Le 24 janvier 2007, le GSPC annon�ait officiellement qu�il avait cess� d�exister sous cette appellation, suite � son adh�sion � Al-Qa�da, et que, d�sormais, il porterait le nom d��Organisation d�Al- Qa�da au Maghreb islamique� (AQMI), avec l�approbation de Ben Laden. Trois ans apr�s, l�ex- GSPC regarde d�j� ailleurs. Le mois de f�vrier, qui avait suivi, a �t� �maill� par une s�rie d�explosions de v�hicules pi�g�s en milieu urbain. Une pratique terroriste � laquelle le GSPC s��tait retenu de recourir tout au long de son existence, depuis sa rupture avec le GIA, qui excellait en la mati�re et qui avait fait de lui le sanguinaire qu�il fut. Elle n�est apparue, pour la premi�re fois, qu�� la suite de l�annonce de l�adh�sion de l�organisation salafiste � Al-Qa�da, et qui remontait � la fin de l�ann�e pr�c�dente. Deux mois plus tard, le 11 avril, ce sont les premiers attentats-suicides qui ont fait leur apparition, pour dire qu�une branche de pure souche d�Al- Qa�da s�est bel est bien install�e en Alg�rie. Mais, trois ans apr�s, ce nouveau mode op�ratoire, m�me s�il a fait craindre le pire durant les deux premi�res ann�es, � l�image de ce qui se passait alors en Irak ou en Afghanistan, a tourn� court. L�ann�e 2009 n�a pas enregistr� plus d�un cas, d�ailleurs � moiti� rat�, dans une petite commune de Kabylie, contre une moyenne de pr�s d�un attentat kamikaze par mois pour les deux ann�es pr�c�dentes. Il ne s�agit �videmment pas d�un abandon de cette pratique criminelle par l�organisation terroriste, mais cela revient � une plus grande pr�sence et performance des forces de s�curit�. Elles sont arriv�es, jusque-l�, � d�jouer toutes les tentatives, souvent lors de leurs pr�parations, ou parfois in extremis, comme en juillet dernier, en neutralisant un suicidaire, Omar Toudji, dit Abou Abderrahmane, avec sa ceinture explosive, � Dellys (Boumerd�s). Les trois ann�es d�existence d�Al-Qa�da en Alg�rie � travers l�ex-GSPC ont r�v�l� que son terrorisme, m�me s�il est plus bruyant du fait de son caract�re m�diatique, n�a, en rien, pu influer de quelque mani�re que ce soit sur la situation globale du pays, comme il l�esp�rait. Il a, au contraire, acc�l�r� le processus de professionnalisation des forces de s�curit�, qui se sont aguerries davantage, tout en se red�ployant de mani�re plus efficace sur le terrain. L�ann�e derni�re a �t� celle de la performance militaire et polici�re des forces de s�curit� en mati�re de lutte contre le terrorisme, qui a connu son plus bas niveau depuis pr�s de deux d�cennies, surtout les derniers mois. Et il est � s�attendre que les courbes, autant celle de l�efficacit� de la lutte antiterroriste que celle du recul du terrorisme, vont aller en s�accentuant durant l�ann�e en cours, m�me si aucune surprise n�est � �carter de la part d�une organisation criminelle qui sait qu�elle a perdu tous ses espoirs en Alg�rie et qu�elle n�a d�sormais plus rien � attendre. Cette d�b�cle, qui a grandement lamin� ses rangs, l�a rudement emp�ch�e de se d�ployer au Maghreb, comme elle l�ambitionnait, et de lorgner vers l�Europe de l�Ouest, comme l�attendaient d�elle ses commanditaires. L��largissement de son terrorisme aux pays voisins n�a que tr�s sommairement �volu�, et uniquement dans une partie limit�e de la zone sah�lienne, en profitant de sa faiblesse en mati�re de couverture et contr�le s�curitaires par les Etats dont elle d�pend et, surtout, de l�immensit� de son d�sert dont il a fait un refuge quasi-inexpugnable, avec les moyens disponibles dans des pays comme la Mauritanie ou le Mali. C�est de l� qu�il cible des pays europ�ens, en s�attaquant � leurs ressortissants dont il fait des otages, � la fois pour les d�fier et pour renflouer les caisses de son tr�sor de guerre, gr�ce aux ran�ons qu�il leur arrache. Au bout de trois ans d�existence en Alg�rie, Al- Qa�da au Maghreb ne repr�sente plus aucune menace pour le pays, si ce n�est de commettre des crimes �pisodiques gratuits et sans aucune cons�quence politique. Ses illusions se sont r�fr�n�es. Ses recrutements dans le pays, ass�ch�s. Ses r�seaux de soutien, taris. Son approvisionnement en armement et explosifs enray�. Elle regarde d�j� ailleurs. N�importe o�, pourvu que ce soit hors d�Alg�rie.