Les �l�ves de l�Ecole nationale sup�rieure polytechnique (ENSP) ne d�col�rent pas. Hier � 7h30, des centaines d��tudiants ont pris d�assaut les deux portes principales, bloquant ainsi l�acc�s � l��cole. La directrice, qui est arriv�e vers 10h, a �t� emp�ch�e d�acc�der � son bureau, avant qu�elle ne soit prise en otage dans son v�hicule, au milieu d�une foule �norme qui a carr�ment bloqu� la route menant de Belfort � la Radieuse. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - Des centaines d��tudiants en col�re scandaient d�une seule voix, �D�mission ! D�mission !�. Visiblement effray�e � l�int�rieur de son v�hicule, la directrice de l��cole n�a pu se d�tacher de la foule qu�une heure plus tard, une fois que les �tudiants lui ont manifest� de vive voix leurs revendications. Les policiers qui n��taient pas en grand nombre n�ont pas jug� n�cessaire d�intervenir. Selon quelques �tudiants interrog�s sur les lieux, c��tait la goutte d�eau qui a fait d�border le vase. Ils �taient d�j� au bout de leur malheur, vu les conditions �d�un autre �ge�, dans lesquelles ils sont scolaris�s. Il a fallu donc l�institution d�une nouvelle configuration au sein de l�ENSP pour que les choses d�g�n�rent. En effet, selon les pr�cisions de ces �tudiants, rien n�a �t� pr�vu en mati�re de structures d�accueil pour recevoir ces classes pr�paratoires qui comptent quelque 250 �tudiants. Vu que les structures qui devaient les abriter au lyc�e Emir Abdelkader ne sont pas encore pr�tes et que l�universit� de Bab El Zouar a refus� de les accueillir, ils ont �t� install�s � l�ENSP, alors que l��cole n�a pas les moyens n�cessaires pour les abriter. �Depuis leur arriv�e, nous sommes devenus des nomades qui font � longueur de journ�e le tour des diff�rents d�partements � la recherche d�une classe pour assister � nos cours�, proteste un groupe d��tudiants, qui pr�cise que les �tudiants en pr�paratoires jouissent de toutes les commodit�s et de tous les privil�ges au d�triment des �v�ritables� �tudiants de l�ENSP. �Lundi dernier, nous �tions en plein cours, lorsque la directrice est venue nous faire sortir de la salle, pour faire rentrer une poign�e d��tudiants d�une classe pr�paratoire. C�est injuste ! S�il n�y a pas assez de classes p�dagogiques pour les accueillir, ce n�est tout de m�me pas notre faute. Si la directrice doit honorer son engagement avec la tutelle, il ne faudrait pas que cela se fasse � nos d�pens. Qu�elle prenne ses responsabilit�s !�, clament des �tudiants en 4e et 5e ann�e G�nie civil de l�environnement. Et ce n�est pas tout ! Avec l�arriv�e de ces nouvelles classes pr�paratoires, l�emploi du temps des �tudiants de l�ENSP a �t� compl�tement chamboul�. Alors que les cours prenaient fin au plus tard � 16h, aujourd�hui, les �tudiants sont contraints de rester jusqu�� 18h. De plus, le transport universitaire -le Cous-, n�est pas disponible � cette heure-ci. �L�hiver arrive, et � 18h il fait g�n�ralement nuit. Comment va-t-on faire pour rejoindre nos cit�s universitaires et nos domiciles ? Surtout que le transport public ou priv� n�est pas toujours disponible � cette heure-ci�, r�clame un groupe d��tudiantes. Toutefois, il est n�cessaire de rappeler que deux lettres ont �t� adress�es � la directrice, quelques jours avant la protestation, dans lesquelles les �tudiants ont exprim� leurs revendications, avant de menacer de recourir � une gr�ve g�n�rale si leurs dol�ances ne sont pas prises en charge imm�diatement. Mais devant �la politique de la sourde oreille qu�applique la directrice, affirment les �tudiants, nous avons �t� oblig�s d�opter pour la protestation�. Les enseignants exigent le d�part de la directrice Si les �tudiants exigent seulement une prise en charge de leurs dol�ances, les enseignants de l�ENSP, qui assistaient au m�me titre que le personnel de l�administration en spectateurs � la protestation, exigent carr�ment le d�part de la directrice. Suite � une assembl�e g�n�rale, de la section CNES-ENSP, tenue le 25 octobre au sein de l��cole, et apr�s discussions et de nombreux d�bats sur la situation qui pr�vaut � l��cole, les enseignants pr�sents ont, � l�unanimit�, d�cid� d�organiser deux journ�es de protestation les 3 et 4 novembre prochains. Selon le professeur Mameri, interrog� sur place, les enseignants ont demand� 200 �tudiants dans un cycle pr�paratoire int�gr�. Mais, � leur grande surprise, la directrice a install� une �cole pr�paratoire qui compte quelque 250 �tudiants avec leurs propres enseignants, et du coup, indique-t-il, �nous nous sommes retrouv�s avec une seconde �cole dans une �cole et une autre structure qui g�re nos locaux p�dagogiques, avec le m�pris des enseignants. R�sultat : les d�partements de sp�cialit�s et les �coles doctorales souffrent de l�absence de classes p�dagogiques�. Mais ce qui semble le plus irriter ces derniers, c�est la suppression de l�option tronc-commun (d�partement de science fondamentale), qui a mis un nombre important d�enseignants en 1re ann�e au ch�mage technique. Une partie a �t� orient�e vers les 2e ann�e, en attendant l�ann�e prochaine, o� il faudra s�attendre � un licenciement � grande �chelle. Le personnel de l�administration en gr�ve les 4 et 5 novembre prochain M�me son de cloche chez le personnel de l�administration de l�ENSP. Tous les travailleurs r�clament le d�part de la directrice. Pour ces derniers, le probl�me r�side d�abord dans la gestion administrative. Ils citent entre autres l�absence depuis deux ans du plan de gestion relatif � la promotion et au recrutement du personnel, la non-application de l�organigramme de l��tablissement, les retards dans le virement des salaires, l�absence des arr�t�s minist�riels de la commission des �uvres sociales et du conseil d�administration, qui ne fonctionnent pas � ce jour, alors qu�il s�agit de structures indispensables pour l�am�lioration des conditions de travail du personnel, et, enfin, le manque flagrant d�hygi�ne dans l��tablissement. Selon ces derniers, ils se sont r�unis le 6 juin dernier avec la directrice de l��cole, qui leur a fait des promesses par �crit. Mais, affirment-t-ils, jusqu�� pr�sent, aucun engagement n�a �t� honor�. C�est pour ces raisons, poursuivent-ils, que �nous avons pris la ferme d�cision d�organiser une gr�ve les 4 et 5 novembre prochains. Si jamais on n�obtient pas des engagements �crits, on ira vers une gr�ve illimit�e�.