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LIBANDE YAMIL� GHEBALOU-HARAOUI
Comment sortir des t�n�bres ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 11 - 01 - 2010

Liban, un premier roman, une �criture errante entre lyrisme, narration, phrases enlev�es, tous les ingr�dients pour ne pas tomber dans des clich�s et la n�gation. Entreprenant et os� !
�La balle siffla en passant pr�s de lui ; il eut l�impression qu�elle �tait pass�e � quelques millim�tres de son oreille. Il tressaillit puis il soupira ; la tension, tr�s vive, lorsqu�il comprit le risque qu�il avait c�toy�, retomba et emporta au fond de lui un pan de son nom et de sa patrie.� D�s les premi�res pages, Yamil� Ghebalou-Haraoui plante le d�cor de son premier roman, le Liban, et sa fracture, le d�chirement avec en arri�re-plan, l�Alg�rie contemporaine que nous ressentons en filigrane m�me si le roman se passe enti�rement au Liban. �Omar pense � une autre ville, au bord de la M�diterran�e. Il pense � cette colline qui brille face � la mer. Il pense � ces maisons blanches o� habite une ombre claire. Ma m�re a de tr�s longs cils, un sourire qui ouvre la luminescence de son front, elle rit si facilement.� C�est cette ville, Alger, que porte en m�moire le personnage phare du roman de Yamil� Ghebalou-Haraoui. Une porte s�ouvre sur l�engrenage de la violence qui a r�duit en �cendres� un pays culturellement et socialement riche. L�histoire des personnages r�sonnent affreusement et violemment d�une mani�re obsessionnelle, le Liban ou l�Alg�rie ou encore les deux� une mani�re d�exorciser le mal d�un pays par le mal d�un autre pays. Ce qui frappe avant tout est cette �criture cin�matographique, qui rend la perception des lieux tr�s visuelle et l��volution des personnages presque sensorielle. La v�ritable action du roman est le jeu d��criture qui n�exalte pas les sentiments mais les d�busque d�une mani�re psychologique pour une mise � nu inattendue. Le personnage principale se d�voile par touches successives, un style tendu et concis, une �criture lyrique qui att�nue les violences et les obscurit�s � exploits absurdes d�hommes incons�quents � que l�on rencontre entre les pages de Liban. Omar r�ve de paix, Kamal est d�j� dans cette paix, il vient d��tre assassin�, d�s le d�but du roman, et c�est la descente aux enfers pour Omar, Kamal �tait une presque moiti�. �Omar ne dormait pas : il respirait ces odeurs famili�res qui le d�racinaient profond�ment pourtant. Il �tait comme ces l�gionnaires : il �tait venu en toute ignorance, lui aussi port� par l�admiration et l�amiti� de Kamal ; il voulait �tre � ses c�t�s simplement, accompagner sa puissance et sa solitude ; ils s��taient rencontr�s dix ans plus t�t, en terre fran�aise et s��taient li�s sans mot dire ; ils se cherchaient du regard, avaient du plaisir � converser ensemble, m�me chichement : ils �taient heureux de mani�re fugace, instantan�e comme s�ils avaient toujours v�cu ensemble.� Omar va tenter de survivre dans une ville coup�e en deux, Beyrouth Est et Beyrouth Ouest, les miliciens arm�s, les femmes aux d�collet�s plongeants qui reviennent des cabarets en d�pit des bombes et des attentats, l�envie d�oublier les deuils, les phalanges, les milices, l�arm�e r�guli�re. Omar qui a fui l�Alg�rie, chass� par l�image de son p�re assassin�, n�a pas fui la violence, il l�a cherch� avidement en mercenaire, en garde du corps. Au Liban, son ami est assassin�, alors dans la foul�e et pour l�argent il devient le garde du corps d�une fille, Esmet-Nour, une Franco-Alg�rienne, la fille de l�homme le plus connu du Liban, Sh�had�, un risque et un danger quotidien. Alors que l�homme attendait sa r�ponse, l�auteure dans une coupure salutaire reprend son haleine en faisant parler Omar, en italique dans le texte : �Je suis Omar, cette ville �tait mienne pareille � un labyrinthe bleu, la mer y battait comme un pouls�, ces passages privil�gi�s, comme des voix off, celle d�Esmet, de Kamel aussi extirpent d�une lecture hallucinante, � double vitesse, permettant une petite halte. Puis entre les voix de ce trio de personnages masculins, Kamal, Omar, Sh�had�, une voix f�minine prime de l�int�rieur, c�est une voix �conscience� face � celles des hommes responsables de leurs propres d�vastations. Sa premi�re rencontre avec celle qu�il devra prot�ger, Esmet-Nour, ne lui laisse qu�une vague impression de d�go�t. La fille arrogante et g�t�e ne le r�jouit gu�re. Pourtant, une nuit dans cette maison du p�re, v�ritable labyrinthe et ge�les froides, Omar a le frisson, il n�aime pas cette maison obscure qui grouillent de miliciens et sent les ex�cutions sommaire et la torture. Or, un soir il regardait, tapie dans un coin, la fille fumer une cigarette, un instant d�abandon total. Comme il aimait �tre l�, pensa-t-il, secr�tement nourri des gestes de cette intimit� qu�elle avait ce soir pour lui sans le savoir. Une r�v�lation pour Omar qui vit dans ses yeux une douceur indicible et se rendit compte que cette femme avait quelque chose � donner, toujours � offrir. �Il �tait heureux d��tre lov� dans cette nuit pour faire ce tendre apprentissage : sentir encore et encore avec cette force inou�e qui le bouleversait, cette lointaine proximit�, sans blessure aucune, sans envie sinon fugace et fuyante. Il se sentait un homme.� Cette fille va l�entra�ner dans une aventure extraordinairement humaine et inattendue pour lui, risquer sa vie pour sauver des enfants. Peut-�tre c�est ce qu�il �tait venu chercher � Beyrouth ou dans ce village perdu dans la montagne Firdowsiya, sa propre �me, lib�rer son �me des noirceurs et des obscurit�s. C�est l�histoire d�h�ros en lambeaux, min�s par les guerres et les violences, errants d�entre les morts et les inconsciences pour se trouver, la qu�te de la paix est dans chaque mot, chaque parole dites. Nous sommes dans les ann�es 1970, le Liban traverse sa guerre civile, Kamal Joumblat est assassin�, l�Alg�rie sombrera, deux d�cennies plus tard, dans une effroyable guerre anonyme aussi. Le roman est structur� fondamentalement sur la qu�te d�Omar, Omar qui, peut-�tre, ne s�en sortira pas indemne d�une telle confrontation avec la r�alit�. L��criture de Yamil� Ghebalou-Haraoui est d�une finesse et force qui nous rappelle Marguerite Duras bien que les comparaisons sont parfois inutiles ; il ne s�agit point de mesurer la qualit� d�une �uvre mais de la situer par rapport � un environnement litt�raire ou d�une approche romanesque.
Nassira Belloula
Liban de Yamil� Ghebalou-Haraoui
Editions Chihab 2009, 180 pages


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