Ce mois de janvier, Al-Qa�da au Maghreb islamique (AQMI) a perdu plus de vingt terroristes et approximativement autant en ce qui concerne des membres de cellules de soutien en Alg�rie. Au m�me moment, ses actes criminels, dans l�ensemble des r�gions o� elle compte encore des groupes actifs, se sont r�duits � une dizaine par rapport au mois pr�c�dent qui en a compt� le double dans le pays. Le compte � rebours continue. Les trois quarts de ces terroristes abattus ont �t� neutralis�s dans des embuscades des forces de s�curit�. Il s�agit de deux groupes, l�un dans la wilaya de M�sila, constitu� de 9 ou 10 criminels, et l�autre de 5 dans celle de B�ja�a. Mais ce qu�il y a lui de relever est que les deux groupes ne sont pas tomb�s au cours du ratissage d�un maquis, comme c�est habituellement le cas, mais sur des routes d�partementales alors qu�ils �taient en cours de d�placement � bord de v�hicules tout en �tant arm�s. Ce cas de figure n�est pas sans rappeler l��limination, en octobre dernier, des deux groupes, de 2 et 4 terroristes, dans les wilayas d�El-Bayadh et Djelfa qui sont �galement neutralis�s sur des axes routiers. Et quand on sait que ces quatre wilayas (M�sila, B�ja�a, El-Bayadh, Djelfa) ont �t� tr�s peu ou pas du tout touch�es par le terrorisme ces derni�res ann�es, on pourrait un tant soit peu, se faire une id�e sur la fi�vre qui agite l�organisation terroriste qui ne cesse de se d�mener d�un bout � l�autre du pays pour trouver une issue � ses composantes devenues de moins en moins op�rationnelles, mises en pi�ces par la lutte antiterroriste. Ces d�placements par v�hicules, parfois de chefs terroristes dans des zones qui ne sont pas les leurs, (comme Mourad Louza�, dit Nouh Abou Qatada Es-Salafi qui appartient � la katibat El-Ansar bas�e � Boumerd�s et qui a �t� abattu � El-Bayadh, ou Sid-Ali Belkacem dit Abou Amine de la katibat El-Arqam de Boumerd�s, �galement �limin� � B�ja�a) sont loin de relever d�une action de �liaisons� entre groupes, t�che qui a habituellement ses propres agents. Ils trahissent, plut�t, un branle-bas de combat qui cherche � sauver ce qui peut l��tre encore pour parer � un sauve-qui-peut g�n�ral qui se traduit, d�j�, par une baisse incontestable des actes terroristes dans les zones qui, hier, apparaissaient encore cruellement expos�es. A titre d�exemple, une wilaya comme Tizi- Ouzou n�a enregistr� qu�un seul acte terroriste au cours ce mois de janvier par rapport � une dizaine durant le m�me mois de l�ann�e �coul�e. En face de cette situation, il est clair que tout futur red�ploiement cons�quent de l�organisation terroriste en Alg�rie rel�ve de l�impossible pour peu que le m�me esprit patriotique, la m�me rigueur et la clairvoyance qui ont anim� et animent les institutions s�curitaires dans leur lutte contre le terrorisme se retrouvent concr�tement dans les autres institutions de l�Etat. Car, autant qu�il peut �tre envisageable une fin d�finitive � court terme du terrorisme islamiste dans le pays, autant il reste pr�visible qu�il pourrait rena�tre de ses cendres tant que les ingr�dients par lesquels il s�auto- justifie lui fournissent les pr�textes sociaux et �conomiques pour faire valoir son id�ologie. Celle-l� m�me par laquelle il a pu embrigader les foules qu�il a pu tromper. Et qui n�ont pas �t� une petite poign�e, l�exp�rience nous l�a montr�. A l�heure actuelle, la menace est en train de se d�placer dans une partie du Sahel o�, mine de rien, l�organisation terroriste compte plusieurs centaines d�individus qui se sont impliqu�s � un degr� ou un autre dans son credo, avec les Mauritaniens en t�te, suivis des Maliens et des autres pays voisins. C�est l� o� se jouera, demain, le sort de l�otage fran�ais avec l�expiration du d�lai fix� par l�organisation terroriste pour le rel�cher contre la lib�ration de quatre de ses propres membres emprisonn�s. Il est probable que le d�lai sera report�. Mais, c�est de la mani�re dont la France traitera cette question que d�pendra l�avenir du terrorisme dans la r�gion.