, dès le plus jeune âge, et rares sont les Algériens, des dernières générations, qui n'ont pas pratiqué un art martial étant petits. Ce sont les conclusions auxquelles sont arrivés les responsables de la Fédération algérienne des arts martiaux (FAAM). La pratique des arts martiaux, quelle que soient leur origine, s'est généralisée ces vingt dernières années et continue de gagner du terrain. Selon un recensement, on compte 27 000 pratiquants dans le pays. Mais les responsables de la FAAM assurent qu'ils sont beaucoup plus nombreux. «Et nous le serons davantage.» Malheureusement, malgré l'intérêt croissant des personnes de tout âge pour ces disciplines, le manque de structures, de salles d'entraînement et de moyens nécessaires à une bonne pratique, se fait amèrement ressentir. La secrétaire de la fédération affirme que la fédération fait de son mieux pour aider à la pratique des arts martiaux. «La fédération paye des experts internationaux pour assurer la formation des entraîneurs», déclare-t-elle. Parmi ces maîtres d'arts martiaux, nous pouvons citer Hiroo Mochizuki en budo, Christian Tessier en aïkido ou encore Roland Bondet en taïjutsu. Malgré le manque de moyens, l'Algérie a pu remporter plusieurs titres dans des compétitions internationales. «Nous sommes champions du monde de vovinam viêt vô dao», dit fièrement la secrétaire de la fédération tout en ajoutant que la compétition s'est déroulée en Algérie en avril dernier. Par rapport aux autres pays, en Algérie les arts martiaux sont structurés et ne rapportent presque rien en matière d'argent pour ses champions. «J'ai été un champion dans ma discipline et cela ne m'a rien rapporté, hormis quelques trophées, raconte un jeune athlète. Trophées ou pas, les arts martiaux sont encore loin d'atteindre la notoriété d'autres sports qui, à l'instar du football, constituent un véritable phénomène de société «même si le football n'a pas été très convaincant en matière de résultats», déplore Rachid un 2e dan en karaté. «Il est vrai qu'on ne peut pas comparer ces deux sports, mais ne devrait-on pas donner les mêmes chances et moyens à tous les sports, toutes les disciplines confondues ?», s'interroge un entraîneur de kung-fu. Sans encouragement et sans les moyens nécessaires, les adeptes d'arts martiaux pratiquent ce sport pour le calme, la sagesse et la maîtrise de soi qu'on acquiert à force de pratique. Car les arts martiaux sont un état d'esprit qui procure un bien-être et des sensations que les autres disciplines ont dû mal à égaler selon des pratiquants.