De nos envoy�s sp�ciaux en Angola, Mohamed Bouchama, Amine Andaloussi et Sid Samir Le r�ve d�une demi-finale que les Alg�riens n�ont pas atteint, en dehors de la cons�cration � Alger en 1990, depuis 1988, lors de la CAN jou�e au Maroc, n�est plus une chim�re. Sa concr�tisation n�est qu�� 90� voire 120 minutes d�un duel entre mondialistes en qu�te d�un second titre continental. La vraie CAN commence aujourd�hui. Le tour de chauffe qui a failli �jecter de gros bras s�est achev� jeudi dernier par la qualification du dernier mondialiste, le Cameroun, au d�triment des Aigles de Carthage. Angola- Ghana (17h) � Luanda puis C�te d�Ivoire-Alg�rie (20h30) � Cabinda sont des affiches de haute facture. La bataille de Cabinda pr�sente cette particularit� d�opposer deux mondialistes qui ont entam� cette Coupe d�Afrique avec l�espoir de faire honneur � leur statut malgr� des entr�es en la mati�re d�licates : les El�phants ont eu des probl�mes d�allumage en affrontant les Etalons du Burkina Faso, alors que les Fennecs ont vu leur fuselage compl�tement ab�m� par les Flames malawites. Ce qui ne les a pas emp�ch�s de surmonter leur malheurs pour revenir plus forts. Le Ghana, pour Drogba et ses fr�res, et le Mali, pour ceux de Ziani, n�ont pas �t� que cette proie servie sur un plateau d�argent. Alg�riens et Ivoiriens ont remis leur moteur en marche et le rendez-vous de ce soir est loin de constituer un simple �contr�le technique�. Dans une partie de football, il faut �tre deux. Au moins. Et le rendez-vous de ce soir, � Cabinda, est de ceux qui ne risquent pas d��tre un monologue, voire un r�cital en solo. C�est certain que la C�te d�Ivoire tient en ses vedettes anglaises et espagnoles des cartes ma�tresses pour d�jouer les Verts, mais ces derniers, sans �tre des g�nies au pouvoir magique, ont cette grinta qui a fait d�eux des cavalier, capables d�aller � l�assaut d�imprenables citadelles, et m�me des Pyramides. Sa�dane abat ses cartes Un architecte est derri�re cette �pop�e qui a fait tout un peuple, c�est Rabah Sa�dane. L�homme est connu pour �tre quelqu�un qui b�tit sur le long terme. Cette mission CANMondial 2010 n��tait pas tellement son plat de r�sistance. Un hors-d��uvre consistant qui a donn� de l�app�tit � un groupe ranim� par la flamme de Sousse, en 2004. Certainement par celle, br�lante, du 11 janvier dernier contre le Malawi. Une d�faite qui avait cet avantage de r�veiller les consciences. Sa�dane y compris. Celui-ci s�est emport� contre la presse dont une partie a �t� pass�e � la moulinette. Une fa�on de dire que les joueurs sont aussi des �tres humains et que l��chec, si cuisant qu�il est, fait partie de la vie. Un message fort que les joueurs ont intercept� et d�cod�. Ils ne pouvaient se permettre une autre d�route. Il y va de leur honneur et du bonheur d�un peuple. Plus concr�tement, Sa�dane misera sur un groupe solidifi� par les �preuves et � la m�canique mieux huil�e. Le mois pass� entre le froid de Castellet et la chaleur et l�humidit� d�Angola a soud� le groupe et la machine est autrement plus performante. La qualit� du football jou� devant les Angolais lors du troisi�me match du groupe, a donn� � r�fl�chir aux observateurs qui pensaient que l��quipe d�Alg�rie �tait plut�t cette force capable de d�placer les montagnes. A cela, il y a des raisons. D�abord, l�arriv�e de Hassan Yebda qui a stabilis� l�entrejeu. Le milieu de Portsmouth est une offrande pour le jeu des Verts. Une qualit� d�orientation sup�rieure � la moyenne fait de Yebda, un gar�on plut�t timide, une courroie indispensable au fonctionnement de cette �quipe. Aussi, les performances de Mansouri sont devenues moins brouillonnes et Ziani a comme retrouv� des ailes. Le meneur de jeu des Verts se sent aussi libre � droite qu�� gauche du front offensif de la s�lection alg�rienne. Dans ce sch�ma-puzzle, l�absence forc�e de Mourad Meghni a plus p�nalis� l�efficacit� du jeu d�attaque de l�EN. Sa�dane, sans le dire clairement, comptait fortement sur les qualit�s de transmission du milieu de la Lazio pour redonner plus de force � sa ligne offensive o� Ghezzal est, malheureusement, seul suite � la d�fection de Sa�fi et Bezzaz et � l�inad�quation du jeu de Ziaya avec le mod�le choisi par le s�lectionneur national. Ce soir, Sa�dane pourrait passer � l�acte en associant, pour une premi�re, la paire Ghezzal-Meghni. Le Laziali a jou� pendant 20 minutes contre l�Angola et l�alerte donn�e jeudi, au cours de l�entra�nement, o� le joueur a d� interrompre la s�ance apr�s quelques mouvements d��chauffement, est une simple mesure de pr�caution pr�conis�e par le m�decin de l��quipe, en vue de le pr�server pour le combat d�aujourd�hui. D�ailleurs, l�entra�nement � huis clos, vendredi soir, sur la pelouse du terrain principal du stade Chiazi le confirme. Les Verts devront subir des changements, au moins deux, pour le match d�aujourd�hui. Un en d�fense, avec le probable retour d�Antar Yahia, et un second devant l�incorporation d�entr�e de Meghni ne faisant pas le moindre doute. Le troisi�me rel�ve toujours de la comp�tence des m�decins rest�s au chevet du gardien Fawzi Chaouchi qui ne souffre plus de douleurs au dos mais dont la participation est incertaine puisque d�pendant de la d�cision du s�lectionneur. Dans le cas o� Sa�dane opterait pour la s�curit�, on reverra certainement l��quipe qui a sorti l�Egypte, le 18 novembre � Khartoum, du Mondial. Une demi-finale de Coupe d�Afrique m�rite qu�on prenne de tels risques.