Bachir Boumaza, d�c�d� vendredi en Suisse � l��ge de 82 ans, a �t� inhum� hier au carr� des Martyrs, au cimeti�re El- Alia � Alger. C�est sous un ciel mena�ant que l�inusable et infatigable militant a rejoint sa derni�re demeure, apr�s une oraison fun�bre prononc�e par le ministre des Moudjahidine, Mohamed-Ch�rif Abbas, et d�ultimes adieux rendus par une assistance nombreuse qui a uni ministres, personnalit�s politiques et proche famille. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Les fun�railles, officielles, ont �t� c�l�br�es sobrement mais dignement, � la m�moire du militant et de l�homme d�Etat que fut Bachir Boumaza. Aux obs�ques, il ne manquait que le pr�sident Abdelaziz Bouteflika et le ministre d�Etat, Abdelaziz Belkhadem (en mission officielle en Egypte) pour que la repr�sentation institutionnelle soit int�grale. Tout le gouvernement �tait l�, � commencer par le Premier ministre Ahmed Ouyahia qui affichait, ce jour, une mine de circonstance, c�est-�-dire triste. D�anciens chefs de gouvernement et ministres �taient �galement pr�sents. Bela�d Abdeslam, Sma�l Hamdani, Ali Benflis, Ahmed Benbitour, Salim Sa�di, pour ne citer que ceux-l�, ont tenu � figurer parmi les accompagnateurs de Bachir Boumaza � sa derni�re demeure. Les membres du Haut-Comit� d�Etat (HCE), Ali Kafi, Ali Haroun et Khaled Nezzar, ont �galement fait le d�placement � El-Alia. Khaled Nezzar, l�ancien ministre de la D�fense, s�est montr� extr�mement discret en la circonstance. Coiff� d�une casquette, le bouc plut�t sel que poivre soigneusement trac�, il fendait quasiment anonyme dans la masse des pr�sents. Les deux anciens chefs de gouvernement, Ahmed Benbitour et Ali Benflis, qui eurent tour � tour maille � partir avec le pr�sident Bouteflika, ont �vit� de se m�ler � la foule o� les congratulations, int�ress�es ou d�sint�ress�es, s��changeaient � tout-va. Alors que l�on attendait l�arriv�e de la d�pouille mortelle depuis le S�nat o� elle �tait expos�e durant la matin�e pour une c�r�monie de recueillement, les deux anciens chefs de gouvernement se sont retir�s bien � l��cart, bien loin de l�endroit o� fut lue l�oraison fun�bre. Ils ne se m�l�rent � la foule qu�� l�arriv�e de la d�pouille mortelle. Il faut dire que les oppositions ont �t� bien marqu�es et bien remarqu�es ce jour � El-Alia. Les deux anciens chefs de gouvernement sont rest�s affables, r�pondant aux salutations avec le sourire. Tout comme l�ancien pr�sident de l�APN, Karim Youn�s. Pr�sent � l�enterrement, Sa�d Bouteflika, le fr�re et conseiller du pr�sident, devait, lui, r�pondre � de nombreuses sollicitations. Il n�y �chappa que l�instant d�un court interm�de lorsque le ministre des Moudjahidine pronon�a l�oraison fun�bre. Une oraison �cout�e dans un silence religieux. Mohamed- Ch�rif Abbas rappela le long parcours militant du d�funt et son engagement entier pour la cause nationale avant, pendant et apr�s l�ind�pendance. Parlant de Bachir Boumaza, le ministre des Moudjahidine employa le �si� d�volu aux dignitaires comme pour marquer son profond respect � l�homme et � son combat. �Ainsi partent les hommes mais demeurent � jamais inscrites leurs positions�, dira-t-il entre autres. Abdelhamid Mehri, visiblement affect� par la disparition de Boumaza, dira, lui, que �c�est l�exemple vivant du militantisme conscient, avant, pendant et apr�s l�ind�pendance.� Rappelons que Bachir Boumaza a �t� pr�sident du S�nat de janvier 1998 � avril 2001. Il dut quitter sa fonction apr�s un bras de fer long et �prouvant avec le pr�sident Bouteflika.