Le mausol�e de Sidi Ahmed El-Kebir, fondateur de la ville de Blida en 1535, qui a fait, mercredi dernier, l�objet d�une visite de Cherif Rahmani, ministre de l'Am�nagement du Territoire, de l'Environnement et du Tourisme, vient enfin d��tre r�habilit� par les services de la wilaya apr�s un abandon qui a dur� plusieurs ann�es. Les travaux en cours consistent, en effet, en la reconstitution de sa zaou�a o� autrefois �tait enseign� le Coran, ainsi que le patio qui faisait office d�atrium pour l�accueil des visiteurs en qu�te de sa baraka. Tout comme l�entr�e du mausol�e qui n�honorait point le m�rite de l�auguste homme est en train d��tre restaur�e. A ce sujet, il importe de rappeler que celle-ci a �t� construite en 1924 par Gaston Ricci, maire de l��poque et seul meunier de la r�gion. Ce fut en hommage � Sidi-El- Kebir car Ricci, dont la minoterie fonctionnait avec l�eau de l�oued qui porte le nom du saint patron de la ville, avait reconnu son m�rite. D�ailleurs, les anciens habitants de Blida se rappellent encore des ziarate qu�officiait sacramentellement Gaston Ricci � l�occasion des rituels organis�s chaque ann�e en honneur � Sidi El-Kebir. Une inscription grav�e sur une plaque de marbre en haut du portail et r�alis�e par ce maire en v�n�ration du saint est tr�s significative � cet effet. Sauf que les autres maires qui lui ont succ�d� jusqu�� aujourd�hui ne semblaient pas accorder trop d�int�r�t au fondateur de leur ville. Car, faut-il le mentionner, c�est � la faveur de cet homme que Blida a �t� fond�e en 1535 apr�s que celui-ci eut obtenu de Kheireddine Pacha l�autorisation de ramener de Chenoua les Andalous qui s�y r�fugiaient, pour construire ensemble une mosqu�e, un bain et un four au quartier qu�on appelle El-Djoun et dont l�appellation n�est autre que la d�formation phon�tique d�el-ladji�un qui veut dire les r�fugi�s en arabe. Et c�est pr�cis�ment � cet endroit que les Andalous qui ont fui la reconquista espagnole avaient, par la suite, construit leurs maisons. Des demeures tr�s modestes mais desquelles �taient r�pandus la culture, le savoir et la biens�ance. Sidi Ahmed El-Kebir que les hagiographes nomment plut�t Sidi Mohamed serait un chorfa (haut lignage) descendant du grand soufi Sidi Abdesselam Ibn Machiche (1163-1228). Son grand-p�re qui est mort en 1417 dans la r�gion de Chlef s�appelle, selon Kitab silsilet eloussoul fi chadjaret ebna� errassoul (le livre de la cha�ne des origines dans l�arbre g�n�alogique des fils du proph�te), Sidi Abou Abdellah. Il �tait �galement un saint homme connu pour sa droiture et son enclin pour la propagation de l�islam et a laiss� six enfants. Toutefois, on attribue � Sidi Ahmed el Kebir des origines andalouses mais aucun manuel d�histoire n�en fait allusion. Le qualificatif �El-Andaloussi� qu�on lui pr�te souvent fait probablement r�f�rence � sa propension � prot�ger les Andalous qui �taient en butte aux offenses des habitants de Chenoua et autres villages c�tiers. Il se serait �galement install� � Cordoue et � Grenade pour y �tudier. Il a vu la Sierra Nevada qu�il assimila au mont de Chr�a et vraisemblablement chass� par les Espagnoles � la suite de la chute de Grenade avant de venir � la Mitidja en 1517 et y fonder par la suite la ville � laquelle il donna le nom de Blida. Et ceci n�a rien � voir, doit-on le pr�ciser, avec ce qu�on avance, � savoir que l�appellation d�El-Bouleida est le diminutif de belda et qui veut dire petite ville. Le nom Blida existe aussi bien au Liban qu�au Maroc dans une localit� de l�ancienne m�dina de F�s o� est enterr� Sidi Ahmed Tidjani. Soulignons enfin que Sidi Ahmed El- Kebir a �t� initi� au soufisme et sa Ma�rifa, �crit Emile Dermenghem, par l�autre wali parfait en la personne de Sidi Yacoub dont le sanctuaire a �t� �galement visit� par Cherif Rahmani qui a insist� sur la protection des s�culiers ol�astres qui entourent le d�me.