Une commission d�enqu�te mixte, compos�e des cadres de Sonatrach et de l�Enip, a �t� mise en place suite � l�incendie au CP1K de mercredi dernier. Sa mission principale est de d�terminer les causes des d�g�ts ainsi que la valeur des pertes enregistr�es. Il n�est pas � �carter qu�une batterie de recommandations soit �mise, qui abondera dans le sens voulu par Sonatrach, et qui est celui d�entamer un vaste programme de r�habilitation des installations industrielles v�tustes, dont probablement celles du CP1K, grand pourvoyeur de recettes au sein de l�Enip. Si on prend par exemple l�unit� Ethyl�ne, touch�e par cet incendie, la r�novation n�a touch�, pour le moment, que cinq de ses fours de craquage, dont deux d�j� achev�s, alors que ses installations et ses �quipements d�instrumentation attendent toujours. M�me le projet d�extension de l�Enip sur lequel tablaient beaucoup des cadres du secteur des hydrocarbures, est tomb� � l�eau. Le projet d�accompagnement par la compagnie am�ricaine Stone & Webster, dans le cadre du Project management et consulting (PMC), a �t� �galement d�laiss� pour des raisons de co�t et de strat�gie, apprend-on. Pour rappel, la c�r�monie d�ouverture des plis des offres commerciales ing�nieur- conseil en mission PMC pour ce projet s�est d�roul�e le 1er juin 2005, au si�ge de la direction g�n�rale de l�Enip, en pr�sence de M. Feghouli, vice-pr�sident Aval, de M. Mahboub, P-dg de l�Enip, des directeurs des diff�rents complexes de la plateforme p�trochimique, ainsi que de la presse locale. L�objectif portait sur la r�habilitation des complexes de production de cette entreprise p�trochimique. Et devaient �tre cibl�s le Complexe de mati�res plastiques CP1K de Skikda avec toutes ses unit�s (�thyl�ne, PVC, VCM, poly�thyl�ne, dessalement d�eau de mer, air azot�, utilit�s), et celui de M�thanol d�Arzew. L�entreprise retenue, apr�s traitement des offres par la commission d�ouverture des plis, pour le pilotage de ce programme d�investissements, est la Stone Webster, sous-traitant pour le compte de Litwin, soci�t� fran�aise install�e � Paris, sp�cialis�e en p�trole et p�trochimie et faisant partie du groupe sud-africain Bateman. Le march� a �t� attribu�, s�ance tenante, � cette soci�t� am�ricaine, dont l�offre est de l�ordre de 1 720 745 181 DA, loin derri�re sa concurrente, la ABB Lumus pour un montant de 3 226 228 145 DA est la moins-disante. Les missions de cette entreprise seraient �le diagnostic des installations des deux complexes de la soci�t�, les �tudes requises pour la d�finition des diff�rents programmes d�investissements � r�aliser et le pilotage de l�ex�cution de ces programmes d�investissements �. L�op�ration, financ�e partiellement par Sonatrach Aval et l�Enip, devait, selon les pr�visions, durer 4 ans. �Nous allons mobiliser pr�s de 80 ing�nieurs, 40 pour chaque site, afin de r�aliser les objectifs que s�est assign� l�Enip, en prenant en consid�ration la s�curit� des installations un peu v�tustes et la rentabilisation de ses capacit�s de production �, nous expliqua, � cette �poque, Olivier Lavirotte, responsable commercial Maghreb et Afrique de Litwin. Pour revenir au sujet de la commission d�enqu�te, notre source nous fait savoir que son travail sera �galement ax� sur le temps mis pour prendre les mesures idoines afin de colmater la fuite d�hydrog�ne- m�tal, cause officielle d�clar�e de l�incendie, qui a �t� signal�e dans la matin�e de mercredi, au niveau du pipe de 3 pouces. D�ailleurs, comme d�j� rapport�, le feu a �t� signal� aux environs de 16h, soit � l�heure de sortie de l�usine des employ�s du Complexe. �Les �quipements d�a�ros sont loin des d�g�ts, comme signal� sur vos colonnes�, rectifie notre source. A signaler que le feu, contrairement � ce qui a �t� rapport� pr�c�demment, a �t� circonscrit en plus d�une heure et a vu la mobilisation de la Protection civile, des �l�ments d�intervention du CP1K, GL1K, de la raffinerie de Skikda et de la FIR (forces d�intervention rapide). �Un d�ploiement comme on n�en a jamais vu avant�, selon un pr�sent sur les lieux. Le cordon de s�curit� install� au sein de la zone industrielle, ainsi qu�aux alentours, pr�cis�ment depuis l�h�pital jusqu'� l'acc�s du poste n�3, a d�montr� que le mode op�ratoire dans le domaine de la s�curisation a fait un bond notable. Pour rappel, le CP1K n�a enregistr� aucun incident d�importance depuis 2001, date � laquelle une explosion avait �t� signal�e aux utilit�s de l�unit� de production d��nergie �lectrique, � l�issue de laquelle un turbog�n�rateur avait �t� endommag�. Et cela sans parler des petits incidents ma�tris�s � la base. �Au sein des complexes, il y a beaucoup d�incidents ma�tris�s � la base et qu�on ne signale m�me pas�, d�clara un responsable de la s�curit� lors d�une rencontre organis�e tout juste apr�s l�explosion du GL1K, le 19 janvier 2004. A notre humble avis, outre l�imp�rieuse n�cessit� pour Sonatrach d�enclencher le processus de r�novation, comme celui qui a touch� la raffinerie de Skikda, pour �viter que ces installations craquent au moindre facteur exog�ne ou endog�ne, la compagnie p�troli�re doit �galement revoir sa strat�gie, si strat�gie il y a, en mati�re de communication. Votre serviteur en conna�t un bout. Nos tentatives pass�es de prendre contact avec les responsables des complexes de la plateforme p�trochimique de Skikda, afin d�y voir plus clair et d�informer les habitants sur le degr� des dangers qu�ils encourent, ont �t� vaines. Histoire aussi, pour le citoyen lambda, de diversifier ses degr�s de frayeur ! Et ce n'est pas par simple plaisir de retenue que ces responsables ne veulent pas communiquer, mais du fait d�injonctions d�en haut. �Il nous faut l�aval de la tutelle�, telle est la r�ponse r�currente qu�on a eu � entendre. L�herm�tisme dont elle fait l�objet ne sert ni ses int�r�ts ni ceux de la population de Skikda qui subit, sto�quement, les r�percussions sur les plans de l�environnement et de la sant� publique. Car, en finalit�, la fid�lit� � une non-existence m�diatique n�a pas �t� rompue par l�installation des cellules de communication, dont les responsables sont g�n�s par le fait de ne pas jouer leurs missions convenablement. �Que l�on sache au moins de quoi on peut mourir !� Humour noir d�un citoyen d�pit�. Soci�t� citoyenne, comme elle s�en affuble commun�ment, Sonatrach se doit de l�honorer.