De nos envoy�s sp�ciaux en Angola, Mohamed Bouchama, Amine Andaloussi et Sid Samir Au-del� d�une qualification m�rit�e malgr� le fait qu�elle soit le fruit d�un long processus o� suspense et frayeurs ont �t� pr�dominants, il est bon de revenir sur le parcours de la s�lection alg�rienne durant cette premi�re phase d�une des plus importantes comp�titions organis�es par les conf�d�rations affili�es � la Fifa. Sur le plan chiffr�, la participation alg�rienne � cette Coupe d�Afrique ne d�roge gu�re aux pr�c�dentes sorties des Verts. Depuis que l�Alg�rie a obtenu son unique sacre continental, � Alger en 1990, l�EN a souvent p�riclit�, r�alisant des r�sultats en dents de scie lorsqu�elle r�ussit � franchir les d�licates phases �liminatoires. En 1992, la s�lection conduite par Abdelhamid Kermali a abandonn� son tr�ne au bout du premier tour consacr� par deux d�faites (C�te d�Ivoire) et un nul (Congo). L��pisode Karouf aidant, les Alg�riens manqueront � l�appel du rendez-vous de Tunisie- 1994. Deux ans plus tard, en Afrique du Sud, Fergani ira avec une formation � titre d�exp�rience qui �chouera d�s le quart de finale, il est vrai devant la s�lection du pays organisateur emmen�e par Doctor Khomalo, Mark Fish et autre Radebe. Une participation honorable comparativement � celle � venir, au Burkina Faso, o� les troupes d�Abderrahmane Mehdaoui passeront � la trappe d�s le premier tour suite � trois d�faites (Cameroun Guin�e et Burkina Faso). Le n�cessaire flash-back Deux ans plus tard, � Kumasi (Ghana), l��quipe de Nasser Sendjak compos�e au dernier moment r�ussit � franchir le premier tour mais, elle aussi, �choue, d�s les quarts de finale devant le Cameroun. Au Mali, deux ans plus tard, l�Alg�rie se met � nouveau en valeur en quittant le tournoi d�s le premier tour. Madjer et ses joueurs n�ont pu r�sister aux Super Eagles encore moins aux Aigles du Mali, se contentant d�un nul heureux face au Liberia de Mister Georges Weah. En 2004, le tournoi de Tunisie verra un semblant de r�veil des Alg�riens qui, pouss�s par leurs milliers de supporters, franchiront le premier tour en r�alisant le draw devant le Cameroun, le favori de la comp�tition, puis en surprenant l�Egypte de Moh�en Salah avant de conc�der le nul devant le modeste Zimbabwe. L�Alg�rie, emport�e par les nuits folles de Sousse, oubliera vite que cette s�lection coach�e par Sa�dane est de fra�che construction. Le h�ros malheureux de Mexico-1986 �tait de retour � la barre technique des Verts et n�avait que deux semaines pour rallumer la flamme. Au second tour, jou� � Sfax, face au Maroc de Badou Zaky, un moment de d�concentration privait Cherrad et compagnie d�une historique qualification en demi-finale. Une �limination qui a fait mal aux Alg�riens qui suivront les deux �ditions � venir (Egypte-2006 et Ghana- 2008) derri�re le petit �cran. Comme promis par Robert Waseige et Jean- Michel Cavalli. D�s lors, un retour de l�EN dans ce tournoi final d�une �preuve de la CAF, agr�ment� il est vrai par une qualification tout aussi historique au Mondial d�Afrique du Sud, en juin prochain, devenait ce miracle que l�Alg�rie enti�re a f�t� nuits et jours, partout � travers la plan�te. Un nouveau statut acquis au prix d��normes sacrifices. Le football �tant un monde o� l�ambition se conjugue � l�infini, Rabah Sa�dane et ses troupes avaient la mission d�honorer leur nouveau statut de mondialiste. En faisant de cette CAN une rampe de lancement pour les futures conqu�tes. Sa�dane, en scientifique avis�, avait un autre avis. Beaucoup ne le croyaient pas. L��quipe qui a atteint ses pics en termes de motivation et de concentration � l�occasion des �liminatoires p�nibles CANMondial 2010, boucl�es par un fratricide duel � Omdurman, ne pouvait l�gitimement revenir � niveau deux mois plus tard pour conqu�rir des cieux tr�s peu cl�ments. Les r�serves de Sa�dane Chaleur, humidit� et fatigue �taient des param�tres contraignants pour l�aboutissement des ambitions nou�es par tout un peuple mais surtout les plus proches responsables de la s�lection, � leur t�te le pr�sident de la FAF qui fixera comme minima � atteindre les demi-finales. Et quand Sa�dane, qui savait la mission d�licate mais pas impossible, d�cidait d�emmener ses troupes au Castellet, pas mal de voix se sont �lev�es pour d�noncer ce choix que le s�lectionneur a fait pour des consid�rations pratiques. �Pour faire b�n�ficier le groupe d�un plus grand temps de travail et �viter les tracasseries dues aux d�placements et aux conditions climatiques, j�ai pens� utile d�organiser ce stage en France o�, c�est vrai, les conditions climatiques ne sont pas identiques � celles o� nous allons jouer la comp�tition �, disait-il � chaque fois qu�il �tait interrogeait sur le choix du Castellet. Les blessures et les incertitudes n�ont pas d�courag� le groupe Alg�rie � se rendre � Luanda dans la peau d�un s�rieux outsider, � d�faut d��tre un favori en puissance. �Nous jouerons match apr�s match. Nous ferons le maximum de matches pour ne rien regretter. Au moins, on aura r�ussi � bien pr�parer le Mondial pour lequel nous auront un minimum de temps de pr�paration �, avouait le s�lectionneur national � son arriv�e en Angola. Un pays o� il fait chaud et humide. Deux adversaires en un pour les Verts priv�s d�s le premier match de leur h�ros d�Omdurman, Antar Yahia, pas totalement remis de sa blessure tout comme Meghni dont la participation � cette CAN demeurait un myst�re. L�allumage est un �norme g�chis. Les Flames du Malawi entament le capital sympathie engrang� depuis voil� deux ans dans le c�ur des Alg�riens. Les critiques fusent et les relations presse-Verts prennent un s�rieux coup de froid. Le succ�s face au Mali et ses stars de la Liga et du Calcio devenait un imp�ratif. Les Flames de la r�volte Apr�s le non-match livr� aux Malawites, la question qui tourmentait les techniciens des Verts, mais �galement les observateurs avis�s de cette CAN, �tait de savoir quelle sera la r�action de Yebda et compagnie face � un adversaire, le Mali en l�occurrence, qui avait transform� un 4 � 0 en un exceptionnel nul. La force de caract�re des troupes de Stephen Keshi et leur capacit� � nuire (quatre buts en moins d�un quart d�heure) laissaient deviner une autre issue cauchemardesque pour l��quipe de Sa�dane qui, � l�occasion de ce match, s�est priv�e de Sa�fi, et est revenue vers une d�fense classique (4 �l�ments) o� La�faoui assumait la mission de couvrir le couloir droit habituellement confi� � Karim Matmour, lequel est revenu � son poste d�origine, milieu droit offensif. Un tel glissement, et l�apport de Bezzaz � gauche, a donn� un meilleur �quilibre au jeu de l��quipe. Certes, les Verts n�avaient pas d�emprise sur l�adversaire qui semblait faire de la patience son arme fatale. La strat�gie des Maliens �tait de laisser les Alg�riens courir, faire leur jeu si n�cessaire, afin d�attirer leur bloc vers la zone m�diane. Une mani�re de profiter de davantage d�espaces libres pr�s du p�rim�tre de Chaouchi. Dans cette �quation, laisser Kanout� sur le banc montrait bien l�int�r�t des Aigles de Keshi � profiter d�un �ventuel fl�chissement sur le plan physique des Alg�riens pour pouvoir achever les Fennecs de Sa�dane. Un plan qui n�a pas fonctionn� face � la d�termination des camarades de Mansouri dont la disponibilit� � �lever leur niveau tactique et technique est d�concertante. Sans �tre une r�f�rence en la mati�re, la tactique des Verts ce jour-l� fut de loin l�une des meilleures depuis la naissance de ce noyau form� par Sa�dane. La victoire au bout, l�Alg�rie respire un bon coup. Sa�dane retrouve une certaine s�r�nit� � conforter absolument contre l�Angola. Un team qui avait int�r�t � d�montrer � son peuple qu�il fait partie des favoris du tournoi et que son nul devant le Mali n��tait qu�une erreur d�allumage. Soit. Mais face � un ensemble alg�rien qui avait le m�me souci, � savoir assurer sa qualification au second tour et confirmer que sa qualification n�a rien d�un fait de hasard, les hommes de Manuel Jose ont rarement r�ussi � ma�triser les d�bats. Mieux � neutraliser le danger provoqu� par une ligne offensive alg�rienne, diminu�e mais capable de contourner les maillages d�fensifs adverses, dont celui des Angolais emmen�s par Kali, le soci�taire d�Arles-Avignon (L2, France). Angola-Alg�rie, qui n��tait pas un must sur le plan technique, a le m�rite d�avoir livr� quelques facettes du nouveau visage des Verts. Sa�dane, qui avait � chaque r�it�r� ses craintes de ne pouvoir b�n�ficier d�assez de temps pour am�liorer le jeu de son �quipe, semblait le premier satisfait par l�am�lioration du jeu collectif de son team. Ceux qui ont critiqu� le choix de Castelet sont servis. Les Yebda, Mansouri, Ziani et Ghezzal coordonnent mieux leurs man�uvres. L�attaque ne marque pas, elle se cr�e des occasions et ouvre des br�ches. A la bonheur ! Les Verts ne sont pas � une conqu�te pr�s. Le meilleur est � venir.