Une association de défense des droits des enfants expatriés contre leur gré et de leurs parents prend forme en Algérie. La création de cette association nommée «SOS enfants d'Algérie en danger» a été annoncée hier par Me Benbrahem lors d'une conférence qu'elle a animée à la maison de la presse Tahar Djaout, à Alger. Cette rencontre avec les représentants des médias a été inscrite sous le thème «mariages mixtes en Algérie : cas de séquestration d'enfants issus de ces mariages dans certaines missions diplomatiques». Le thème lui-même est choquant et Me Benbrahem notera d'emblée qu'il s'agit d'un problème sensible et dangereux pour des enfants. «Ce problème constitue un grand malheur qui s'abat sur la société. Il est le résultat des mariages mixtes suivis des cas d'enlèvements des enfants nés de ce genre de relations», renchérit la célèbre avocate. C'est cette catégorie d'enfants que cette association veut défendre et faire valoir leurs droits afin de les restituer à leurs parents évoluant en Algérie. Des parents et des tuteurs ont fait hier le déplacement de différentes régions du pays pour assister à cette rencontre avec la presse. Le seul message qu'ils veulent transmettre est de faire valoir la notion de droits leur permettant de garder auprès d'eux leur progéniture. Cela dit, même si une telle revendication semble légitime, il n'en demeure pas moins que sa concrétisation sur le terrain ne relève pas d'une mince affaire. La problématique paraît davantage inextricable puisqu'il est question de récupérer des enfants ayant fait l'objet «d'enlèvements», pour paraphraser Me Benbrahem, qui évoque l'une des célèbres affaires qui a défrayé la chronique et fait couler beaucoup d'encre autant en Algérie qu'en France, à savoir l'affaire Sophia Sherboock qui, selon la conférencière, est de père et de mère algériens et qu'en ce sens, elle n'a absolument pas d'origines françaises. En faisant le déplacement jusqu'à la maison de la presse pour faire part des nouveaux rebondissements de cette affaire, Me Benbrahem était accompagnée de la grand-mère maternelle de la petite Sophia, Mme Benkherouf, ainsi que par sa tante. La conférencière a affirmé que cette affaire est loin d'être clôturée et que «la bataille judiciaire continue pour ramener la petite Sophia en Algérie et la restituer à sa vraie famille».
Plainte contre l'ambassadeur du Danemark pour «enlèvement» d'enfant ! L'autre affaire tout aussi compliquée ne manque pas de gravité eu égard aux révélations faites par Me Benbrahem. Il s'agit de l'affaire de l'enfant de M. Hammadi, «séquestré», selon les termes de l'avocate, par la chancellerie danoise présente en Algérie. Des détails livrés par Benbrahem, on apprend que Hammadi Yahia est un citoyen algérien qui, durant sa présence au Danemark, s'est marié avec une femme qui accepta de faire le déplacement avec lui en Algérie. Plus tard, le couple a divorcé et la mère décide de regagner son pays en abandonnant l'enfant à son père. Par voie de justice, M. Hammadi obtient la garde de son enfant. Il croyait que les choses allaient s'arrêter là jusqu'au jour où la mère de l'enfant débarque en Algérie avec l'idée de récupérer son fils. «Celle-ci, aidée par l'ambassadeur du Danemark en Algérie, parvient à enlever l'enfant qui, dans un premier temps, a été séquestré au sein même du siège de la chancellerie danoise», explique la conférencière. Le père, quant à lui, dira que son ex-épouse a tenté de faire sortir son enfant en dehors du territoire national, et ce, avant d'être refoulée au niveau de l'aéroport. M. Hammadi a également sollicité les services de l'ambassade danoise pour voir son enfant, mais on lui a répondu que l'enfant et sa mère avaient quitté les lieux. Après moult recherches, il parvient à localiser son enfant ainsi que son ex-épouse à l'église St Augustin d'Annaba. Là également la bataille judiciaire se poursuit avec la défense de Me Benbrahem qui décide de porter plainte conte l'ambassadeur du danemark en Algérie. Cette avocate s'est aussi engagée à récupérer les enfants de Gouasmi Rabah qui se trouvent en Allemagne et que leur père n'a pas vus depuis 17 ans. Des affaires similaires sur les problèmes découlant de mariages mixtes sont légion en Algérie. Ce sont les enfants qui naissent de ce genre de liaisons qui en payent les frais d'où la création de l'association «SOS enfants d'Algérie en danger» ainsi que l'élaboration d'une convention internationale où tous les pays s'engagent à respecter le droit de visite des parents sans le recours à des enlèvements ou des séquestrations.