Mustapha Mekidèche, docteur en économie et vice-président et membre fondateur du Conseil national économique et social vient de publier un livre, chez la maison d'édition Dahleb. L'auteur, grand observateur de l'économie algérienne, souligne que celle-ci «apparaît ambivalente avec des forces et des faiblesses». M. Mekidèche estime que l'économie algérienne «est à la croisée des chemins dans un contexte international caractérisé par une grave crise financière et économie». Le vice-président du Cnes évalue le produit intérieur brut à 135,3 milliards de dollars en 2007, le premier en Afrique du Nord, (Egypte comprise) et le deuxième d'Afrique. Cependant, la croissance est tirée par les faibles coûts de l'énergie et l'exportation des hydrocarbures. «Verra-t-on alors, comme dans les trois dernières décennies, une émergence économique contrariée du fait d'une industrialisation inachevée et inefficace et d'un blocage structurel maintenu par une variante algérienne du syndrome hollandais avec un défaut persistant d'anticipation en matière de gouvernance économique, ou, au contraire, assistera-t-on à l'émergence d'une économie diversifiée et compétitive intégrée à l'économie mondiale ?» s'interroge l'auteur. Cela dépend du succès de la politique de la demande, répond M. Mustapha Mekidèche, mais aussi et surtout de la capacité à promouvoir une politique efficace de soutien à l'offre, dont l'absence est une des causes principales de cette croissance «molle». C'est pour cela que l'auteur a consacré la première partie à la gestion des ressources rares, les hydrocarbures et l'eau ainsi que la gestion monétaire et bancaire. La deuxième partie du livre aborde les politiques publiques de soutien à la croissance. Le troisième chapitre de l'ouvrage traite de l'action pour une gestion rationnelle des ressources rares ainsi que la mise en œuvre de politiques publiques de relance, «deux conditions nécessaires, mais non suffisantes pour arrimer durablement l'économie algérienne à un cercle vertueux de croissance. La troisième partie porte sur les stratégies à déployer sur le long terme dans des domaines qui interrogent la société et l'Etat, entre autres l'économie fondée sur la connaissance, le changement climatique et la transition énergétique. M. R.