En misant sur les Verts et en s�impliquant personnellement dans le duel qui a largement d�bord� du cadre sportif, Bouteflika a jou� et gagn�. En mettant les moyens de l�Etat au service de ce match, le pr�sident vient de r�ussir l� o� une excellente campagne �lectorale aurait �chou�, mais pour combien de temps ? Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Le ton avait �t� donn� au lendemain de l�annonce du match d�appui. La rencontre est devenue une affaire d�Etat. Le pr�sident de la R�publique avait donn� instructions pour faciliter le transport des milliers de supporters � Khartoum. Le prix du billet a �t� r�duit au minimum mais ce n��tait pas tout. L�arm�e a �t� mise � contribution pour le transport des supporters. Une op�ration supervis�e par Bouteflika qui s�est jet�e corps et �me dans cette d�monstration de force. Alors que Moubarak avait envoy� ses deux fils encourager la s�lection �gyptienne � Khartoum, Bouteflika n�a pas h�sit� � y d�p�cher son fr�re. Sur place, l�ambassade d�Alg�rie avait re�u instructions de s�impliquer pleinement pour veiller aux conditions d�h�bergement des supporters. Le retour de manivelle ne s�est pas fait attendre. Le pr�sident commence � cueillir les fruits de ce qu�il a sem�. Reconnaissante, la foule a scand� son nom apr�s la qualification de l�Alg�rie. La T�l�vision nationale n�a, � son tour, pas rat� une occasion de rappeler que le pr�sident de la R�publique �tait le premier supporter des Verts. Et ce n�est certainement pas un hasard si ce dernier a veill� � �vacuer tous les sponsors qui avaient propos� leurs services pour le transport. Bouteflika a tenu � rester le seul �sponsor� de l��quipe nationale. Et ce n�est certainement pas anodin que l��quipe nationale ait �t� re�ue en premier par Bouteflika. En assumant ouvertement le glissement du terrain sportif au politique, le pr�sident de la R�publique entend bien en tirer des dividendes politiques. La rencontre Alg�rie-Egypte a, en effet, r�ussi, pendant plus d�un mois, � �clipser toute l�actualit� nationale. Les revendications sociales ont �t� rel�gu�es au second plan. Le front social en �bullition n�a pas r�ussi � faire d�tourner les regards de la fameuse rencontre. Toute l�Alg�rie n�avait d�yeux que pour le match et continue de ne jurer que par cette �quipe. Le pr�sident, en misant sur le football s�est attir� un grand �lan de sympathie qui s�est manifest� par des slogans en sa faveur. Certains n�ont pas h�sit� � l�appeler � se pr�senter pour un quatri�me mandat. Alors, pari r�ussi pour le pr�sident ? Beaucoup d�observateurs sont formels : il vient de r�ussir une op�ration de charme rarement �gal�e et pourrait en tirer des b�n�fices au plan politique. Il vient probablement de s�acheter la paix sociale mais pour combien de temps ? Ceux qui critiquent la d�marche pr�sidentielle d�noncent la r�cup�ration politique et crient � la surench�re. Ils parient que le b�n�fice tir� de cette op�ration ne sera pas durable. Les politiques finiront par �tre rattrap�s par les r�alit�s du terrain. En attendant, Bouteflika doit certainement savourer cette victoire qui demeure avant tout celle de tout un peuple�