Le ministre fran�ais des Affaires �trang�res, Bernard Kouchner, a officiellement demand� � son homologue alg�rien, Mourad Medelci, de �reprogrammer�, pour courant mars prochain, la visite qu�il devait effectuer en janvier dernier � Alger. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - C�est ce qu�a rapport� le quotidien fran�ais Le Monde dans son �dition de lundi dernier. Or, �une visite ne vaut que par ses r�sultas�, a estim� Medelci sur les colonnes du m�me quotidien. Cette r�ponse du chef de la diplomatie alg�rienne signifie tout bonnement que ladite visite ne peut se faire sans conditions ! En langage plus clair, il y a lieu, au pr�alable, de venir � bout de toutes les raisons qui ont amen� Alger � annuler la visite de Kouchner en janvier, celle de ses coll�gues de l�Int�rieur et de l�Identit� nationale et, auparavant, la visite officielle de Bouteflika en France en 2009. Une visite qui �n�est pas inscrite au calendrier�, confie encore Medelci. �Il y a des dossiers qui font mal�, reconna�tra, cr�ment, Medelci et qui feront que, depuis juin 2008 et la visite du Premier ministre fran�ais, Fran�ois Fillon, � Alger, plus aucun responsable officiel des deux pays n�a �t� signal� � Alger ou � Paris ! On est loin de ces d�fil�s incessants et � tr�s haut niveau, des officiels des deux c�t�s, sous Chirac et m�me durant la premi�re ann�e de la pr�sidence de Nicolas Sarkozy. D�s son accession au pouvoir, ce dernier avait, en effet, fait capoter l�accord d�amiti� entre l�Alg�rie et la France, pr�par� par Bouteflika et Chirac. Pour le patron de l�Elys�e, rien ne justifiait un tel accord, que la France n�a jamais pass� qu�avec l�Allemagne. Homme de droite pourtant, Sarkozy n�a pas la m�me perception gaulliste de la politique �trang�re, particuli�rement avec Alger. A trop vouloir �analyser� les relations alg�ro-francaises, Sarkozy tend � oublier le lourd contentieux historique entre les deux pays qui entra�ne des relations pas tout � fait banales. D�o� quelques d�cisions provocatrices. Il en est ainsi par exemple de la loi fran�aise portant indemnisation des victimes des essais nucl�aires au Sahara alg�rien mais qui ne b�n�ficie qu�aux seuls ressortissants fran�ais ! De m�me que cette d�cision du minist�re fran�ais de l�Int�rieur int�grant l�Alg�rie dans une liste de six pays dont les ressortissants feront l�objet �de mesures restrictives s�agissant de leur entr�e en France�. Et une mesure qui s�ajoute � une autre, tout aussi discriminatoire : celle, am�ricaine mais adopt�e par Paris et qui int�gre l�Alg�rie dans une liste noire de douze pays dont les ressortissants �seront soumis � des mesures sp�cifiques� au niveau des a�roports. �L�Alg�rie n�a pas � �tre sur cette liste. C�est inacceptable et ne nous l�accepterons pas�, tranche fermement Medelci qui d�voile, l�, un ton pour le moins inhabituel � ce niveau. Un nouveau langage qui confirme, au besoin, le degr� de d�t�rioration des relations politiques entre les deux pays. Et d�ailleurs, les Fran�ais accusent ouvertement Bouteflika d�en �tre � l�origine. Des diplomates fran�ais soup�onnent une campagne dans ce sens que m�nerait Bouteflika via le parti majoritaire, le FLN, et les organisations de la famille r�volutionnaire. La venue de Kouchner r�ussira-t-elle � lever tous les malentendus ? L�officialisation m�me de cette visite constitue en elle-m�me une partie de la r�ponse..