Nous n�irons plus chez Sauveur Nous n�irons plus nulle part C�est l�heure des tuteurs Et des faire-part Triste comme une p�leur La mer est morte ce matin Tu�e par les censeurs Au vu de tous les gredins L�aube brumeuse La d�v�t de ses rivages Et allonge la dormeuse Au creux de l�orage Des gu�risseurs insouciants Pompiers de l�amour Venus de l�inconscient La tra�nent au carrefour Et tentent de la r�veiller Avec des jets de jour De leurs corbeilles �gay�es Ils larguent des baisers Sur les joues des vagues Et des tonnes de tendresse Dans le vent de La Madrague La mort est une caresse Haletant sans bruit Dans le halo des saisons Les ombres de la nuit Disent l�oraison Un linceul en lambeaux Tendu sur le phare Fait le beau Triste �tendard La vir�e imaginaire Fait pleurer la plage Une lumi�re fun�raire Tra�ne dans les parages Le port est livide Comme une mouette Au c�ur vide M�moire en miettes Morsures de la nuit Traqu�e par le souvenir Comme un beau g�chis Qui refuse de mourir Le soleil l�che son aile Sur le glabre de la mer Couverte de dentelle Et du souffle de nagu�re Nostalgie sanguine Parfums de paradis La crevette est divine Comme une maladie L�amour boude le Sahel Palm Beach la fi�re N�est plus un label C�est Palm mis�re Nous n�irons plus chez Sauveur Nous n�irons plus nulle part C�est l�heure des tuteurs Et des faire-part La gaiet� a �t� arr�t�e Jet�e en prison Comme une salet� Sans motif ni raison La joie a �t� ligot�e Nous n�irons plus danser Ni courir sur les jet�es Ni voir l�aube valser Dans les yeux de Yasmina Peau de velours Cheveux gomina Dans la naissance du jour Le blanc qui te sillonnait Est un voyage sans retour De clart� clairsem� Et le noir aux alentours La mer est morte amn�sique Salah Soufi o� es-tu ? Ennemi des caciques Et de tous les t�tus Nos camarades sont us�s D�avoir port� l�arc-en-ciel Sur le dos des mus�es Et des m�moires partielles Les �treintes sans s�ve Tra�nent dans les rades Comme un songe, un r�ve Promesses en parade Nos frimousses embras�es Trimball�es nuit apr�s nuit Se perdent dans les baisers Et le verre qui luit Et le verbe qui crapahute Siffle et peine Sur les pentes abruptes Des soir�es sereines Nous avons r�v� Sur un bout de papier Dans une coupe noy�e Par la joie et l�amiti� Nous avons lev� l�espoir Comme un drapeau Une explosion dans le noir Un amour qui colle � la peau Plus de �Sauveur� basta La crevette aura meilleur go�t L�-bas � Tunis ou Casa Tant pis pour vous Mangez des sauterelles royales Les touristes qui s�en soucie Nous avons trop de dollars Qu�ils aillent en Russie La Madrague est triste ce matin Les vagues d�boussol�es s�effritent Contre la jet�e contre un rien Mon c�ur s�irrite Et se perd dans les d�dales De leur grande nullit� De leur b�tise cong�nitale Pouss�e par un vent d�pit� Qui tombe comme un rideau Comme une sentence Jouant sur les libidos Emport�es par les errances Une question me turlupine Elle surgit de la peur Elle se pose en �pine Qui apr�s �Sauveur� Ou encore celle-l� Emport�e par la bise Qui apr�s �Yasmina� Jusqu�o� ira la b�tise Pourquoi chasser le FIS Si c�est pour faire pire Deux cent mille martyrs nos fils Au sang suc� par les vampires Je l��cris en majuscules A l�encre couleur de d�sespoir En fran�ais et sans virgules Am�re sera votre victoire Nous n�irons plus chez Sauveur Nous n�irons plus nulle part C�est l�heure des tuteurs Et des faire-part. PS 1 : Chronique publi�e en f�vrier 2009. La raison a fini par l�emporter. A Djemila comme � Annaba. Je suis mont� chez �Yasmine�. La terrasse est envo�tante. Les �crevettes� royales de Chez Sauveur n�ont pas chang�. Et Hippone a retrouv� son tourisme : c�est la derni�re ville de l�Est alg�rien o� l�on peut encore d�ner dans un vrai restaurant gastronomique ou danser jusqu�� l�aube. Et c�est pour cela que ses visiteurs se font de plus en plus nombreux. Pourquoi aller � Tabarka ? PS 2 : �La grande harba� reprendra son tour d�Alg�rie � partir de la semaine prochaine.