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La r�volution des ��ill�res�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 04 - 03 - 2010

Les nouvelles augmentations � ne me demandez pas pourquoi ce conditionnel � dont �b�n�ficieraient � les personnels de l'�ducation et annonc�es en grande pompe, ne semblent pas avoir eu l'effet escompt� aupr�s des syndicats protestataires. Au lendemain de l'�talage sur la place publique du futur... �patrimoine� des enseignants et, en attendant vainement autant de celui des autres �cadres�, des organisations syndicales ont d�cid� de maintenir leur mouvement de gr�ve.
Elles ont raison de le faire. Et m�me parmi les travailleurs, beaucoup se disent qu�il n�y a vraiment pas de quoi pavoiser et ont le sentiment d��tre brutalement et violent�s dans leur mis�reuse et indigente intimit�, d��tre d�lib�r�ment livr�s � la vindicte et au �lynchage�. Au voyeurisme des autres. De tout le monde et m�me celui� de leurs �l�ves. �J�ai honte !� m�avouai-je. Et encore ! Cela reste tellement confus que beaucoup disent : �Enl�ve-lui de sa barbe et encense-le�� �Combien m�me�, le �devis� �tabli par le ministre serait bourr� de chiffres, avec beaucoup de z�ros, de dates, de r�troactifs s�lectifs et palliatifs, pendant que d�autres, obnubil�s, commencent d�j� � �soulever les calculs�. Les calculettes sur la table. Multiplications et soustractions, divisions et additions meublent les r�cr�ations. Les profs de maths appel�s au secours pour la r�gle de �trois�. �Voyons : toi et moi aurons tant par mois.� Pendant que les enfants attendent, la �bonne nouvelle� a d�j� fait le tour de la cour. Au diable le cartable ! Vivement l�escarcelle ! Bien entendu, le ministre a bien calcul� son coup. Laisser les syndicats aller jusqu'au bout de leur logique contestatrice, l�gitime du reste, ensuite d�voiler les �fameuses� nouvelles bonifications par�es de tous les qualificatifs : substantielles et concurrentielles, consistantes et all�chantes, calcul�es par une commission ad hoc et j�ai envie de dire �hadhouk�. C�est tout de m�me bizarre, tout ce bazar ! Il y a � peine une dizaine de jours, leur commission n�avait pas encore fini le boulot, et hop ! Subitement et, comme par un coup de baguette magique, pas trop diff�rent de celui des bastonnes, le nouveau r�gime indemnitaire est ficel�, emball� et balanc� � la figure� C�est �a �le tissu�, c�est � prendre ou � laisser ! Le ministre se d�barrasse, ainsi, d�un boulet et s�en sort �indemne Et l�, les concern�s, sont comme accul�s, dos au mur et mis devant le fait accompli. Le coup du cheval de Troie a bien fonctionn�, les logiciels disjonctent et s�affolent� Mais au-del� de l�aspect p�cuniaire et �mercantile� de l�histoire, que devient l��cole, �engloutie� dans des r�formes � tout-venant ? La chute vertigineuse du niveau � tous les niveaux ? L�analphab�tisme trilingue de nos enfants ? M�me l�arabe ne sort pas du lot et je ne m�en f�licite pas. Je n�ai rien contre les polyglottes, c�est juste que je trouve injuste que ce ne sont que quelques enfants privil�gi�s qui ma�trisent d�j� sept langues et, para�t-il, m�me... le russe. Et le devenir de cette �cole tellement publique, qu�elle continue � �tre ce vaste labo � manips et dont �nos� enfants restent les �ternels cobayes ? A part le fait que nos potaches continueront � �commander� des projets dans des cybercaf�s, chez� Google, comme on commanderait une pizza au pizza�olo du coin, que les taux de r�ussite aux examens passeront d�abord chez les �vulcanisateurs �, que �nos� enfants feront de l�informatique virtuelle, sans machines informatiques, avec des professeurs de sciences ou de physique, � part le fait que ce sont 45 % des lyc�ens qui se droguent et que c�est � la Fifa d�arr�ter le calendrier du d�roulement du bac, tout va bien� En mars, aura lieu la r�volution des �ill�res et en juin, nos lyc�ens se shooteront au foot�

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