Lakhdar Bentobal, d�c�d� samedi soir � l��ge de 87 ans des suites d�une longue maladie, a �t� inhum� hier au carr� des Martyrs au cimeti�re El Alia � Alger. Dans l�oraison fun�bre, lue par le secr�taire g�n�ral de l�Organisation nationale des moudjahidine, Sa�d Abadou, un dernier hommage a �t� rendu au grand militant nationaliste, un des chefs historiques de la R�volution que fut le d�funt. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir)- Moment de solennit� et de recueillement que cet apr�s-midi � El-Alia. L�un des grands chefs de la R�volution de Novembre 54 y a rejoint ses compagnons de lutte disparus avant lui, pour trouver la paix �ternelle. Sa�d Abadou, dans son oraison fun�bre, rappela le parcours militant de cet enfant de Mila qui, jeune, � peine sorti de l�adolescence, s�engagea dans le mouvement national et devint l�une des figures marquantes de la lutte de Lib�ration nationale. Un h�ros, Bentobal l�est incontestablement. Ceux qui l�ont connu durant la guerre de lib�ration gardent le souvenir de quelqu�un qui nourrissait un grand optimisme quant � l�ind�pendance du pays. Le ministre de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales, Dahou Ould- Kablia, est de ceux-l� : �J'ai connu Si Abdellah lorsqu'il �tait un proche de Boussouf. Il ont eu tous les deux le m�me parcours... Il �tait surtout connu pour sa simplicit� et sa discr�tion. Il ne tol�rait pas un �cart envers la R�volution. Et, en tant que ministre de l'Int�rieur du GPRA, il avait aid� � rapprocher les uns et les autres et � r�gler des probl�mes internes. A la suite de la crise de l'�t� 1962, o� les choses avaient mal tourn�, il s�est retir� dignement de toute activit� politique. Il a cependant gard� foi en son pays. Son engagement et son optimisme que l'Alg�rie sera ind�pendante �taient grands. (...) J'esp�re que ses m�moires, empreintes de beaucoup de profondeur et d'objectivit�, seront publi�s le plus t�t possible�, a-t-il t�moign�. Abdelkrim Hassani, ancien officier de l�ALN a mis en relief, pour sa part, les qualit�s de responsable de la R�volution que fut Bentobal : �Lakhdar Bentobal �tait une page, pour ne pas dire des pages enti�res de l'histoire de notre pays. Il fait partie d'une rare race d'hommes... Je ne l'ai pas beaucoup rencontr� pendant la R�volution. Mais son combat pour la lib�ration du pays �tait in�branlable. Il �tait l'un des premiers militants � comprendre que seul le langage des armes devait �tre utilis� contre le colonialisme. Son combat n'�tait pas uniquement pour la lib�ration de l'Alg�rie. C��tait un combat pour l'humanit� enti�re.� Un livre d�histoire, certainement. Que l�on pourra lire un jour, surtout, puisque du triumvirat d�sign� sous le g�n�rique des �trois B� , Bentobal est le seul a avoir consign� ses m�moires par �crit. Krim Belkacem et Abdelhafidh Boussouf avaient quitt� ce monde sans l�guer leurs t�moignages aux g�n�rations futures. On attend beaucoup de lire sa version des faits sur l�une des pages noires de la guerre de Lib�ration nationale, en l�occurrence l�assassinat de l�architecte et id�ologue de la R�volution, Abane Ramdane. Lakhdar Bentobal, qui fit ses adieux � la politique apr�s avoir n�goci� et conclu les accords d�Evian qui ont consacr� l�ind�pendance nationale, repose juste derri�re un autre chef r�volutionnaire, le pr�sident Mohamed Boudiaf, assassin� le 29 juin 1992. Hier, tout le gouvernement s�est d�plac� � El-Alia pour accompagner Si Abdellah � sa derni�re demeure. D�anciens chefs de gouvernement y �taient aussi, � l�instar de R�da Malek, son compagnon de d�l�gation ayant n�goci� � Evian, Bela�d Abdeslam et Ali Benflis. Ce dernier a retrouv� Sa�d Sadi, le pr�sident du RCD, avec qui il a longuement discut�. Sa�d Sadi a �t� l�un des rares chefs de parti de l�opposition � avoir assist� � l�enterrement. Le pr�sident Chadli Bendjedid et l�ancien pr�sident du HCE, Ali Kafi, y �taient eux aussi.