Evacuant tout pessimisme, des milliers ou plut�t des millions d�Alg�riens et d�Alg�riennes, grands et petits, n�ont pas ferm� l��il dans la nuit de vendredi � samedi, que ce soit dans les grandes villes ou dans le plus petit bourg de notre vaste et splendide pays. Ainsi, Alger n��tait pas en reste, convaincue de la victoire de son �quipe nationale au Caire, face au onze �gyptien. La d�ferlante des fans des Verts a �t� encore une fois extraordinaire. C�est vrai que les r�sultats positifs obtenus par les Verts depuis le d�but des �liminatoires combin�es pour la CAN et le Mondial 2010 ont combl� de bonheur les Alg�riens, sportifs ou pas, les poussant � manifester leur joie dans les rues. Mais c�est surtout le guetapens tendu � la d�l�gation alg�rienne � la sortie de l�a�roport du Caire qui a fait sortir spontan�ment de ses gonds cette masse d�Alg�rois et d�Alg�roises. Comme le samedi est un jour f�ri�, la nuit qui le pr�c�dait a �t� mise � profit pour faire la f�te dans les rues et les chaumi�res alg�riennes. De ville endormie durant la journ�e pour cause de repos hebdomadaire, avec une activit� au ralenti, Alger a vu ses rues d�sertes se r�veiller comme jamais. Comme � leurs habitudes, les services de s�curit� se sont d�ploy�s d�s le d�but de la matin�e � travers les principales art�res de la capitale, pour canaliser la circulation et les vagues de jeunes en liesse. Le point le plus visible de ce dispositif l��tait � Hydra, o� se trouve l�ambassade d�Egypte. Il est vrai que le courroux des Alg�rois, suscit� par l�agression des joueurs alg�riens au Caire, pouvait engendrer des �v�nements que l�on aurait eu � d�plorer. De tous les quartiers de la capitale sillonn�s, c�est celui dit �l�Etoile�, � Hussein-Dey, qui a rafl� la palme. Au point de pouvoir entrer dans le fameux livre des records, le �Guinness Book�. En effet, un drapeau national de pr�s d�un kilom�tre de long a �t� dress� tout le long de la principale art�re ! Agr�ment�e de musique � la gloire des Verts, cette nuit ne sera pas oubli�e de sit�t. Et les autres rues et cit�s n��taient pas en reste. Poursuivant notre vir�e dans la capitale, nous avons retrouv� une ambiance � l�identique au centre-ville et dans la banlieue. De Belouizdad � A�n-Benian, en passant par la Place du 1er- Mai, � Bab-el-Oued comme � la Grande-Poste, � El-Biar, � Bouzar�ah et � Bologhine, mais aussi � Zghara, Ch�raga, Draria et Baba- Hassen, la f�te battait son plein. Comme pour les autres journ�es qui avaient pr�c�d� les victoires des Verts, des drapeaux et des banderoles �taient exhib�s par centaines, voire par milliers. Avec une verve incroyable, les jeunes et moins jeunes avaient investi les rues et les placettes. Les v�hicules avaient occup� toutes les rues. Des v�hicules bond�s de fans v�tus de maillots aux couleurs nationales ou couverts de drapeaux alg�riens. Et la musique �tait omnipr�sente, envahissant l�atmosph�re jusqu�� vous crever les tympans. Les refrains �taient repris � tue-t�te. Les �One, two, three, viva l�Alg�rie !� et �Ma�k yal Khadra !� �clipsaient les autres tubes de circonstance. L�arsenal du �Mawlid� r�apparaissait. Place aux p�tards, aux fumig�nes et autres feux d�artifice. Autre ph�nom�ne apparu dans les rues alg�roises, celui li� � une nouvelle forme de �commercialisation� d�un �v�nement sportif. Avides de faire profiter au maximum la population alg�roise de cette euphorie g�n�rale, les revendeurs se faufilaient entre les v�hicules pour proposer qui des drapeaux et des bandeaux, qui des foulards et des �charpes et autres CD � la gloire des Verts. ` Au niveau de certains quartiers, d'innombrables groupes de jeunes se constituaient pour faire la f�te. Il faut avouer, avec un certain pincement au c�ur, que ce patriotisme qu�on croyait � jamais effiloch� a �t� ressuscit� par les performances de notre �quipe nationale. Et pour la circonstance, il a �t� mis un b�mol � la rivalit� entre fans des diff�rents clubs alg�rois et m�me des autres villes du pays, pour laisser place � la solidarit� nationale, � l�unit� nationale. Le souhait de nos a�n�s a �t� ainsi moralement requinqu� par cette ferveur nationale des jeunes. C�est vrai qu�en cette nuit, � l�heure de ces d�fil�s populaires improvis�s, le visa pour le Mondial n��tait pas encore acquis. Mais les Verts dormaient d�un sommeil r�parateur pour s�appr�ter � la grande bataille footballistique, au Cairo Stadium. Avec le c�ur dop� par une telle pouss�e de �fi�vre� populaire, l�espoir �tait permis. Pour une victoire historique.