Intervenant dans une conjoncture marquée, d'une part, par les festivités du 24 février et par la montée au créneau des syndicalistes, d'autre part, l'ouverture des plis techniques relatifs à la privatisation « déguisée » de l'Entreprise nationale des industries pétrochimiques (ENIP) a finalement eu lieu, mercredi dernier, à la direction générale dont le siège se trouve à Skikda. Les offres techniques de trois postulants ont été retenues en attendant de voir la suite que leur réservera l'étude. Les trois partenaires éventuels sont le groupe algéro-koweïtien Almet petrochimical, le consortium hindou-algérien Gamma et les Japonais de Sojitz. Cet aboutissement, dans l'attente de sa confirmation, semble aujourd'hui constituer une grande victoire pour Sonatrach qui n'a jamais caché sa volonté de se défaire de l'Enip. Une entreprise qui faisait face, il y a quelques années seulement, à de grandes difficultés, mais qui est parvenue à redresser la barre pour réaliser en 2006 des productions records. Selon certains cadres de la boîte, si I'appel de partenariat avait été accompli durant les années difficiles, la chose aurait été concevable ; mais que Sonatrach offre aujourd'hui jusqu'à 51% du capital de l'Enip après moult investissements de rénovation et après le sacrifice des travailleurs, cela parait, à leur sens, injuste. D'ailleurs le syndicat national de l'Enip, même s'il le disait entre les lignes, avait laissé comprendre dans son dernier communiqué que « l'on ne vend pas une entreprise qui gagne » et les chiffres de production avancés dans le communiqué exposent clairement cet état de fait. En attendant de connaître le futur partenaire de l'Enip ou, comme l'espèrent les travailleurs, la cessation du processus, certaines sources proches du monde de la pétrochimie avancent déjà que si partenaire il y aura, il sera forcément représenté par ceux-là mêmes qui avaient dans le passé mis l'Enip à genoux.