Il est prévu de créer également un fonds d'investissement par wilaya. Trois secteurs sont priorisés par le gouvernement pour lutter contre le chômage et promouvoir l'emploi. C'est du moins ce qu'a déclaré, hier, Saïd Annan, représentant du ministère de l'Emploi et de la Sécurité sociale, lors d'un passage à la radio Chaîne III. Il s'git des secteurs de l'agriculture, de l'industrie et du BTPH. Evoquant, dans un premier temps, le secteur de l'agriculture, le représentant du ministère note que “c'est un secteur stratégique par excellence”. La raison ? “Il est destiné non seulement à réduire la facture d'importation alimentaire, mais aussi à assurer notre indépendance économique”, explique-t-il à cet égard. Sur cette question, Annan dit : “L'Algérie a tous les moyens de faire de l'agriculture un secteur important à travers l'industrie agroalimentaire.” Et de noter que “transformer nos produits agricoles contribuera à la création de nombreuses filières économiques générant des postes d'emploi considérables”. Le secteur de l'industrie, mis en avant dans un second temps, “contribue très peu à la création d'emplois”, note M. Annan. Toutefois, dans le plan quinquennal où le gouvernement aura à prioriser la politique de l'emploi, il est question “de donner plus d'importance au secteur de l'industrie dans les cinq années à venir”. Preuve en est, explique l'hôte de la radio Chaîne III, que le gouvernement a prévu “la création de 200 000 petites et moyennes entreprises”. Et de déclarer qu'il est question, dans le cadre de la microentreprise, de soutien à l'emploi de jeunes, tels les dispositifs Ansej ou la Caisse d'assurance chômage, 190 000 projets sont prévus pendant cette même période. Saïd Annan évoque également le fonds d'investissement par wilaya, qui représente une nouveauté en la matière destiné à appuyer “les jeunes promoteurs à toutes les phases de la création d'entreprise”. C'est tout autant dans le but de “compléter les dispositifs mis en place depuis 2008”, note encore à cet égard l'intervenant. Le secteur du BTPH sera évoqué, dans un troisième temps, ainsi que celui des services. “Ces trois domaines sont les secteurs moteurs dans la création de l'emploi, avec 59% de l'emploi total créé durant la période 2000/2009. C'est pourquoi la période 2010/ 2014 doit faire en sorte d'arrimer l'industrie à ces trois autres secteurs”, dit-il. Interrogé sur les dispositions de la loi de finances complémentaire qui compte en son sein des dispositions en faveur de la promotion de l'emploi, l'intervenant déclare qu'il est question “dans cette loi des finances de mesures incitatives d'ordre fiscal ou parafiscal, qui ont été davantage consolidées, avec la précision que ce train de mesures a été envisagé pour faire de l'emploi la priorité dans les choix de politique économique”. Enchaînant avec le bilan du plan d'action pour la promotion de l'emploi et de la lutte contre le chômage, lancé en avril 2008, M. Annan indique que “pas moins de 312 000 emplois ont été créés au niveau des 48 wilayas, dont près de 100 000 en direction des universitaires”. Quoi qu'il en soit, aux yeux de l'intervenant, la feuille de route de l'emploi, tracée pour les cinq années à venir, s'oriente vers le traitement du chômage par l'économique. “Cette démarche se concrétisera par la création d'emplois durables générés notamment par l'investissement dans les secteurs productifs.” Mais pour quel objectif ? “L'objectif est de créer, d'ici à 2014, 3 millions d'emplois, dont 1,5 devraient être entraînés par les dispositifs d'emplois d'attente financés sur le budget de l'Etat”, 1,3 million d'emplois par le secteur privé et près de 600 000 par les dispositifs Ansej et Cnac. Interrogé sur le rôle que peut jouer le privé algérien étant donné qu'il est le premier employeur en Algérie contribuant à hauteur de 80% à la croissance hors hydrocarbures, M. Annan dit que c'est dans cette optique que “le gouvernement a, dans ce sens, prévu la création de 200 000 PME”. Et de noter que “les délais de réalisation de ces projets prennent beaucoup de temps entre leur maturation, leur entrée en production et leur impact sur l'emploi”. NADIA MELLAL B.