Avec Al-Qa�da au Maghreb qui boucle, dans trois semaines, la troisi�me ann�e de son existence, apr�s son implantation sur les vestiges du GSPC alors finissant tant sur le plan id�ologique que sur l�action terroriste du fait de la d�route qu�ont connue les organisations qui l�ont pr�c�d� en Alg�rie, la question du terrorisme reste toujours d�actualit�. La branche locale d�Al- Qa�da, en optant pour un mode op�ratoire, jusque-l� inconnu dans le pays � travers les attentats-suicides qu�elle a lanc�s, trois mois � peine apr�s l�annonce de sa cr�ation, a voulu frapper tr�s fort. Surtout qu�elle avait choisi de cibler un symbole des plus manifestes de l�Etat alg�rien apr�s la pr�sidence de la R�publique : le palais du gouvernement. Ayant r�ussi son premier coup sanguinaire, elle va continuer dans la m�me voie jusqu�au d�but de l�ann�e derni�re, quand elle a sign� son 21e attentat du m�me type et dont un avait �t� avort� in extremis par les forces de s�curit�, � Oran. L�escalade m�diatique Cette escalade avait pour but de propulser m�diatiquement l�organisation terroriste sur la sc�ne du salafisme arm� au niveau mondial pour b�n�ficier de son soutien, son assistance et ses aides, qui ont fait d�faut dans une large proportion � l�ex- GSPC auquel elle s�est substitu�e. Dans une certaine mesure, ce coup a �galement r�ussi. Al-Qa�da au Maghreb (AQMI), au fur et � mesure qu�elle �explosait� la rue alg�rienne dans une r�gion ou une autre, devenait omnipr�sente dans les forums et autres sites Internet de la galaxie d�Al- Qa�da m�re. Des enregistrements vid�o des actes les plus barbares de l�organisation criminelle sont � la port�e d�un clic, mettant en exergue ce qui appara�t comme de v�ritables actes de guerre, notamment contre les institutions de l�Etat et les forces de s�curit�. Certains �oul�mas du djihad� qui �taient tr�s suspicieux par rapport au terrorisme en Alg�rie ont commenc� � changer d�attitude. C�est le cas, par exemple, de celui qui se consid�re comme tel et qui se donne le nom de Abou Mouslim El-Djaza�ri, qui a adopt� d�abord une position tr�s critique apr�s les tous premiers attentats-suicides de 2007 et a fini par devenir, depuis l��t� dernier, carr�ment le ma�tre � penser, le guide, le pourvoyeur de fetwas, le conseiller qui plaide pour la justesse de l�aveuglement de l�organisation terroriste. Une certaine contre-offensive a �t� tent�e par quelques �oul�mas� alg�riens et �trangers oppos�s, pour arr�ter ce d�luge naissant, qui prenait progressivement de l�ampleur. Surtout qu�un des dirigeants parmi les plus en vue d�Al- Qa�da m�re, d�origine libyenne et qui passe pour en �tre devenu � la fois un th�oricien et un id�ologue du fait de sa formation religieuse qu�il a re�ue en Mauritanie au d�but des ann�es 1990, n�a pas h�sit� � peser de tout le poids du sang qu�il a contribu� � faire couler � travers le monde avec tous les crimes d�AQMI, tout en l�appelant � faire plus. Et m�me d�appeler toute la r�gion maghr�bine � la rejoindre ou, au moins, � l�aider. Contr�le de la situation par les forces de s�curit� A l�heure actuelle, il est difficile d��valuer l�impact r�el aussi bien de l�action des � oul�mas � qui ont pr�n� la sagesse et m�me la �r�conciliation� que de celui du Libyen. Mais ce qui est �vident, c�est que la lutte antiterroriste, qui a pris un certain temps pour s�adapter � la nouvelle donne de la situation s�curitaire, a fini, dans une tr�s large mesure, par en reprendre le contr�le. AQMI ne semble pas avoir abandonn� les pratiques auxquelles elle doit sa propulsion aux yeux des sponsors id�ologiques d�Al- Qa�da m�re, comme en t�moignent les r�seaux de soutien ou actifs qui continuent � �tre d�mantel�s aujourd�hui encore, y compris dans la capitale. Mais les moyens et les m�thodes, mis en place par les forces de s�curit� pour parer � toute �ventualit�, semblent tenir le coup et se traduisent par la saign�e qu�elles arrivent � op�rer dans les rangs des criminels qui, de leur c�t�, se rabattent sur les formes les plus l�ches pour se prouver qu�ils sont toujours capables de r�pandre la terreur et faire couler le sang. Comme dans l�escalade � travers les attentats individuels qui, quasiment abandonn�s dans les ann�es ant�rieures, sont en train de pointer de plus en plus du nez, surtout depuis le Ramadhan dernier, et dont il est � craindre une �volution. A la veille de son troisi�me anniversaire, AQMI montre qu�elle n�a plus de moyens comme lors de ses deux premi�res ann�es pour oser d�fier � la fois l�Etat et la population alg�rienne. L�on se souvient que la s�rie des premiers attentats- suicides a �t� accompagn�e par un autre mode op�ratoire que le pays n�avait pas connu jusque-l�. Celui des attentats �simultan�s� qui consistait � faire agir les criminels en plusieurs endroits diff�rents au m�me moment. Le proc�d� a eu l�occasion d��tre ex�cut� au moins � deux reprises, une fois avec une douzaine d�attentats sous forme de �raids� et de v�hicules pi�g�s et une autre fois avec pas moins d�une dizaine d�actes meurtriers, m�me si la plupart ont �t� avort�s par une riposte adapt�e des forces de s�curit�. Cette m�me pratique du recours au �v�hicule pi�g� a �galement �t� une innovation d�AQMI que s�est refus� d�op�rer le GSPC durant toute son existence pour rompre d�finitivement avec le GIA qui s�en est particularis� en son temps. La reprise en main de la situation par les forces de s�curit�, qui se constate sur tous les plans, a eu �galement raison de ce mode op�ratoire. Du moins jusqu�� pr�sent. La paralysie en attendant l�extermination Accul�e � la paralysie, l�organisation terroriste semble avoir trouv� la criminelle �astuce� de pi�ger les routes emprunt�es par les patrouilles et convois des forces de s�curit� avec des bombes artisanales, en posant plusieurs bombes. La premi�re est pr�vue pour la cible choisie, mais les autres, g�n�ralement command�es � distance, sont destin�es � cibler les renforts et le personnel de secours au moment o� ils viennent sur les lieux. Les d�g�ts sont garantis, m�me si ces engins en font de moins en moins du fait de la faiblesse de leur envergure, elle-m�me li�e � l�indisponibilit� de produits explosifs, notamment depuis que la circulation de certains engrais agricoles est strictement contr�l�e. A l�heure actuelle, la situation, en Alg�rie, donne d�AQMI l�image du GSPC � la veille de sa mise � la disposition d�Al-Qa�da m�re, � la diff�rence qu�AQMI n�a pas quelqu�un d�autre � qui s�offrir. Elle a opt� pour gagner du temps tout en esp�rant se red�ployer � partir de l�ext�rieur de l�Alg�rie. Mais cette option est connue. Et les moyens de la contrer sont d�j� en place.