bastonnés la veille, les étudiants ne se sont pas accordé un temps de répit et ont maintenu, hier, leur mobilisation. l es actions et les sites de contestation se sont, une fois de plus, diversifiés. Les grévistes des grandes écoles ont opté pour un rassemblement visant la fermeture des accès menant vers le siège du ministère de l'Enseignement supérieur. Et ce fut le cas de 10 heures jusqu'à 12 heures. Assis au milieu de la route, les étudiants scandaient les habituels slogans en menaçant de ne pas faire marche arrière jusqu'à satisfaction de toutes les revendications. Sur les lieux, certains étudiants ont proposé de bloquer carrément l'autoroute de Ben Aknoun. Cette proposition ne fait pas l'unanimité. Les premiers renforts de police sont déjà là. Les étudiants des grandes écoles restent sur place. À une centaine de mètres de l'autoroute, ils scandent des slogans tels que “Les CRS ne font pas l'affaire, ramenez les paras et nous ne partirons pas.” Du côté du siège de la direction générale des forêts, la descente vers le ministère de l'Enseignement supérieur est complètement bloquée, voire interdite aux automobilistes. Les voitures tentaient de forcer les étudiants à dégager la route, mais rien à faire. Un sexagénaire descend de son véhicule et déverse toute sa colère. “Pourquoi devrais-je payer pour vos revendications ?” s'interroge-t-il. Une autre automobiliste sollicite l'intervention des policiers. La route est toujours bloquée, la file de voitures s'allonge et les manifestants restent imperturbables face aux assourdissants klaxons. Entre-temps, les étudiants scandent toujours leurs slogans sous le regard des forces antiémeutes. Ces dernières, arrivées pour parer à tout débordement, sont restées en retrait. Pendant les deux heures de rassemblement, le blocage de la route était total. Les automobilistes ne pouvaient accéder aux universités et autres institutions se trouvant du côté de la tutelle via l'entrée de l'ITFC. Idem pour les bus universitaires et les transports en commun. La pagaille aura duré plus de deux longues heures et les étudiants avaient prévu d'y passer ainsi toute la journée. Et, comme par hasard, vers 12h30, les étudiants s'aperçoivent de la présence d'intrus armés de petits couteaux au milieu des manifestants. Des bagarres ont éclaté entre ces intrus et les étudiants. Ne voulant pas prendre de risques, les étudiants ont préféré quitter les lieux et poursuivre leur protestation aux portes du département de Harraoubia. “Nous sommes des étudiants pas des voyous comme ces drogués qui ont été introduits pour nous inciter à partir”, raconte un délégué. La tutelle assiégée par les étudiants en chirurgie dentaire En arrivant au ministère de l'Enseignement supérieur, les étudiants des grandes écoles ont été surpris par la présence de blouses blanches qui manifestaient à l'entrée principale de la tutelle. Plus d'une centaine d'étudiants en chirurgie dentaire ont pris d'assaut le département de Harraoubia. Une plate-forme de revendications de cinq points a été adressée au ministre. Nous citerons, entre autres, la révision du statut de chirurgien-dentiste, l'octroi de titre de docteur, une formation de qualité, l'installation d'un comité d'étudiants dont le rôle est de recenser les besoins des étudiants… Sit-in et marche des étudiants en pharmacie Poursuivant leur grève, les étudiants en pharmacie ont, de leur côté, organisé deux actions de protestation. La première, ayant rassemblé la majorité des étudiants, a eu lieu, une fois de plus, à El-Mouradia. Les manifestants se sont donné rendez-vous au Golfe pour un énième sit-in devant la Présidence. Ils seront stoppés à l'avenue Pékin et forcés à faire demi-tour. Les étudiants renoncent au sit-in et improvisent une marche d'El-Mouradia vers, initialement, le Palais du gouvernement, mais leur itinéraire sera dévié par les policiers. Ils décident alors de se scinder en deux groupes : l'un terminera sa protestation au niveau du département de pharmacie et l'autre a rejoint les autres manifestants devant la tutelle.