A l�initiative du club de presse de Bouira compos� de journalistes et de correspondants de la wilaya de Bouira et qui regroupe les secteurs public et priv� ainsi que ceux de l�audiovisuel, une journ�e de formation a �t� organis�e derni�rement � la salle de conf�rences de l�ODEJ. Anim�e par le docteur Brahim Brahimi qui vient d��tre nomm� directeur de l�Ecole sup�rieure de journalisme, ainsi que le docteur Ahc�ne Djaballah, ex-DG de l�APS, ancien directeur de l�Anep et ancien conseiller � l�information du pr�sident Zeroual, et le Dr Belkacem Mostefaoui, docteur d�Etat en sciences de la communication et enseignant au m�me titre que les deux autres conf�renciers au niveau de l�ITFC, cette journ�e de formation a �t� ax�e autour de trois th�mes, � savoir �Le statut du journaliste� pr�sent� par le Dr Brahim Brahimi, �La presse face � la publicit� par le Dr Ahc�ne Djaballah et enfin �Les probl�mes professionnels� par le Dr Belkacem Mostefaoui. Premier � intervenir lors de cette journ�e de formation, le Dr Brahim Brahimi a retrac� l�histoire du code de l�information et les �tapes qu�il avait connues � travers l�Alg�rie ind�pendante. Et m�me plus loin, puisque le conf�rencier a retrac� un peu les premiers jalons de ce code initi� d�j� en 1957 par feu Abane Ramdane et dont R�dha Malek t�moignait dans l�un des ouvrages qui �voquait la presse durant la r�volution. Il s�agissait du chapitre ayant trait � la d�finition de ce que sera l�Alg�rie apr�s l�ind�pendance. R�dha Malek rappelait que face au dilemme auquel ils �taient confront�s, � savoir d�finir l�Alg�rie comme socialiste ou dire l��Alg�rie d�mocratique et sociale�, Abane Ramdane en compagnie d�autres visionnaires comme Mohamed Lebjaoui et Amar Ouzeggane avaient fini par trancher en faveur de la formulation la plus intelligente �l�Alg�rie d�mocratique et sociale� ; une formulation qui avait vaincu toutes les propagandes de l�arm�e coloniale de l��poque puisque la R�volution devait avoir le soutien important et d�cisif des Etats-Unis d�Am�rique. Un soutien qu�elle n�aurait jamais eu si la formulation �tait �l�Alg�rie socialiste�. Le conf�rencier a �voqu� ce chapitre de l�histoire contemporaine pour parler de l�importance de la communication. En outre, il parlera des premi�res moutures du code de l�information qui remontent � 1968 avec Benyahia et la mouture finale de 1970 � laquelle le conf�rencier avait particip�. Puis les changements apport�s du temps de Chadli en 1982, puis en juin 1988, c�est �-dire bien avant la r�volte du 5 octobre 1988, puis l�ouverture d�mocratique et le code de l�information adopt� en 1990 instituant l�ouverture du champ m�diatique tant de la presse �crite qu�audiovisuelle. Un code qui a �t� remis en cause quelque temps apr�s, notamment avec l�abrogation du Conseil sup�rieur de l�information. Le conf�rencier s��talera sur les probl�mes rencontr�s par la corporation pour s�organiser en �voquant la cr�ation du SNJ et les espoirs n�s au lendemain de sa cr�ation en 1997, avec tout ce que cela supposait comme arrangement et mise en ordre dans la profession rong�e par un d�sordre total. Puis l�av�nement de Bouteflika et le fameux code p�nal bis de mai 2001 qui pr�voyait des peines allant jusqu�� 250 millions d�amende pour le journal et les peines de prison pour les journalistes ; un code dont les journalistes revendiquent, depuis sa promulgation � nos jours, l�abrogation. Puis, vint le projet d�un nouveau statut du journaliste, d�abord en 2003 puis 2005, avant de voir le jour en avril 2008 et intitul� projet portant r�gime sp�cifique des relations de travail applicable aux journalistes, adopt� en mai 2008 mais qui attend toujours son application. Enfin, le conf�rencier �voquera le projet d�une carte professionnelle unique qui doit �tre d�livr�e par le minist�re de la Communication, la n�cessit� d�aller vers une convention collective � n�gocier aupr�s des �diteurs, etc. Pour sa part, le Dr Djaballah parlera des probl�mes que rencontre la presse actuellement avec l�envahissement de la publicit�, ainsi que la naissance de plusieurs titres dont les patrons n�ont rien � voir avec la profession. Il donnera certains chiffres concernant le nombre de quotidiens arabophones et francophones, le tirage total qui avoisine les 2,125 millions d�exemplaires par jour pour un potentiel de 7 millions de lecteurs par jour ; la manne publicitaire qui tourne autour de 1200 milliards de centimes dont 40% reviennent � l�ENTV qui monopolise le secteur de l�audiovisuel, etc. Enfin, le Dr Mostefaoui parlera des d�fis �conomiques de la presse et l�opacit� qui y r�gne en rappelant que presque aucun titre ne publie les chiffres de son tirage ni le nombre r�el de ses journalistes ni la transparence concernant l�argent qui provient de la publicit� et le comment de sa gestion. Le Dr Mostefaoui parlera d��diteurs n�griers et de l�argent corrupteur de la publicit�. Apr�s ces interventions, un riche d�bat a �t� engag� o� des questions concernant le statut du journaliste, le secret des sources, la r�tention de l�information, la r�elle d�finition de la diffamation, les droits d�auteur du journaliste pour ses �crits parus dans la presse, les recyclages et la formation, la carte professionnelle et l�application du r�gime sp�cifique et la convention collective ont �t� �voqu�s. Les conf�renciers ont �t� unanimes � dire qu�il y a l'urgence d�aller vers une convention collective mais aussi qu�il y a pr�sentement une collusion d�int�r�ts entre le pouvoir et les �diteurs, lesquels chacun trouve son compte dans cette cacophonie g�n�rale qui r�gne dans le monde de la presse en Alg�rie. Cela m�me si, comme le dira le Dr Brahim Brahimi, l�Ecole sup�rieure du journalisme qui vient de na�tre se propose justement d�am�liorer et d�apporter un changement qualitatif � la profession puisque des mast�res dans sept fili�res comme le journalisme scientifique, le journalisme politique, les institutions et les entreprises, le journalisme socioculturel, le journalisme �conomique, institution et gestion des m�dias, et enfin, m�dias et soci�t�s, seront cr��es et destin�es � tous les dipl�m�s universitaires d�sireux de se lancer dans la presse, mais aussi et surtout aux licenci�s en sciences de la communication.