La tension est ranim�e, vive entre Alger et Paris, depuis qu�une centaine de d�put�s alg�riens ont fait part de leur intention de formuler une proposition de loi incriminant le colonialisme fran�ais. De part et d�autre, les finesses diplomatiques c�dent, chaque jour davantage, la place aux reproches crus. Hachemi Dja�boub accusait jeudi la France de n��tre int�ress�e que par amasser l�argent des Alg�riens. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - A en croire le journal �lectronique TSA, le ministre alg�rien du Commerce, Hachemi Dja�boub, n�a pas recouru, comme d�usage, jeudi, lors d�une vir�e-inspection au Centre national du registre du commerce (CNRC), � la formule ampoul�e pour conter la relation alg�rofran�aise en ce moment de grande tension. �Je suis dans le regret de dire que notre partenaire fran�ais aime bien le march� alg�rien. Il adore l�argent des Alg�riens, mais il n�aime pas autant les Alg�riens�, a, en effet, d�clar�, selon TSA, le ministre du Commerce, poursuivant qu��il est honteux que des Alg�riens, qui ont import� pour 6 milliards de dollars en 2009 de la France, soient mis parmi les ressortissants des pays � risques. Non seulement ils nous d�pouillent de notre argent mais ils nous d�shabillent �galement. Ils nous d�shabillent au sens propre du mot.� Hachemi Dja�boub a d�nonc�, au passage, le fait que des hommes d�affaires alg�riens se trouvent oblig�s, faute de visas, de donner rendez-vous � leurs partenaires fran�ais � Tunis pour conclure des march�s. Le ministre du Commerce n�est pas rest� sans faire remarquer que �en m�me temps, les hommes d�affaires europ�ens circulent librement et sans passeport dans l�espace Schengen�. Les d�clarations de Hachemi Dja�boub ont, convenons- en, le m�rite d��clairer sur la v�ritable nature du partenariat �conomique alg�ro-fran�ais. Un partenariat qui demeure, donc, loin de ce que les politiques des deux bords ont fait valoir jusque-l�, c�est-�-dire qu�il ob�issait � la formule en vogue de �gagnant-gagnant�. Tout r�cemment, lors du dernier sommet de l�Alliance pr�sidentielle, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia avait affirm� qu�avec la France, �business is usual�, c�est-�-dire que les deux pays commercent comme d�ordinaire. Ce qui donnait � comprendre que les tensions pass�es et actuelles n�influaient pas sur le partenariat �conomique et les �changes commerciaux, qu�elles emp�chaient juste de cheminer vers le partenariat d�exception. Le ministre du Commerce semble, lui, appr�cier autrement ce partenariat ordinaire que le Premier ministre juge �normal�. Cela rappel�, les d�clarations de Hachemi Dja�boub interviennent � un moment o� le journal fran�ais Le mondeinformait que le constructeur automobile Renault �tait sur un projet de partenariat avec la SNVI pour la production de v�hicules � Rouiba. Elles interviennent, surtout, dans un contexte politico-diplomatique assombri par les vives tensions qu�a g�n�r�es l�initiative parlementaire alg�rienne de criminaliser le colonialisme fran�ais. R�agissant, apr�s les diatribes enflamm�es de quelques d�put�s de la droite fran�aise, le ministre fran�ais des Affaires �trang�res, Bernard Kouchner a eu ce commentaire sournois : �Le gouvernement alg�rien n�a pas encore pris position�. Kouchner, dont la visite pr�vue en f�vrier en Alg�rie a �t� ajourn�e, voudrait, vraisemblablement, sugg�rer que le gouvernement alg�rien ne serait pas anim� de la m�me volont� que les parlementaires qui ont � l�id�e de proposer un texte de loi criminalisant le colonialisme fran�ais. Se pourrait-il que l�ex�cutif soit en retrait par rapport � cette initiative parlementaire dont les auteurs se recrutent dans l�alliance parlementaire, prolongement naturel de l�Alliance pr�sidentielle ? En France, en 2005, lors du vote de la loi louant les �m�rites� de la colonisation en Alg�rie, le pr�sident Chirac, alors engag� pour la signature d�un trait� d�amiti� avec le pr�sident Bouteflika, avait pris sur lui de rattraper l��cart commis par le Parlement fran�ais. Kouchner attend-il de Bouteflika qu�il agisse comme l�a fait Chirac en son temps ? Possible, d�autant que le pr�sident Bouteflika a eu par le pass� � d�juger le ministre des Moudjahidine, auteur d�une bravade � l�encontre du pr�sident Sarkozy. Le pr�sident Bouteflika, on s�en souvient, avait tenu � pr�ciser que l�exercice de la politique ext�rieure relevait de ses comp�tences exclusives.