Le tsunami financier qui se répercute, dans un effet domino, sur les places financières internationales a bel et bien un impact sur l'économie algérienne, à en croire l'expert en économie, Abderrahmane Mebtoul. Le tsunami financier qui se répercute, dans un effet domino, sur les places financières internationales a bel et bien un impact sur l'économie algérienne, à en croire l'expert en économie, Abderrahmane Mebtoul. Il donne ainsi un son de cloche différent de celui entonné par les pouvoirs publics qui se veulent pour le moins rassurants. Rappelons que le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci a affirmé que face à la crise financière mondiale « notre pays ne court aucun risque ». Le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a récemment indiqué que le retard en terme de réforme bancaire et financière nous a paradoxalement permis de résister, bon an mal an au déferlement de la crise. Selon lui, le risque est moindre chez nous, au motif que nos banques ont la particularité d'être des agences ou banques de détail, ce qui les met, en théorie, à l'abri de la crise à la différence des grandes banques d'investissement qui, elles, ont payé les frais de cette crise rubis sur l'ongle. Il n'en demeure pas moins que l'impact sur notre économie se décline sur sept plans. Ainsi, l'expert économiste met en premier lieu en exergue un déclassement du dollar par rapport aux autres monnaies en raison de la poussée inflationniste aux Etats-Unis, qui au demeurant est le plus grands débiteurs de la planète. Dès lors, il y aurait un amoindrissement des recettes en devises entraînant une dépréciation de ses montants en sachant que l'Algérie exporte à 98% en dollars et important presque tout dont plus de 50% en euros. Deuxième élément à mettre en évidence, c'est qu' « en cas de persistance de la crise, la bulle financière atteindrait également les bons de trésor américain ce qui serait catastrophique pour l'Algérie », prévient-il. Le troisième impact réside au niveau des autres montants placés dans des banques internationales dites bien cotées AAA. Dans ce contexte, il serait loisible de se rapporter aux déclarations du ministre des Finances devant le parlement en 2007, affirmant qu' « un montant des réserves de change a été placé auprès des banques internationales », sans préciser le niveau. Devant la gravité de la situation, « il appartient au gouvernement de préciser le montant exact et si avec l'actuelle crise, ces banques sont ou ne sont pas touchées par la banqueroute », soutien M. Mebtoul. Quatrièmement, la menace est patente sur le plan des recettes hydrocarbures. Selon l'économiste, « la récession de l'économie mondiale prolongée entraînerait inéluctablement une baisse de la demande mondiale des hydrocarbures et par là une chute du cours du brent ». Même constat concernant, le gaz dont le prix de cession déjà sous évalué de 50% par rapport au cours du brent et indexé sur le cours du pétrole est lui aussi sujet à une baisse de la demande et chute des prix. Ce qui représente un « manque à gagner pour l'Algérie », fait-il remarquer. Cinquième conséquence de cette crise financière qui n'a au demeurant pas encore fini ses ultimes soubresauts, c'est « un ralentissement net du rythme de l'investissement étranger porteur en raison des poussées protectionnistes et certainement un relèvement des taux d'intérêt », indique-t-il. Sixièmement, il est à craindre que la crise financière provoque une répercussion sur la valeur des importations au motif que notre pays importe presque tout (montant allant vers 40 milliards de dollars/ an fin 2008). Mebtoul en veut pour preuve, l'indice FAO des prix alimentaires qui note une hausse de 12% en 2006 par rapport à l'année précédente, de 24% en 2007 et de 50% en prévision de l'année 2008. Septième impact, celui-ci inhérent au volet social. Dans ce contexte, Dr Mebtoul prédit une réduction du pouvoir d'achat de la majorité et ce malgré l'embellie financière, factice pour le coup qui est due, selon lui, aux recettes des hydrocarbures et non à une bonne gouvernance. ( Plus de 133 milliards de dollars de réserves de change alors que les effets de la mauvaise gestion représentent 40 milliards de surcoût du programme de soutient à la relance économique estimé à plus de 200 milliards de dollars). Par conséquent, l' »Etat serait forcé de diminuer les transferts sociaux estimés à 10 milliards de dollars dont plus de 1,5 milliard d'euros pour les subventions de produits de première nécessité en 2008 ». Pour autant, l'Algérie ne doit pas revenir à un volontarisme étatique. « La crise étant mondiale, l'erreur de la mentalité bureaucratique en panne d'idées, serait de vouloir revenir au volontarisme et au dirigisme bureaucratique des années 1970 confondant régulation de l'Etat primordial en économie de marché et retour à l'étatisme. Ce qui ne ferait qu'accélérer la crise multidimensionnelle que vit dramatiquement la société algérienne », relève-t-il. Quoi qu'il en soit, il y a du bon dans cette crise financière en ce sens qu'elle pose les jalons d'une nouvelle ère tordant le cou au mythe des hydrocarbures. Plus que jamais, cette nouvelle donne économique devrait nous inciter à tirer les enseignements idoines, à savoir un retour vers une production locale diversifiée, le seul garant d'une économie solide, de manière à sortir de la dépendance aux hydrocarbures, à l'abri de tous les aléas des marchés mondiaux et des places boursières internationales. M. C. Il donne ainsi un son de cloche différent de celui entonné par les pouvoirs publics qui se veulent pour le moins rassurants. Rappelons que le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci a affirmé que face à la crise financière mondiale « notre pays ne court aucun risque ». Le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a récemment indiqué que le retard en terme de réforme bancaire et financière nous a paradoxalement permis de résister, bon an mal an au déferlement de la crise. Selon lui, le risque est moindre chez nous, au motif que nos banques ont la particularité d'être des agences ou banques de détail, ce qui les met, en théorie, à l'abri de la crise à la différence des grandes banques d'investissement qui, elles, ont payé les frais de cette crise rubis sur l'ongle. Il n'en demeure pas moins que l'impact sur notre économie se décline sur sept plans. Ainsi, l'expert économiste met en premier lieu en exergue un déclassement du dollar par rapport aux autres monnaies en raison de la poussée inflationniste aux Etats-Unis, qui au demeurant est le plus grands débiteurs de la planète. Dès lors, il y aurait un amoindrissement des recettes en devises entraînant une dépréciation de ses montants en sachant que l'Algérie exporte à 98% en dollars et important presque tout dont plus de 50% en euros. Deuxième élément à mettre en évidence, c'est qu' « en cas de persistance de la crise, la bulle financière atteindrait également les bons de trésor américain ce qui serait catastrophique pour l'Algérie », prévient-il. Le troisième impact réside au niveau des autres montants placés dans des banques internationales dites bien cotées AAA. Dans ce contexte, il serait loisible de se rapporter aux déclarations du ministre des Finances devant le parlement en 2007, affirmant qu' « un montant des réserves de change a été placé auprès des banques internationales », sans préciser le niveau. Devant la gravité de la situation, « il appartient au gouvernement de préciser le montant exact et si avec l'actuelle crise, ces banques sont ou ne sont pas touchées par la banqueroute », soutien M. Mebtoul. Quatrièmement, la menace est patente sur le plan des recettes hydrocarbures. Selon l'économiste, « la récession de l'économie mondiale prolongée entraînerait inéluctablement une baisse de la demande mondiale des hydrocarbures et par là une chute du cours du brent ». Même constat concernant, le gaz dont le prix de cession déjà sous évalué de 50% par rapport au cours du brent et indexé sur le cours du pétrole est lui aussi sujet à une baisse de la demande et chute des prix. Ce qui représente un « manque à gagner pour l'Algérie », fait-il remarquer. Cinquième conséquence de cette crise financière qui n'a au demeurant pas encore fini ses ultimes soubresauts, c'est « un ralentissement net du rythme de l'investissement étranger porteur en raison des poussées protectionnistes et certainement un relèvement des taux d'intérêt », indique-t-il. Sixièmement, il est à craindre que la crise financière provoque une répercussion sur la valeur des importations au motif que notre pays importe presque tout (montant allant vers 40 milliards de dollars/ an fin 2008). Mebtoul en veut pour preuve, l'indice FAO des prix alimentaires qui note une hausse de 12% en 2006 par rapport à l'année précédente, de 24% en 2007 et de 50% en prévision de l'année 2008. Septième impact, celui-ci inhérent au volet social. Dans ce contexte, Dr Mebtoul prédit une réduction du pouvoir d'achat de la majorité et ce malgré l'embellie financière, factice pour le coup qui est due, selon lui, aux recettes des hydrocarbures et non à une bonne gouvernance. ( Plus de 133 milliards de dollars de réserves de change alors que les effets de la mauvaise gestion représentent 40 milliards de surcoût du programme de soutient à la relance économique estimé à plus de 200 milliards de dollars). Par conséquent, l' »Etat serait forcé de diminuer les transferts sociaux estimés à 10 milliards de dollars dont plus de 1,5 milliard d'euros pour les subventions de produits de première nécessité en 2008 ». Pour autant, l'Algérie ne doit pas revenir à un volontarisme étatique. « La crise étant mondiale, l'erreur de la mentalité bureaucratique en panne d'idées, serait de vouloir revenir au volontarisme et au dirigisme bureaucratique des années 1970 confondant régulation de l'Etat primordial en économie de marché et retour à l'étatisme. Ce qui ne ferait qu'accélérer la crise multidimensionnelle que vit dramatiquement la société algérienne », relève-t-il. Quoi qu'il en soit, il y a du bon dans cette crise financière en ce sens qu'elle pose les jalons d'une nouvelle ère tordant le cou au mythe des hydrocarbures. Plus que jamais, cette nouvelle donne économique devrait nous inciter à tirer les enseignements idoines, à savoir un retour vers une production locale diversifiée, le seul garant d'une économie solide, de manière à sortir de la dépendance aux hydrocarbures, à l'abri de tous les aléas des marchés mondiaux et des places boursières internationales. M. C.