Le lancement concomitant de deux m�gaprojets par l�Etat alg�rien a boost� le secteur du BTPH. Le programme de un million de logements ainsi que la r�alisation de l�autoroute Est-Ouest ont donn� lieu � la cr�ation de plusieurs PME dans le domaine, cr�ant ainsi de l�emploi et de la valeur ajout�e. De par leur r�le d�accompagnatrices des entreprises, les banques se sont �galement impliqu�es en profondeur, r�alisant ainsi une intersection entre l�Etat ma�tre d��uvre et l�entreprise de r�alisation. Ce triumvirat banque-ma�tre d��uvre - entreprise constitue le socle sur lequel se repose l�Etat pour atteindre les objectifs assign�s. Cependant, ce socle, � combien pr�cieux, est enray� par des facteurs d��chec qui en affectent l�efficacit�. Outre l��pineux probl�me du r�glement des cr�ances dont il n�est pas ici question, l�Etat doit apporter des changements vigoureux et des rem�des appropri�s � ces tares. - Des �tudes inad�quates r�alis�es par les architectes (bureaux d��tudes) qui se mat�rialisent par la accomplissement, par l�entreprise, de travaux suppl�mentaires qui gr�vent le budget de l�Etat d�une d�pense inattendue, en plus d�une mobilisation de tr�sorerie cons�quente pour l�entreprise. Cette derni�re ne peut, par ailleurs, b�n�ficier du concours de la banque sur des travaux suppl�mentaires, non soumis � facturation, jusqu�� l�issue desdits travaux. Le montant de certains avenants, atteignant jusqu�� 50% du march� initial, doit sensibiliser l�Etat sur la responsabilit� des bureaux d��tudes. Des sanctions pouvant �tre pr�vues pour dissuader la r�currence de ces erreurs. Celles-ci sont notamment in�vitables lorsque des architectes supervisent des travaux urbains et hydrauliques, pour lesquels leur comp�tence est limit�e. - La suppression de la caution de soumission, en d�pit du soulagement qu�elle apporte, pose un s�rieux probl�me. Une concurrence plus accrue lors des appels d�offres qui se concr�tisent par des prix excessivement bas propos�s par les entreprises, sous la pression des banques qui �exigent � un plan de charges pour tout financement. Cela induit certes une d�pense optimis�e pour l�Etat, mais en contrepartie, les entreprises sont moins rentables, payent moins d�imp�t et sont plus h�sitantes � l�id�e d�embaucher des salari�s. Il y a lieu de fixer, � mon sens, un montant plancher (minimum) pour chaque soumission, bas� sur une moyenne des prix de la mati�re premi�re, en tenant compte des �conomies d��chelles r�alis�es. Ou bien faut-il faire une s�lection graduelle des entreprises qui fasse correspondre l�envergure du projet � l�envergure de l�entreprise retenue. Ex : une PME de 500 employ�s peut concurrencer une jeune entreprise d�un seul salari� pour un projet de 5 000 000 DA ! - La concurrence engendre un autre probl�me : le raccourcissement des d�lais (� l�initiative des soumissionnaires) qui, une fois de plus, satisfait l�Etat mais p�nalise principalement la banque. Ainsi, les entreprises sont souvent amen�es � d�marrer les chantiers avant la signature du march� et ODS (ordre de service). Or, sans ces documents, toute demande de financement bancaire est irrecevable et peut compromettre s�rieusement le remboursement des sommes avanc�es, en l�absence de situations de travaux et de l�exemplaire unique du march�. Noter qu�un cr�dit de pr�financement, assimil� � un cr�dit en blanc, peut �tre accord� pour un montant g�n�ralement limit�. Un consensus entre les trois parties concern�es permettra de soulever, n�gocier et r�soudre ces probl�mes et bien d�autres. De cette coh�sion d�pendra largement le degr� de r�ussite des projets n�vralgiques et strat�giques lanc�s par l�Etat alg�rien dans le cadre de son processus de modernisation. Aliane Merouane, cadre bancaire