Le petit Rayane Abdelillah Hammadi, enfant d�un couple mixte, a subitement disparu le 4 f�vrier 2008 du domicile de ses grands-parents, � El Madania. Ahmed Hammadi, le p�re de Rayane, accuse son ex-�pouse de l�avoir �kidnapp� avec la complicit� des services de l�ambassade du royaume du Danemark � Alger. Le papa d�clare avoir des preuves concr�tes qui attestent que son enfant a �t� �s�questr� au si�ge de cette chancellerie. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) -�Mon fils et mon ex-�pouse ont disparu depuis le 4 f�vrier 2008 du domicile de mes parents, o� ils vivaient. Des t�moins les ont vus monter dans un v�hicule portant l�immatriculation d�une ambassade �trang�re�, d�clare Ahmed Hammadi. L�homme est cat�gorique : �Mon fils �tait s�questr� dans la r�sidence de l�ambassadeur du Danemark � Alger. Quelques semaines apr�s sa disparition, j�ai eu l�occasion de rencontrer ce diplomate et il m�a avou� que mon fils �tait chez lui. Au mois d�ao�t dernier, mon p�re et ma s�ur ont rencontr� Rayane � l�occasion de son anniversaire au sein de la r�sidence de l�ambassadeur. Lundi dernier, un huissier s�est rendu � l�ambassade et a constat� que Rayane n�y �tait plus. Aujourd�hui, je veux savoir o� est mon petit ! La justice de mon pays m�a accord� la garde de mon fils, je veux exercer pleinement mon droit. Rayane doit revenir vers les siens�, insiste Ahmed Hammadi. Il est n�cessaire de revenir quelques ann�es en arri�re pour mieux comprendre cette histoire. Ahmed Hammadi et Elina Jeppesen, jeune femme de nationalit� danoise, se sont mari�s � Alger, en 1993. Le couple s�installe chez les parents de Ahmed, � El- Madania. Commer�ant de son �tat, il se rend souvent au Danemark pour des raisons professionnelles. Il parvient m�me � obtenir la nationalit� danoise. �Rayane Abdelillah est n� en 1999. Une ann�e plus tard, sa maman d�cide de passer des vacances au Danemark avec le petit. Tout allait tr�s bien jusqu�au jour o� j�apprends qu�elle a disparu. J�ai fini par les retrouver apr�s deux longs mois de recherches. J�ai r�ussi � la persuader de revenir avec moi � Alger�, explique-t-il. Une fois en Alg�rie, Ahmed d�cide de mettre fin � la relation conjugale. �La m�saventure que j�avais subie au Danemark �tait insupportable. Je ne voulais pas revivre une telle chose. Nous avons donc entrepris une proc�dure de divorce � l�amiable. Le jugement rendu par la justice m�attribuait le droit de garde de Rayane. Ce droit est reconnu par la justice danoise, puisque le jugement a �t� enregistr� en f�vrier 2002.� Elina Jeppesen ne quitte pas l�Alg�rie pour autant puisqu�elle reste vivre avec son enfant au sein du domicile des parents de Ahmed. �Je ne voulais surtout pas que mon fils soit s�par� de sa maman. Cette situation arrangeait tout le monde. Personnellement, cela me permettait de poursuivre mes d�placements � l��tranger et je continuais � subvenir aux besoins mat�riels de ma petite famille.� Puis survient cette �disparition �. �Ce jour-l�, j��tais au Danemark pour affaires. D�s que j�ai appris la nouvelle, j�ai charg� ma s�ur d�aller signaler leur disparition au commissariat de Ryadh-El-Feth. En parall�le, elle a pris attache avec les services de l�ambassade du Danemark. Ils ont d�clar� que eux-m�mes ne savaient pas o� ils �taient. Une fois rentr� � Alger, l�assistante de l�ambassadeur du Danemark m�a annonc� que ce dernier souhaitait me voir.� Ahmed accepte de rencontrer le diplomate. �L�ambassadeur m�a clairement d�clar� que mon fils et mon ex-femme �taient chez lui, dans sa r�sidence � Alger. Il m�a expliqu� que M. Muller, le ministre des Affaires �trang�res du Danemark, avait r�gl� cette affaire avec le ministre alg�rien, M. Medelci. Selon lui, tout rentrerait dans l�ordre � condition que je me d�siste officiellement de la garde de l�enfant en faveur de mon ex-�pouse. Il m�a dit que je pourrais b�n�ficier d�un droit de visite au Danemark. Il est all� jusqu�� me menacer en disant que si je refusais, je pourrais avoir des probl�mes avec la police de son pays et que je risquais d��tre d�chu de la nationalit� danoise. Je lui ai r�pondu que je n�avais que faire de cette nationalit� et que mon seul objectif est de repartir avec Rayane. Les propos tenus par l�ambassadeur m�ont confirm� les actes ill�gaux qui avaient vis� mon fils. Il fallait donc que je r�agisse en faisant intervenir les autorit�s de mon pays.� Ahmed d�cide de retourner au commissariat de Ryadh-El-Feth pour d�poser plainte pour �kidnapping et s�questration�. Il entreprend �galement des d�marches aupr�s du minist�re des Affaires �trang�res pour trouver une issue � cette affaire. �Je dois dire que je suis all� de d�ception en d�ception. Ainsi, les deux plaintes d�pos�es au commissariat n�ont jamais abouti. Il s�av�re que les dossiers n�ont pas �t� transmis au parquet d�Alger. Mais la pire des humiliations, je l�ai subie au minist�re des Affaires �trang�res, lorsque le directeur g�n�ral des affaires consulaires m�a d�clar� : Vous nous faites honte avec l�histoire de votre enfant. Laissez-le partir au Danemark, il sera mieux l�-bas qu�ici en Alg�rie !� regrette Ahmed. Ce dernier ne baisse pas les bras et d�cide de multiplier les correspondances � la pr�sidence de la R�publique, le Premier minist�re, le minist�re de la Justice, celui de l�Int�rieur ainsi que le d�partement de Djamel Ould Abb�s qui est charg� de la communaut� alg�rienne � l��tranger. Sa pers�v�rance s�av�re payante puisque le parquet d�Alger d�cide de diffuser une interdiction de sortie du territoire nationale du petit Rayane. De son c�t�, son ex-�pouse entame deux proc�dures en justice. La premi�re consiste � recouvrer le droit de garde. Derni�rement, le tribunal de Sidi M�hamed a d�cid� de d�signer un assistant social qui sera charg� de d�cider qui des deux parents est apte � assurer le droit de garde. L�autre proc�dure est, en fait, une plainte en p�nal contre le neveu de Ahmed que la maman de Rayane accuse �d�avoir abus� sexuellement� du petit gar�on. �Ces accusations sont tr�s graves. Ce sont des mensonges pour me salir et salir l�image de ma famille. Mon neveu a d�ailleurs b�n�fici� d�un non-lieu de la cour d�Alger�, d�clare Ahmed. Ce dernier est persuad� que son fils est toujours en Alg�rie. �J�ai eu l�occasion de lui parler au t�l�phone au mois d�ao�t, � l�occasion de son anniversaire. Ce jour-l�, mon p�re et ma s�ur ont pu lui rendre visite � la r�sidence de l�ambassadeur du Danemark. C�est la derni�re fois qu�un membre de ma famille a pu le voir. Lundi dernier, un huissier de justice d�sign� par le parquet d�Alger s�est pr�sent� � l�ambassade. Il a constat� que mon fils n��tait pas l�-bas. Mais je suis persuad� qu�il est encore en Alg�rie.� Aujourd�hui Ahmed reste dans l�expectative. �Je ne sais toujours pas quand et comment se cauchemar va se terminer. O� est mon fils et avec qui ? Les personnes qui m�ont �loign� de mon fils doivent cependant comprendre une chose : je ne baisserai jamais les bras tant que Rayane ne sera pas pr�s de moi.� T. H. Me BENBRAHAM, AVOCATE DE AHMED HAMMADI : �La pr�sence de cet enfant dans une ambassade est ill�gale� Me Fatma Benbraham a qualifi� de totalement �ill�gale� la pr�sence du petit Rayane au sein d�une chancellerie �trang�re. �Rayane est n� en Alg�rie et jouit de la nationalit� alg�rienne. Au terme d�une proc�dure de divorce � l�amiable, le p�re a obtenu la garde de l�enfant. Le jugement a fait l�objet d�une homologation au niveau de la justice du Danemark. Cela signifie que le droit de garde est reconnu officiellement par cet Etat. Partant de l�, la pr�sence de cet enfant dans une ambassade �trang�re accr�dit�e par Alger est totalement ill�gale�, a pr�cis� Me Fatma Benbraham. Selon elle, il existe plusieurs cas similaires en Alg�rie. �Le jeune Rayane n�est pas seul dans cette situation. Plusieurs chancelleries occidentales accr�dit�es � Alger usent de pratiques ill�gales pour r�cup�rer des enfants n�s de couples mixtes. La multiplication de ces cas s�explique par le fait que le gouvernement alg�rien ne sait pas prot�ger ses enfants.� De son c�t�, Me Nadia A�t Za�, avocate de Elina Jeppesen, a expliqu� que la proc�dure en justice, introduite par sa cliente, suit son cours. �Le tribunal de Sidi M�hamed a rendu un jugement impartial puisqu�il a d�cid� de d�signer un assistant social.� Toutefois, Me A�t Za� affirme ne plus avoir de contact avec sa cliente. Notons enfin que les services de l�ambassade du Danemark � Alger ont refus� d�aborder l�affaire Rayane. �Monsieur l�ambassadeur n�est pas habilit� � �voquer ce genre de question avec la presse�, nous a d�clar�, r�cemment, une employ�e de cette chancellerie.