Dans la premi�re partie consacr�e aux caf�s populaires de La Casbah, nous avions rallum� les lampions des souvenirs de la c�l�bre Kahouate Malakoff. Toujours en compagnie de Ammi Zoubir (75 ans), l�une des m�moires de la vieille m�dina, nous d�couvrons d�autres caf�s toujours existants ou disparus. Le caf� des sports (rue Hadj Omar, ex-rue de Bruce) : �On l�appellait aussi Kahouat El Ghatas (le scaphandrier) �, nous r�v�le Ammi Zoubir. De nombreux chanteurs cha�bi de la trempe d�El Anka, Hadj M�rizek... y ont chant�. Aujourd�hui, seules l�enseigne et la devanture sont rescap�es. On peut distinguer un cycliste, un footballeur et deux boxeurs en mosa�que. Nous longeons la rue Hadj-Omar et tombons sur le Caf� El Ahbab, � proximit� de Dar Aziza Bent E�soltane. �Autrefois, il s�appellait caf� Isma�lia, indique notre accompagnateur. Les voix de Hadj M�nouar, Khelifa Belkacem et Mohamed Marok�ne y ont vibr�. Notre balade se poursuit par la rue de la Lyre (Bouzrina). Au n�2, se trouve un grossiste. �Pourtant, ce lieu a abrit� le caf� El Djaza�r qui appartenait � Hamoud Boualem�, pr�cise notre interlocuteur. Un tambourin et une mandoline en mosa�que se dessinent au sol, � l�entr�e de cet excaf�. Pas �vident de les apercevoir � cause du fatras d�objets h�t�roclites des vendeurs informels. D�tour par la place Amar El Kama (ex-place de Chartres). Au n�1 existait jadis un caf�. C��tait Kahouat Ababsa. Avant 1954, Abdelhamid Ababsa y chantait et y jouait de plusieurs instruments. Le chant b�douin a laiss� place aux produits cosm�tiques. Quant au caf� Zahra de la rue Citati, il s��tait sp�cialis� dans la diffusion de vinyles de chanteurs orientaux, comme Farid El Atrach et Oum Keltoum. A la rue des Fr�res El Ayachi se dresse au n�3 un local jouxtant un hammam � la triste r�putation. �Le caf� baptis� Kahouat El Hammam servait de centre de torture durant la guerre�, nous r�v�le notre guide du jour. Le Caf� des amis : Les caf�s populaires pullulaient � La Casbah �Kahouat Bourahla (rue Jules-Ferry), Kahouat Tlem�ani (quartier de la Marine), Kahouat Guellati � appel�e aussi Kahouat Gourari �, ainsi que Kahouat Zing �taient renomm�es �. Halte au n�7 de la rue Amara-Ali (ex-rue Randon) : �Ici se trouvait le caf� de Hadj Dahmane Benkanoun baptis� de son nom. C��tait un c�l�bre rebouteur qui soulageait entorses et foulures. Tous les sportifs transitaient par cette adresse.� La rue Randon comptait d�autres estaminets. �Le caf� des Amis�, sp�cialis� dans le chant bedouin durant les soir�es du Ramadhan, le caf� Ouarab, g�r� par le chahid Mustapha Ouagnouni, et le caf� d�Orient�. Nous rejoignons la rue Porte Neuve qui elle aussi avait son caf�. �Kahouat F�nardjia, les allumeurs de reverb�res�, pr�cise Ammi Zoubir. Ce caf� disposait de d�pendances situ�es juste en face. Un local regroupait les tolbas et un autre servait de lieu de r�p�tition aux musiciens de zornajia, dont Boualem Titiche, A�n El Kahla, Assikri, Ammi Ali, Cheikh Aziouz...� Le caf� de la Medersa : puis, notre septuag�naire nous entra�ne � la rue Arbadji (ex-rue Marengo). Caf� Mondial indique l�enseigne : �On l�apellait aussi Rabah Ougana, du nom de son propri�taire. Il abritait les rencontres d�hommes sages et d�une grande conscience politique.� Ammi Zoubir tient � raviver le souvenir d�un caf� qui n�est plus (toujours � la rue Arbadji). �Le caf� de la Medersa, qu�on nommait �galement Kahoua watania, regroupait les militants du PPA et du MTLD � Messali Hadj, Khider, Abane Ramdane, Djillali Redjimi, Brahim Chergui ... y avaient leurs habitudes. Le caf� Echa�ba, Kahouat El Maroc, le caf� Niyouti, le caf� Kham�s Aw�ket (qui a appartenu au chanteur Guerrouabi), Kahouat Ezzerouk ... Ammi Zoubir est intarissable sur le sujet. La plupart de ces caf�s ont vu leurs locaux transform�s en d�autres commerces plus lucratifs. Seul leur souvenir demeure intact dans la m�moire des anciens.