A�ssa Belmeki, sp�cialiste en anthropologie politique, a anim� un d�bat int�ressant autour des diff�rences entre m�c�nat et sponsoring et leurs pratiques dans les arts et les lettres, ce lundi au caf� litt�raire L��le Lettr�e. Il fallait commencer par le commencement et �claircir certaines fausses id�es sur le m�c�nat, expliquera d�embl�e Aissa Belmeki avant d�entrer dans le vif du sujet. Le mot �m�c�ne� ne vient pas du mot arabe, dira-t-il, mohssen(le bienfaiteur) c�est un nom propre tout simplement ou un mot qui se r�f�re au personnage de �M�c�ne�, Caius Cilnius M�cenas, protecteur des arts et des lettres dans la Rome antique. Il s'est progressivement �largi pour d�signer dans le langage courant une personne physique ou morale qui soutient par son influence ou par des moyens financiers un projet culturel ou un artiste. Aujourd�hui, le m�c�nat d�signe la promotion des arts et des lettres par des aides financi�res donn�es par un m�c�ne qui peut �tre soit une personne physique soit une entreprise. Il y a notamment confusion dans les termes, dira M. Belmeki, surtout dans l�espace culturel alg�rien. Mais pour comprendre le m�c�nat il faut d�j� avoir une vision globale de sa soci�t�. Si l�on se r�f�re � l�origine du m�c�nat, Caius Cilnius M�cenas �tait un chevalier, ce qui correspondant un peu � une classe moyenne, soit une classe bourgeoise, et c�est cette classe qui donne des m�c�nes, car c�est la classe motrice de toute soci�t�. En Alg�rie, la classe bourgeoise n�a pas un comportement social responsable pour la simple raison qu�elle n�est pas v�ritablement ce qu�elle pr�tend �tre, vu que c�est une classe arriviste, constitu�e de faux riches ou faux bourgeois qui ignorent la chose culturelle et les valeurs qui font d�une soci�t� un rayonnement. Pour rester en Alg�rie, il ne faut pas occulter le fait qu�autrefois le m�c�nat existait ; c�est vrai que 132 ans de colonisation, explique M. Belmeki, n�ont pas permis au pays de prendre sa destin�e en mains. Puis nous avons eu un syst�me import�, un syst�me qui a trahi le fondement m�me du 1er Novembre, puisque nous avons vers� dans un r�gime socialiste alors que c�est le mod�le r�publicain social (o� l�humain est valoris�) qui �tait d�fendu par les pr�ceptes du 1er Novembre puis, d�un coup, nous avons vers�, encha�ne le conf�rencier, dans un lib�ralisme sauvage. Tout cela a fait basculer le pays dans un r�gime rentier qui a renvers� l��chelle de valeur, o� la culture se retrouve la derni�re sur la liste. Puis le conf�rencier expliquera le mot sponsoring en insistant sur le fait qu�il ne faut surtout pas confondre m�c�nat et sponsoring. Si le premier est un acte philanthropique ; le deuxi�me ob�it � une op�ration publicitaire. Le d�bat a permis de ressortir le fait que le m�c�nat est actuellement inexistant dans notre pays, le contexte politique actuel ne permet pas l��volution de cette culture bienfaitrice, surtout en ce qui concerne les arts et la culture. Les hommes riches ne sont pas disponibles, semble-t-il, � faire un geste envers le monde de la culture, ils trouveraient sans doute �futile � le fait d�aider � la cr�ativit� (l��dition d�un livre ou la mise en place d�une exposition de peinture). Le m�c�nat existe toutefois lorsqu�il s�agit d�acte religieux (construction d�une mosqu�e). Or, � ce moment peut-on utiliser le mot m�c�ne vu que cet acte r�fl�chi attend en contrepartie quelque chose. Le m�c�nat doit �tre encourag� par les instances politiques vu qu�en France, par exemple, il y a des mesures comme la d�ductibilit� totale ou partielle des montants engag�s pour ces op�rations.