Sur le front �gyptien, la 2e brigade port�e alg�rienne 1968-1969. C�est l� le titre d�un livre, des m�moires en fait, du g�n�ral � la retraite Khaled Nezzar, paru aux �ditions Alpha. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Ancien ministre de la D�fense nationale, ancien membre du HCE (Haut-Comit� d�Etat) qui a eu � pr�sider l�Alg�rie de 1992 � 1995, le g�n�ral Nezzar est l�un des hommes les plus influents qui ont donn� une v�ritable arm�e r�guli�re � l�Alg�rie ind�pendante. Jeune officier d�j�, il a eu � assumer d�importantes responsabilit�s � des p�riodes hautement sensibles pour le jeune Etat alg�rien. Son parcours, tant politique que militaire �tant de notori�t� publique, int�ressons-nous, ici, aux seuls ��pisodes� de ce qu�ont �t� nos relations avec cet ��trange� pays qu�est l��gypte. C��tait d�ailleurs le souhait de Khaled Nezzar que de se limiter � ce seul point lors de la c�r�monie de pr�sentation de son livre, organis�e dimanche dernier au si�ge de la maison �ditrice Alpha Design. �C�est vrai que l��gypte nous a soutenus politiquement durant la R�volution, notamment via la radio Sawt El Arab, mais quant au mat�riel militaire, il convient de pr�ciser que c��tait le n�tre. Un mat�riel achet� (aux Sovi�tiques et aux Chinois, ndlr) gr�ce aux cotisations du peuple alg�rien. Particuli�rement les militants de la F�d�ration de France du FLN�, tenait � rappeler Nezzar. Et � propos de ce mat�riel justement, Nezzar est le mieux plac� pour en parler. Au lendemain du 19 juin 1965, c��tait effectivement lui que Boumediene avait charg� de se rendre en �gypte pour r�cup�rer cet important lot d�armement de �quoi �quiper toutes nos unit�s militaires�, r�v�lait-il dans ses m�moires parues en 1998. Mais que le r�gime de Djamel Abdenasser refusait de restituer ! Le g�n�ral Nezzar a �t� �galement appel� � conduire les troupes alg�riennes, par deux fois, en 1968-1969, puis en 1973 pour prendre part � la guerre d�usure entre l��gypte et Isra�l. Nos troupes �taient sur le front, prenant part aux combats contre l�arm�e d�Isra�l et ont eu � subir des pertes humaines tout en portant des coups aux Isra�liens. Et comme le pr�cisera Nezzar, nos soldats, tr�s aguerris pour �tre issus � l��poque des rangs de l�ALN, ayant fait la R�volution mais aussi pour certains d�entre eux l�Indochine et m�me la Seconde Guerre mondiale, ont beaucoup appris aux �gyptiens en mati�re de techniques de gu�rilla. Car, c�est simple, les �gyptiens n�ont jamais fait la guerre. D�o� une amertume manifeste chez Nezzar apr�s �toutes ces malveillances et ces injures prof�r�es contre notre pays et nos chouhada par les �gyptiens�. Une amertume m�l�e � la d�ception lorsque Nezzar rapporte le t�moignage du g�n�ral-major Sa�d Bey qui a �t� surpris de ne trouver nulle trace du passage des Alg�riens en terre d��gypte lorsqu�il visitait le mus�e militaire du Caire. �Le drame des �gyptiens, c�est qu�ils ne sortent pas�, fera remarquer Nezzar. D�o� leur complexe de sup�riorit� et leur tendance � se croire meilleurs en tout ! �Sans vouloir porter atteinte au peuple �gyptien, mais je parle de cette classe au pouvoir, cette �lite qui comprend des gens proches du pouvoir, issus des professions lib�rales, des artistes, etc., qui vivent encore et ont le comportement dominant des anciens pharaons�, pr�cisait Nezzar. Qui, d�ailleurs, n�a pas manqu� de faire remarquer, en expert militaire qu�il est, que ce que les �gyptiens pr�sentent comme un retentissant exploit n��tait en r�alit� qu�une v�ritable d�b�cle militaire, en l�occurrence la fameuse travers�e de 1973. �Certes, ils ont r�ussi la travers�e. Et alors ? En r�alit�, l�objectif militaire n�a jamais �t� atteint. Car apr�s la travers�e et la contre-attaque de Sharon, la 3e arm�e �gyptienne a �t� encercl�e. La 2e arm�e, quant � elle, ne l�a pas �t� gr�ce aux n�gociations. Lorsqu�on entame une travers�e, c�est pour y rester. Par pour s�y faire encercler ! Car dans ce cas, ce n�est plus une r�ussite, mais une d�b�cle�, relativise donc l�ancien ministre de la D�fense dont le livre, tenait-il � pr�ciser lors de son intervention, avait �t� entam� bien avant les �v�nements li�s aux deux matches Alg�rie-�gypte de novembre dernier.