Si les attitudes restent en g�n�ral fig�es, comme t�tanis�es par l�ampleur du scandale r�v�l� de la Sonatrach, cette r�gle, s�il en est, admet cependant quelques exceptions. Mohamed Chafik Mesbah, officier sup�rieur du DRS � la retraite, docteur d�Etat en sciences politiques, livre, dans une interview � El Watan, quelques pistes de r�flexion. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - D�embl�e, Chafik Mesbah �carte l�assertion en vogue qui voudrait que le scandale de la Sonatrach participe d�une guerre, larv�e, entre clans se disputant le pouvoir. Plus pr�cis�ment, il r�fute, comme de certitude, que la r�v�lation du scandale vise �le clan pr�sidentiel�. Un clan dont l�existence a �t� attest�e par le ministre de l�Energie et des Mines, Chakib Khelil, concern� par l�affaire, quoiqu�il s�en d�fende. Chafik Mesbah, lui, n�h�site pas � d�mentir l�existence de ce clan pr�sidentiel et, donc, � d�mentir Khelil. Lui pr�f�re �voquer les p�les de pouvoir. Mais le plus important, dans le propos de Mesbah, ce n�est pas tant le distinguo qu�il op�re entre ces deux notions et leurs r�alit�s respectives. Ce qu�il donne � retenir, c�est que c�est ce m�me Chakib Khelil, pour lequel les regards se sont tourn�s d�s l��clatement en public du scandale, qui a travaill� � accr�diter l�id�e, r�pandue, que le DRS, auteur de l�investigation, structurait une opposition au pr�sident Bouteflika. �(�) je note avec insistance que le ministre de l�Energie est le seul responsable � s�efforcer, sans complexe, d�accr�diter l�id�e que le DRS, excroissance du syst�me institutionnel alg�rien, se serait � l�insu de la pr�sidence de la R�publique, autosaisit dans l�affaire Sonatrach.� Pour Mesbah, contrairement � ce qui se colporte ici et l�, c�est le pr�sident Bouteflika qui a bel et bien ordonn� ces enqu�tes que m�ne le DRS. Mais pourquoi alors Bouteflika agirait-il ainsi, sachant que l��claboussure atteindra in�luctablement le cercle de ses collaborateurs les plus proches ? �(�) peut-�tre a-t-il compris aussi la relation dialectique qui rattache l�aggravation de la corruption au bouillonnement social, pr�lude de soubresauts � l�issue incertaine ?�, s�interroge Mesbah, ajoutant que �peut-�tre, soucieux de son empreinte sur l�histoire, veut-il laisser une marque d�pouill�e d�aspects bien contestables�. A travers son raisonnement, Chafik Mesbah, le pr�sident Bouteflika ferait le douloureux choix de sacrifier ses �amis� pour se pr�munir du scabreux qui aura marqu� son long r�gne. Et de l�avis de Chafik Mesbah, le ministre de l�Energie et des Mines n�aura pas fait honneur � sa charge minist�rielle. �(�) par-del� la mauvaise gestion, le ministre actuel du secteur n�a cess� de faire des choix de strat�gie erron�e.� Et � l�instar d�El-Mili qui a pr�c�demment invit� le DRS a �largir son champ d�investigation, Mesbah sugg�re, lui aussi, quelques pistes. �Qu�en est-il des investissements inconsid�r�s effectu�s � l��tranger, au P�rou en particulier ? Qu�en est-il du regain de production d�hydrocarbures claironn� alors qu�il s�agit de d�couvertes intervenues dans les ann�es 1990 ? Qu�en est-il des contrats d�exploration sign�s sous l�autorit� de l�actuel ministre de l�Energie et des Mines et dont pas un seul n�a donn� lieu � une mise en exploitation ?� Chafik Mesbah, par ailleurs, invite � promener le regard au-del� des connexions am�ricaines suppos�es de Khelil. �( �) Ce sont, pour l�essentiel, des compagnies � capitaux arabes, sans grande notori�t� internationale, qui ont eu la pr�f�rence chez Sonatrach. Quels rapports entre ces compagnies � capitaux arabes et les int�r�ts am�ricains. Cela n�appara�t pas pour le moment. Pour l�instant, l�enqu�te se situe � un niveau de gestion d�entreprise plut�t qu�� l��chelle macro�conomique et ses prolongements politiques subs�quents. � Chafik Mesbah nie �galement que ce qui agite la Sonatrach actuellement ait pour source l�opposition au projet pr�t� � Bouteflika de regrouper les services de renseignement sous une tutelle unique. �(�) Un syst�me d�mocratique est antinomique avec l�existence de p�les de pouvoir h�g�moniques, � l�image de celui qui regrouperait sous une seule autorit� les services de renseignement et de s�curit�.� Chafik Mesbah, comme pour rappeler qui a ramen� et intronis� Bouteflika, ne croit pas, enfin, que le pr�sident scierait la branche sur laquelle il est assis, en l�esp�ce le DRS.