Le lourd dossier du foncier a �t� � l�ordre du jour de la session ordinaire de l�Assembl�e populaire de wilaya de Annaba, tenue en fin de semaine �coul�e. De chauds d�bats ont marqu� cette session en raison de l�anarchie et des graves d�passements, d�tournements et sp�culation qui ont caract�ris� ce bien de la collectivit� depuis l�ind�pendance du pays. Cette situation s�est aggrav�e durant la d�cennie noire, avec l�av�nement des municipalit�s du parti dissous, puis � un degr� moindre de celles des d�l�gations ex�cutives communales (DEC). Des milliers d�hectares en zones urbaines de la wilaya ont ainsi �t� distribu�s dans la pr�cipitation et de fa�on anarchique aux militants et sympathisants de ce parti, ainsi qu�aux proches, copains et coquins de ceux qui ont pr�sid� ces d�l�gations, souvent pour un dinar symbolique ou pour des sommes d�risoires. Certains de ces derniers poss�dent encore aujourd�hui d�immenses terrains urbanisables qu�ils revendent au prix fort � des investisseurs et autres promoteurs priv�s, participant ainsi � l�envol�e de l�immobilier. Plus grave encore, cette h�morragie dans le foncier urbain s�est traduite ces derni�res ann�es par des difficult�s dans la disponibilit� de terrains destin�s � des projets de logements ou d��quipements publics pour l�int�r�t collectif, tels les �tablissements scolaires, ceux de sant� ou encore administratifs. Ce bradage ne s�est pas arr�t� au foncier urbain, mais a touch� ceux agricole et forestier, industriel et commercial, et m�me touristique. M�me si le foncier agricole de la wilaya de Annaba, avec ses 763 exploitations agricoles collectives (EAC) et individuelles (EAI) n�est pas aussi important en superficie, comparativement � d�autres wilayas � vocation agricole, il n�en demeure pas moins � l�abri des convoitises des pr�dateurs. Non seulement, il n�a eu aucun apport significatif dans la disponibilit� des produits alimentaires, mais dans de nombreux cas, les b�n�ficiaires l�ont d�tourn� de sa vocation essentielle pour en faire des lotissements sur lesquels sont �difi�es des villas et autres r�sidences secondaires, o� ils se sont substitu�s � l�Etat pour le louer, dans une totale ill�galit�, � des tiers pour des activit�s agricoles. Toujours � propos du foncier agricole, mais cette fois celui b�ti, il y a lieu de citer, entre autres, l�affaire dite de la Tabacoop, qui a d�fray� la chronique � Annaba ces derni�res ann�es. Situ�e aux environs de Sidi Brahim, en zone urbaine, donc d�une valeur inestimable, et constitu�e de hangars et d�unit�s de transformation de produits agricoles, h�rit�es de l��poque coloniale, cette derni�re, c�d�e au d�part aux travailleurs, est rest�e � l'abandon, avant de voir ses �quipements brad�s, pour enfin �tre lou�e d�une fa�on ill�gale � des personnes qui n�ont aucune relation avec l�activit� agricole. Idem pour les fermes qui participaient du temps du colonialisme � la prosp�rit� agricole de la r�gion. Aujourd�hui, elles sont tout simplement en ruines. Le foncier touristique qui est estim� � des dizaines de milliers d�hectares n�a pas �chapp� lui aussi � ces pratiques r�pr�hensibles de gens dans le seul souci est le gain facile au d�triment de la communaut�. Evoquant la non-concr�tisation de plusieurs projets touristiques, dont les complexes h�teliers et de services du groupe �tranger Sidar � Sidi Salem et � la place du 19- Juin du chef-lieu de wilaya, les chalets de l�urbaniste de Annaba (Urban) dont l�implantation �tait pr�vue � Ras-El-Hamra, sur la corniche, ainsi que les opportunit�s qu�offre, dans ce domaine, la c�te de Cheta�bi, dont la baie est class�e parmi les plus belles du monde, des �lus l�ont li�e � des lenteurs bureaucratiques. Ces lenteurs sont � l�origine de la multiplication de baraques �rig�es par centaines sur ces terres en toute impunit�, d�figurant ainsi la c�te d�une ville qualifi�e jadis de Coquette. L�urgence de l�assainissement du foncier sous toutes ses formes dans cette wilaya, marqu� par un passif lourd � g�rer, requiert aujourd�hui la prise de d�cisions fermes de la part des autorit�s locales. C�est ce qu�envisage le wali de Annaba qui a point� un doigt accusateur sur certains �lus ayant pr�sid� aux destin�es de la quatri�me plus importante agglom�ration du pays. Au lieu d�assurer la protection du patrimoine de la collectivit�, ils ont particip� � sa dilapidation, en signant des attributions de terrains � des personnes vers�es dans la sp�culation immobili�re � grande �chelle. �C�est une pratique indigne de repr�sentants du peuple�, s�est �lev� le premier responsable de l�ex�cutif de Annaba.