La r�union du conseil consultatif du mouvement Ennahda tenue les 8 et 9 octobre derniers s�est termin�e en queue de poisson. Les partisans de la r�int�gration de Sa�d Abdallah Djaballah dans les rangs du parti n�ont pu convaincre ses d�tracteurs de son �charisme�, et le silence adopt� par l�organe souverain du parti a entretenu davantage le myst�re autour de cette question. Pourquoi le conseil consultatif d�Ennahda � un parti qui a subi la d�confiture au point de s��clipser totalement de l��chiquier politique � a r�cus� une opportunit� susceptible de le replonger au-devant de la sc�ne ? Qui tire les ficelles de cette man�uvre ? Djaballah, qui jouit de la popularit� dans les sph�res islamistes est-il vraiment le politique aguerri et le leader charismatique que le pouvoir craint au point de verser dans un travail de sape qui bloque son �lan ? Selon ses pairs du MRN qui l�ont �ject� du parti en 2004, il est �autoritaire� et sa gestion est plut�t �opaque�. L�actuel secr�taire g�n�ral du MRN, Djamel Abdesslem en l�occurrence, est all� plus loin. Dans son intervention, hier � Constantine, � l�occasion de la conf�rence organis�e pour c�l�brer le 10e anniversaire du parti, �Djaballah n�est m�me pas un membre fondateur du MRN� pr�tend-il. �Djaballah n�est pas un membre fondateur du Mouvement pour la r�forme nationale (MRN). Notre mouvement est n� le 14 janvier et non le 29 janvier 1999 et ce, dans le sillage du consensus que le pouvoir en place voulait cr�er autour d�Abdelaziz Bouteflika, candidat port� par le syst�me � la pr�sidentielle d�avril 1999. Les fondateurs du parti ont �t� tous contre l�adh�sion d�Ennahda, ancr� au sein de la soci�t� alg�rienne depuis 1974 � ce consensus. Et Djaballah n�a rejoint le parti qu�apr�s avoir �t� exclu des rangs d�Ennahda. Il s�est affair� par la suite � diffuser un communiqu� le 29 janvier 1999 pour annoncer la cr�ation du MRN. Ce qui s�est pass� au MRN est �peu- pr�s assimilable aux clivages de l�gitimit� entre les adeptes du manifeste du 1er Novembre 1954 et ceux qui se reconnaissent dans l�esprit de celui sanctionnant les travaux du congr�s de la Soummam�, a-t-il d�clar�. Pour l�anecdote, rapporte un membre de la communaut� arabophone de Gharda�a, Djaballah s�est distingu� lors de la campagne �lectorale pour la pr�sidentielle de 1999 par une sortie digne d�un apprenti sorcier. �Dire aux Mozabites qu�il leur rendrait les terres nationalis�es dans le cadre de la r�volution agraire est un appel au meurtre dans une r�gion o� les clivages sont plut�t d�ordre ethnique et confessionnel. Et il y a eu, en fait, des affrontements entre les communaut�s arabophone et mozabite � l��poque � cause de ses d�clarations �lectoralistes�, indiquera-til. De ce point de vue, le minist�re de l�Int�rieur ne risquera jamais de l�agr�er au sein d�une nouvelle formation politique. La faction qui s�attellerait � rendre possible le retour aux affaires de Djaballah via Ennahda a but�, elle, contre une opposition acharn�e, men�e par Lahbib Adami, en poste d�ambassadeur en Arabie saoudite, qui a d� revenir au pays pour assister aux travaux du conseil consultatif, ce m�me Lahbib Adami qui �tait � l�origine de son �viction du parti en 1999. Ses vell�it�s de r�cup�rer Ennahda ont butt� �galement sur les r�serves d�une autre formation islamiste : El Islah (MRN) de Djahid Younsi, candidat malheureux de la derni�re �lection pr�sidentielle qui occupe actuellement le poste de charg� de la politique g�n�rale et des relations publiques au sein du parti. Et l�on a m�me signifi� � la direction d�Ennahda, selon un membre du conseil national du MRN, qu�une �ventuelle reprise par Djaballah du pouvoir au sein du parti sera pr�judiciable au �processus de convention� entam� entre les deux formations. Les deux partis ayant sign� un accord qui pr�voit l��change de bons proc�d�s et l�unification des positions sur certaines questions politiques et sociales.